Chap 4 : Bienvenue dans notre établissement

197 45 80
                                    

MALONE

— C'est la classe internationale, s'extasie Ziggy en s'admirant dans la tenue règlementaire de L'Ecume.

J'enfile à mon tour la chemise en lin blanc, près du corps et le bermuda assorti. Le logo turquoise du complexe, représentant une vague, est brodé sur la poitrine, du côté gauche.

— Et puis ça fait grave ressortir ton bronzage, chéri, ajoute-t-il en me claquant la fesse.

Je me marre et lui balance mes fringues en pleine tronche.

— Pourquoi tant de violence alors que je ne suis qu'amour ? minaude-t-il.

— Parce que tu aimes ça. Bouge-toi, on va être en retard, ça la fout mal pour notre premier jour.

Nous sortons des locaux du personnel pour nous diriger vers le lieu de rassemblement des employés. Il y a déjà plusieurs responsables sur place, ils arborent le même logo sur leurs vêtements qui eux, sont de couleur sombre et encore plus distingués que les nôtres. Je repère vite la jeune femme qui m'a tapé dans l'œil, hier, dans son bureau. Sa tenue est impeccable, encore une fois. Chemisier bleu pâle, jupe blanche au-dessus du genou, les cheveux disciplinés, le regard droit, un porte-bloc et un stylo à la main, elle est...

Bandante.

Les nanas bon chic bon genre, ça m'a toujours excité. J'aime découvrir comment elles peuvent crier, en redemander, et être le seul à voir cet aspect là d'elles. Souvent elles n'assument pas derrière, et je m'en branle, puisqu'en général, je suis déjà passé à la suivante. Mais cette fille-là m'intrigue beaucoup. Elle a un potentiel de dingue, avec son regard profond, ses formes bien dessinées.

J'ai envie de défaire son chignon.

Mon attention est détournée d'elle par un gars tout aussi classe, à ses côtés, qui commence son briefing. Cheveux bouclés parfaitement maitrisés, smoking par 30°C et des pompes plus brillantes que mon avenir, il énonce des platitudes de bienvenue que j'écoute d'une oreille. Un employé nous distribue des badges à nos prénoms. Ziggy grimace à la lecture de son prénom écrit en entier. Je lui chuchote, d'un ton guindé :

— Et bien, mon cher Siegfried, vous me permettez de redresser votre badge ? Il penche un peu à droite.

— C'est parce que je porte à droite, cher ami.

— Je vous dérange, messieurs ? nous apostrophe une voix puissante.

Je retiens mon rire alors que le mec du briefing s'approche, d'un pas calme, les mains dans le dos. Il remonte ses lunettes sur son nez et nous toise d'un air mécontent.

— Absolument pas, monsieur, dis-je tout sourire.

— Monsieur Langlois, se présente-t-il. Propriétaire de cet établissement et directeur adjoint. Et vous êtes ?

Suffisamment intelligent pour savoir quand la fermer.

— Malone Reyes.

— Siegfried Hartmann.

— Les nouvelles recrues... Je suppose que vous n'êtes pas encore au fait des exigences de L'Ecume.

Il recule d'un pas afin de s'adresser à nouveau à tous.

— Cet établissement est un complexe hôtelier 4 étoiles en passe d'en gagner une cinquième à la fin de l'été. Les installations sont prêtes, le catalogue de prestations est à la hauteur et la clientèle est fidèle. Une seule chose repose sur vos épaules, c'est la qualité du service. Vous saurez donc que je ne souffrirai pas d'un manque de professionnalisme de votre part. Je ne tolèrerai aucun manquement au règlement intérieur. Me suis-je bien fait comprendre ?

Evite-Moi [Sous contrat d'édition BLACK INK]Where stories live. Discover now