Chapitre 5

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On toqua à la porte. Le nom de « Professeur Flachet Bernard » se tenait sur la vitre teintée qui séparait son bureau du couloir. Une voix grave et ennuyée survint depuis l'intérieur, les sommant allègrement de dégager. Le général Montgommery rentra quand même, suivi de deux autres officiers. Du bruit dans le couloir indiquait qu'ils n'étaient pas seuls.

-Vous ne connaissez donc pas la politesse dans l'armée ?

-On connaît le respect, Professeur, quelque chose que vous semblez, vous, ne pas connaître.

-J'ai déjà répondu « non » à vos secrétaires lorsqu'ils ont appelé pour quémander mes services. Je vous adresserai le même genre de réponse, général.

-Je crois bien, Professeur, que vous vous méprenez sur la situation. Nous sommes en temps de guerre ici et je ne viens pas en personne demander votre aide.

-Ah bon ? Et alors pourquoi est-ce que vous me dérangez ? Ne me faites pas l'offense de prétendre qu'il s'agit d'une visite de courtoisie. Vous n'auriez pas emmené vos molosses.Les officiers échangèrent un regard las et dégoûté.

-Non, en effet, professeur Flachet, je ne vous ferai pas cette offense. Mes secrétaires vous ont effectivement demandé votre aide, moi je viens vous faire arrêter pour trahison.

Bernard se leva avec précipitation. Son stylo roulait encore sur le sol alors que les soldats qui attendaient dans le couloir lui passaient les menottes.

*

Quelqu'un avait accouru à la morgue lorsque Léon s'était mis à hurler. Un médecin et un infirmier ont vite suivi le garde qui se tenait dans la couloir et qui essayait de le calmer.

-Comment ça, ce n'est pas le bon cadavre ?

Léon réprima une envie de vomir, il sentait déjà la bile remonter sa gorge, lui brûlant la trachée : « Je vous dis que le corps, là sur cette table, ce n'est pas le corps d'un Mr. Fleskilh, mais celui de Don Paolo Periap, détective privé du cabinet A & D. »

-Vous êtes positif qu'il s'agit bien de ce Don Paolo et non pas d'un monsieur Fleskilh ? Le médecin légiste se saisit du registre, vérifia les informations sur le corps. Je veux dire, avec l'émotion, monsieur, c'est toujours difficile d'être certain, d'être logique...

-La personne allongée là est mon ami. Il m'a téléphoné il y a trois jours. Vous n'avez pas pu le retrouver flottant dans l'eau la semaine passée ! Ne me parlez pas de logique !

-Êtes-vous en train d'insinuer que nos médecins légistes se soient trompés de corps ? Votre ami a pu avoir un accident entre temps, juste après vous avoir appelé. Ce sont de graves accusations que vous portez si pensez que...

Léon le coupa abruptement, révélant son insigne de police : « Ne vous méprenez pas, docteur. Je n'insinue rien d'autre que le fait que mon ami est mort après avoir rendu visite à un cadavre dans votre hôpital. »

-Écoutez, je ne sais pas quoi vous dire, je vais appeler le directeur.

-Appelez-moi le Dr. Herliet déjà, c'est elle qui a pratiqué l'autopsie sur Fleskilh. Je dois lui parler au plus vite et contacter la police locale, je ne suis pas en service à l'heure actuelle.

Léon se rapprocha du corps de son ami, souleva le linge qui cachait son corps en dessous de son menton. Une marque de brûlure décorait la base du cou, au niveau des clavicules. On aurait dit une corde ou quelque chose de plus fin qui aurait pu servir à l'étrangler.

-Quand la police arrivera, donnez-leur mon numéro et mon matricule d'identification, je veux qu'ils m'appellent mais je ne peux pas les attendre. Je monte voir votre directeur tout de suite.

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