Chapitre 21

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Quand je repris connaissance, je sus de suite que je n'étais pas à Volterra. Le cachot dans lequel j'étais enfermée ne ressemblait en rien à ceux des Volturi, et je ne parvenais pas à percevoir le lien qui m'unissait à Demetri à proximité. Je me repassais en boucle les récents évènements dans la tête, essayant de comprendre ce qui avait bien pu m'attaquer, et comment ma propre mère, ou plutôt ma génitrice pouvait connaître l'existence d'Aznar.

Bien que je ne ressente pas le froid, je voulus me réchauffer en appelant mon don à moi, mais quelque chose le bloquait et en baissant les yeux je vis que la moitié de ma cellule était inondée, rendant mon pouvoir totalement inutile. Il me fallut de longues minutes pour me redresser, ma force étant amenuisée par la faim, et la brûlure que j'avais ressentie juste avant de perdre pied avec la réalité. Une fois campée sur mes appuis, je tentais de détruire la porte en fer forgée qui aurait dû ployer sous ma force mais rien, pas même un minuscule craquement ne se fit entendre. Je fis plusieurs tentatives qui ne servirent qu'à m'épuiser davantage, et si j'avais encore était capable de pleurer, mes joues auraient été inondées par la peur et surtout l'incompréhension de la situation. Aznar était-il encore entré dans la forteresse ? Je ne pouvais pas croire qu'il parvienne à aussi bien s'infiltrer sans un coup de main venu de l'intérieur. Puis je pensais à Demetri, s'il s'agissait d'une autre attaque ? Et si d'autres avaient été blessés ?

M'acharnant sur les barreaux en criant comme une folle, un son à proximité résonna, semblable à une chaîne traînée au sol et je me tournais dans cette direction en fronçant les sourcils. Je n'étais visiblement pas la seule captive alors qu'une ombre s'approchait de ma cellule tout en demeurant enfermée dans la sienne. Le visage d'une femme brune aux traits très doux apparut derrière les barreaux et m'observait avec bienveillance malgré sa jambe attachée à cette chaîne, elle-même fermement boulonnée au mur.

- Tu ne peux pas sortir, j'ai déjà essayé, le fer a été renforcé par un don et on t'affaiblit délibérément pour éviter toute tentative de fuite, fit-elle sur un ton résigné alors que je me concentrais sur cette tête qui ne m'était pas inconnue, parce que je l'avais déjà vu sur certains tableaux de la forteresse italienne.

- Vous... vous êtes la compagne de Marcus ? Vous êtes Didyme ? M'exclamais-je abasourdie sans pouvoir y croire, alors que son regard assombri par la faim se posa sur mon médaillon.

- Tu appartiens à la garde, tu es des nôtres, releva-t-elle en esquissant un sourire. Comment va-t-il ? Demanda-t-elle pleine d'espoir alors que je culpabilisais déjà de lui imposer cette souffrance, me demandant depuis combien de temps elle pouvait bien être enfermée ici.

- Je suis arrivée il y a peu, je suis la compagne de Demetri, répondis-je en me laissant glisser contre le mur de ma cellule pour me mettre à sa hauteur. Je n'ai pas beaucoup côtoyé Marcus, mais... disons qu'il ne va pas fort, il vous croit morte et...

- J'avais espoir qu'il me perçoive à travers notre lien mais le don d'Aznar est épouvantable. Il ne se contente pas d'effacer sa présence par son absence d'odeur, tous ceux qui se trouvent à proximité voir leurs existences être également effacées, et son pouvoir est renforcé par un bouclier mental, ainsi qu'un autre qui est physique... je comprends mieux pourquoi tu as été enlevée, c'est un moyen d'affaiblir les Volturi avant l'offensive en privant Demetri de sa moitié, vu qu'il ne peut pas te retrouver à cause du vampire ibérique...

- Comment pouvez-vous être là ? Je croyais que vous aviez péri dans l'incendie de Castelul Bran ?

- C'est en parti vrai, mais j'ai réussi à me reconstituer avant qu'un des roumains ne me tombe dessus et ne m'enlève.

- Les roumains ? Mais vous êtes prisonnière d'Aznar non ? Cherchais-je à comprendre, perdue par les explications de Didyme.

- Les deux clans travaillent depuis un moment à renverser les Volturi ensembles. Aznar a trouvé Stephan et Vladimir durant l'incendie et les a caché avec son don quand c'était nécessaire. Ils m'ont remis à l'espagnol qui n'a pas cessé de se renforcer depuis. Ils ont longtemps attendu une opportunité avant de passer à l'attaque, ils ont profité de l'affaiblissement du nom des Volturi après cette histoire à Forks. Ils ont ensuite attendu qu'ils se retrouvent totalement isolés, et Aznar a attaqué avec quelques vampires non entraînés pour les déstabiliser mais j'ai entendu qu'ils avaient été pris de court par leur secrétaire. Pendant ce temps, Stephan et Vladimir ont continué de vivre en solitaire pour ne pas se faire repérer, ainsi ils n'ont jamais vraiment été soupçonnés. Ils se sont joints très récemment à Aznar dont les rangs se sont épaissis ces dernières années en s'installant dans les ruines de Castelul Bran. Je sais que les roumains se sont rendus à Volterra dans le seul but d'obtenir des informations précieuses avant de procéder à ton enlèvement. Ils sont des centaines sous les ordres des trois immortels, avec des dons qui n'auront aucun mal à rivaliser avec ceux de mon frère...

L'éternité a un prix [OC/Volturi] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant