CHAPITRE 14

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Les hurlements étouffés résonnaient dans l'air, remplissant mes oreilles de désespoir. J'avais tenté de me plonger dans mes pensées, de me perdre dans un monde imaginaire pour échapper à cette réalité, mais chaque cri me ramenait cruellement à la situation présente.

Avec une lenteur délibérée, je m'approchai des rideaux en velours épais qui recouvraient la fenêtre. La gorge nouée, je les écartai doucement et fixai mon regard sur la scène qui se déroulait devant mes yeux.

L'inconnu, était toujours attaché au poteau en bois brut qui se dressait fièrement près de notre hutte. Ses bras, dénudés et ensanglantés, étaient tendus dans une agonie silencieuse, ses poignets abîmés par les cordes qui les enserraient sans pitié. Certaines plaies sur son corps avaient rouvert, laissant échapper un mince filet de sang qui se mêlait à la poussière et à la crasse.

Son visage, marqué par les tortures, était tourné vers l'alpha. Ses yeux, dépourvus de toute lueur d'espoir, semblaient fixer un point invisible. Malgré la douleur physique qui déformait son corps meurtri, il conservait une dignité étonnante, refusant de se plier à l'alpha. Je sentis un frisson parcourir mon échine, mêlant dégoût et compassion.

Leur face-à-face était à la fois fascinant et insupportable à regarder. L'oppression régnait en maître dans cet endroit, où la cruauté semblait être la seule loi qui gouvernait.

Bien que je n'étais pas en accord avec les méthodes utilisées, je savais que je ne pouvais rien faire pour améliorer cette situation. Cependant, l'inconnu devait prendre la parole. C'était notre unique chance de protéger la meute, voire même l'ensemble de notre peuple. Les enjeux étaient élevés et l'urgence se faisait ressentir. La décision était difficile, mais il était impossible de rester silencieux face à la menace qui planait sur nous. Tous les espoirs reposaient sur ses épaules, en espérant que ses paroles puissent nous mener quelque part.

Mes yeux se détournèrent vers mon époux, dont le visage était totalement impassible. Je ne pouvais dire s'il prenait plaisir aux souffrances qu'il infligeait. Les traits de son visage étaient parfaitement figés, comme sculptés dans la pierre. Ses yeux, semblaient éteints, dépourvus de vie. Je me remémorai involontairement cette lueur troublante qui brillait dans ses yeux à chacune de nos conversations houleuses et les souvenirs de notre dernier échange, où mon nom s'était échappé de ses lèvres.

Je lâchai les rideaux avec une lenteur défaite, incapable d'affronter davantage cette scène. Les hurlements, toujours présents, semblaient se mêler à présent à mes propres pensées.

֎

J'entendis des coups frappés à la porte de la hutte et je me précipitai pour l'ouvrir. À ma grande surprise, mes yeux furent rivés sur un magnifique gâteau, qui était à la fois impressionnant et alléchant. Sa surface était recouverte d'un glaçage crémeux et décorée avec des pétales de roses comestibles. Des petits fruits frais étaient soigneusement disposés sur le dessus, ajoutant une explosion de couleurs et de saveurs. On pouvait presque sentir l'arôme sucré de la vanille et le parfum enivrant des fruits mélangés.

La silhouette féminine finit par retirer lentement le gâteau, révélant son visage angélique. Selena. Ses yeux brillaient d'une lueur douce et bienveillante, trahissant une certaine inquiétude cachée derrière son sourire.

Je me suis légèrement écarté de l'embrasure de la porte, offrant ainsi le passage à Selena afin d'entrer. Elle avança et déposa délicatement le gâteau qu'elle tenait entre ses mains sur la table en bois qui trônait au centre de la pièce. Je refermai rapidement la porte derrière elle, essayant de ne pas laisser mon regard dévié vers les loups qui entourait l'inconnu.

La meute sanglante: l'éveil (Bientôt en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant