Chapitre 4-1

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- Quelque part, sous terre

C'est la douleur qui revint en premier. Une douleur diffuse, omniprésente et paralysante. Poitrine oppressée et poumons en feu, je devais lutter pour le moindre souffle d'air. Les évènements me revinrent progressivement. L'interrogatoire, la sirène, la porte non verrouillée, l'explosion... C'était un code magenta, me remémorai-je en tentant de bouger un bras. La décharge électrique qui me traversa, faillit me faire perdre conscience et je dus m'accrocher de toutes mes forces pour ne pas sombrer dans le néant.

Je n'étais pas mort, pas encore, me répétai-je. Le destin m'avait donner une chance, ce n'était pas le moment de la gâcher. Rassemblant les maigres forces qu'il me restait, je tentai une nouvelle fois de me dégager. La douleur fut presque insoutenable, mais je parvins malgré tout à libérer une légère ouverture permettant à l'air de parvenir plus facilement jusqu'à mes poumons. J'aspirai avidement l'air vicié et saturé de particules en suspension, tout en essayant de reprendre des forces. Malgré les acouphènes qui saturaient mon ouïe, j'étais à l'écoute du moindre son, indiquant la présence d'autres survivants mais tout était aussi calme qu'une tombe.

Au terme de longues minutes de souffrances entrecoupées de moments d'inconscience, je parvins à m'extrait du cocon de tôle tordu qui m'avait sauvé la vie. Autour de moi, tout était dévasté, soufflé par l'explosion phénoménale des gaz emprisonnés dans la roche. La cavité dans laquelle je me trouvais avait en partie tenue bon, ainsi qu'une portion de la galerie adjacente. Je m'avançai en titubant, gêné par la poussière qui m'irritait la gorge et les yeux, m'empêchant de distinguer clairement ce qui m'entourait.

Passant en pilote automatique, je me frayai un chemin entre les gravats et les morceaux d'étais éparpillés, m'émerveillant à chaque pas que le réseau de galeries ait tenu bon. Ne pouvant pas me repérer, je suivais le seul chemin praticable, priant pour trouver une sortie avant que mes forces ne m'abandonnent. Je parvins à me trainer encore sur une dizaine de mètre avant qu'une quinte de toux ne me déchire la poitrine, m'obligeant à m'assoir sur le sol pour reprendre mon souffle.

La poussière retombait lentement rendant ma peau d'ordinaire halée aussi crayeuse que de la pierre. Mon regard larmoyant s'attarda autour de moi, cherchant des repères ou la sortie de cet enfer. Lorsque j'aperçu le premier corps, je ne l'identifiai pas immédiatement. Seule une main dépassait d'un gros bloc de roche tombé du plafond. Un frisson me parcouru. J'avais beau ne pas être un ange et avoir vu mon lot de défunts, je ne m'y faisais pas. J'espérai juste que cette main appartenait à un garde et non à l'un des métamorphes prisonnier, même si j'avais peu d'espoir.

C'est au moment où je me relevai, au prix d'un immense effort, que je l'entendis. Un son ténu, comme une sorte de grattement, qui avait réussi à passer la barrière des sifflements qui saturaient toujours mes sens. Je stoppai et me concentrai pour mieux entendre, mais plus rien.

— Il y a quelqu'un ?

Le filet de voix rocailleux qui sortit de ma bouche n'alla pas loin et m'arracha la gorge tandis qu'une nouvelle quinte de toux secouait tous mon corps. Néanmoins, le bruit revint, un peu plus fort et frénétique me sembla-t-il. J'attendis plusieurs secondes, essayant de repérer d'où il venait mais il s'était de nouveau arrêté.

— Recommencez ! exigeai-je en m'avançant vers l'endroit approximatif de son émission.

Tout un pan de la galerie s'était effondré, formant une sorte de monticule d'où provenait le grattement métallique que j'avais perçu.

— Aidez-moi, s'il vous plait... souffla une voix de femme au bord de la rupture.

— J'arrive, n'arrêtez pas de parler, répondis-je en commençant à déblayer les gravats maladroitement.

Insurrection- Elémental Tome 2Where stories live. Discover now