CHAPITRE 34

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Je reprenais lentement mes esprits, émergeant d'un brouillard de sensations. Le bras de Weiss était enroulé autour de ma taille, me serrant fermement contre lui, comme s'il voulait m'ancrer dans cette réalité troublante. La chaleur de son corps contre le mien était à la fois réconfortante et électrisante, mais mes pensées s'entrechoquaient dans ma tête. Une partie de moi désirait ardemment croire à tout ce qui s'était passé, à cette passion dévorante et à cette transformation inexplicable, tandis qu'une autre voix, plus sceptique, murmurait que tout cela n'était qu'un simple rêve, une illusion éphémère.

Je levai les mains en l'air, les observant avec une fascination mêlée d'angoisse. À la place de mes ongles, des griffes blanches acérées brillaient sous la lumière tamisée de la pièce, tranchantes et élégantes, comme des éclats de lune. Pourtant, en dépit de cette transformation physique, je constatai que rien d'autre en moi n'avait changé. Mon cœur battait toujours avec la même intensité, et mes pensées tourbillonnaient, oscillant entre l'émerveillement et la peur.

Je me sentais à la fois puissante et vulnérable, comme si j'étais à la croisée des chemins entre deux mondes. La réalité de ma situation me frappait de plein fouet : j'étais désormais liée à Weiss d'une manière que je n'avais jamais imaginée, et cette connexion, bien que troublante, éveillait en moi une nouvelle force. Peut-être que je n'étais pas aussi déficiente que je l'avais toujours cru.

Je soupirai une nouvelle fois, le poids de mes pensées m'écrasant légèrement.

— Tu regrettes ? demanda une voix rauque à mes côtés, brisant le silence pesant qui m'entourait.

Je tournai la tête vers Weiss, et je le vis dans une lumière tamisée, ses cheveux ébouriffés lui donnant un air à la fois désordonné et séduisant. Ses yeux, d'un profond éclat, étaient fixés sur moi avec une intensité qui me faisait frissonner. Il semblait essayer de déchiffrer mes émotions, cherchant à comprendre ce qui se tramait dans ma tête.

Il y avait une vulnérabilité dans son regard, une ouverture qui contrastait avec la force et la détermination qu'il dégageait habituellement. Je pouvais presque percevoir le poids de ses propres pensées se mêler aux miennes, et cela me surprit. Bien que je ne puisse pas identifier clairement ce à quoi il pensait, une intuition profonde me permettait de ressentir ses émotions. J'en vins à comprendre que je n'étais peut-être pas si éloignée de découvrir son point de faiblesse, cette petite faille qui pourrait me permettre de faire tomber les murs qu'il avait érigés dans son esprit. C'était comme si, dans cette connexion silencieuse, je pouvais entrevoir les fissures dans son armure, des brèches par lesquelles je pourrais pénétrer et toucher l'essence même de ce qu'il cachait.

Je n'avais pas l'impression qu'il se rendait compte que j'essayais de pénétrer dans son esprit. Il redressa son torse, s'appuyant sur son bras. Sa tête bascula légèrement sur le côté, ses yeux sombres me scrutant avec une intensité qui me fit rougir. Je remarquai qu'il attendait une réponse à sa question, son regard ne quittant pas le mien, comme s'il espérait que mes mots viendraient briser le silence qui s'était installé.

— Non, aucunement, murmurai-je, ma voix à peine audible, trahissant la nervosité qui m'envahissait.

Il hocha la tête, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres, comme s'il trouvait un certain réconfort dans ma réponse. Puis, avec une délicatesse surprenante, il prit ma main dans la sienne, ses doigts effleurant les griffes acérées qui ornaient mes doigts.

— Quelque chose change en toi, me dit-il, son regard perçant cherchant à déceler les nuances de mes émotions. Je hochai la tête, consciente que mon corps évoluait.

— Comment tu te sens ? me demanda-t-il, et je pouvais discerner dans son ton une préoccupation sous-jacente, une question implicite sur la douleur que j'avais pu ressentir durant notre rapport la veille.

La meute sanglante: l'éveil (Bientôt en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant