CHAPITRE 12

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Quelques jours étaient passés depuis l'altercation entre l'alpha et moi. Nous avions choisi de nous ignorer mutuellement et cela semblait nous convenir à tous les deux. Lui vaquait à ses occupations et moi aux miennes, ce qui me permettait enfin de retrouver un semblant de tranquillité. Toutefois, je me sentais de plus en plus enfermée, l'air frais me manquait terriblement, tout comme la sensation de liberté que je ressentais lors de mes courses effrénées dans les bois.

Mes journées se résumaient désormais à rester au chevet du blessé, espérant chaque instant qu'il finisse par se réveiller. J'observais attentivement chaque signe de mouvement ou de conscience dans l'expression de son visage. J'essayais d'ignorer les paroles inquiétantes de mon père, qui me rendaient anxieuse. Il était crucial que cet inconnu se réveille afin d'obtenir ne serait-ce qu'une réponse partielle à nos nombreuses questions.

Les heures s'écoulaient lentement, marquées par le tic-tac régulier de l'horloge. Selena avait fait quelques brèves visites, mais avait vite repris son départ. Un certain malaise s'était installé entre nous depuis la dernière fois où Caleb et elle avaient dû obéir aux ordres de l'alpha en gardant le silence. Je pouvais ressentir son regret. Cependant, j'étais consciente que, malgré notre amitié naissante, elle devait se plier aux ordres de l'alpha.

La pièce était plongée dans l'obscurité, à l'exception d'une faible lueur provenant de la lampe à l'autre bout du séjour. Mes yeux se posèrent sur l'horloge murale, révélant qu'il était déjà bien tard. Depuis l'incident, je n'osai plus retourner dans la chambre de l'alpha et je me contentais de m'allonger sur le canapé près de la personne blessée. Le sommeil était rarement au rendez-vous pour moi. Chaque fois que je tentais de fermer les yeux, je me retrouvais emportée dans un labyrinthe de cauchemars terrifiants, si vivants et réels qu'ils imprégnaient ma conscience, brouillant dangereusement les frontières entre la réalité et l'illusion.

Répondant aux besoins irrépressibles d'air frais qui m'enveloppaient, je me levai avec une lourdeur dans les membres. Avant de franchir le seuil, je vérifiai une dernière fois l'état du blessé, les battements réguliers de son pouls étaient rassurants, le souffle de sa respiration était faible mais apaisé. Ils m'indiquaient que malgré son état inconscient, il se trouvait dans une certaine stabilité.

J'inspirai profondément avant de m'emparer de mon arc et de mon carquois soigneusement posés à proximité. Je me munis également d'une cape épaisse pour me protéger du froid mordant. Lorsque j'ouvris la porte, un souffle glacial et piquant s'engouffra immédiatement dans mes poumons, comme une claque vivifiante. Je quittai rapidement le camp silencieux et m'enfonçai dans les bois. Chaque flot d'air était empreint d'un parfum de fraîcheur, le vent, tel un souffle invisible, faisait tournoyer ma chevelure dans une danse sauvage, tandis que la morsure du froid ravivait mes sens engourdis.

Je progressais davantage à travers la forêt jusqu'à atteindre la rivière, ou régnait un calme seulement interrompu par le murmure de l'eau dans le ruisseau. Je pris place sur une imposante pierre située sur un bord de l'eau.

Laissant mes jambes se balancer au dessus de l'eau fraîche, je laissais mes pensées s'évader au rythme des clapotis apaisants. Perdue dans mes pensées, je fixai les reflets dansants de la lune sur l'eau, laissant mon esprit vagabonder au gré de mon imagination. Les étoiles semblaient briller avec plus d'intensité, déversant une pluie d'étincelles scintillantes sur la surface tranquille de la rivière.

Le silence qui régnait jusqu'à présent, doux et apaisant, fut brisé soudainement par le bruit lointain d'un hibou, faisant frissonner mon échine. La nature semblait retenir son souffle, captant l'attention de chaque être vivant dans les environs. Puis, un craquement de branches retentit à proximité de moi, troublant le calme ambiant et faisant battre mon cœur un peu plus vite.

La meute sanglante: l'éveil (Bientôt en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant