Chapitre 15

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Chapitre 15

- Tu préfères mourir d'une balle dans la tête, ou être enterrée vivante ?

- Tyler ! Ta gueule, j'essaie de me concentrer !

- C'est pour savoir ce que tu préfères pour quand je te tuerai.

Cet imbécile pouffa de rire ; je levai les yeux au ciel, exaspérée. Les rares fois où nous ne sommes pas en train de nous battre, il en profite pour me faire chier en me sortant toutes les pires conneries qu'il pouvait trouver. À croire qu'il ne peut pas s'empêcher de me faire chier. Cela faisait plusieurs dizaines de minutes qu'il s'amusait à m'énerver, pendant que j'observais la porte de la chambre d'en face. Bellini n'est pas sorti de la journée, pourtant, nous sommes certains qu'il est à l'intérieur.

Nous revoilà deux jours plus tard, de retour dans notre chambre d'hôtel à Sacramento. Le soir même du jour où nous sommes rentrés à San Francisco, Tyler, Jim, Emy et moi étions allés à l'hôtel pour voir si notre cible était rentrée ou non. Nous l'avons aperçu dans le hall du bâtiment avant qu'il ne regagne sa chambre. Sachant qu'il était rentré, Tyler et moi avons repris notre surveillance là où nous l'avions laissée avant de partir pour Las Vegas. Nous n'avons trouvé aucun indice supplémentaire, ni sur lui, ni sur Darek. La question restait toujours en suspens.

Cela faisait plus de trois heures maintenant que nous montions la garde, sans aucun signe de vie de sa part. Je commençais à désespérer, alors que l'après-midi allait bientôt toucher à sa fin. J'abandonne enfin mon poste pour aller m'affaler sur le lit à côté de lui, en soufflant d'exaspération.

- Finalement, ça t'irais bien une balle entre les deux yeux. Ça ferait deux trous de balle.

- Mais t'as bouffé un clown ce matin, ou quoi ?! Va surveiller au lieu de raconter de la merde !

- Eh, par contre tu ne me donnes pas d'ordres ! ; me menace-t-il.

- La ferme.

Il me fusille du regard en même temps qu'il se lève du lit pour prendre ma place derrière la porte.

- C'était aussi un ordre.

- Je sais ; dis-je d'un air provocateur.

Il secoua à son tour la tête d'un air exaspéré. C'est bien, on arrive à s'insupporter mutuellement. Si je dois passer encore, ne serait-ce qu'une heure de plus enfermée ici avec lui, c'est moi qui me tirerai ma propre balle dans la tête.

- Ah ! Notre ami est de sortie.

- C'est une blague, j'espère ?! Ça fait littéralement trois heures que je suis debout derrière cette foutue porte, et il suffit que tu regardes deux minutes pour qu'il sorte ? Je vais me flinguer...

Il se mit à rigoler ouvertement en se moquant de moi. Je le rejoignis pour observer notre cible moi aussi. Il porte un nouveau costume noir. En sortant de sa chambre il a passé un bref coup de fil pour appeler un chauffeur, puis il quitta l'étage pour se rendre à la réception. Il est temps pour nous de bouger ! Enfin !

Nous le suivons sans attendre, mais en conservant le plus de discrétion possible. Il faut qu'on trouve où il compte se rendre, encore plus maintenant que nous savons qu'un tueur à gage a été engagé par ses soins. Arrivés en bas, nous nous camouflons dans un coin de la pièce, toujours avec nos fameuses lunettes de soleil sur le nez. Nous l'observons de loin, jusqu'à ce que Bellini se rende aux toilettes. C'est le moment idéal pour sortir du bâtiment et rejoindre notre voiture en attendant que la sienne vienne le chercher.

Postés dans la Mercedes, nous guettons l'arrivée du chauffeur. Ce dernier arriva quelques minutes plus tard, et Edoardo monta à bord de son véhicule. Ils démarrèrent, puis s'éloignèrent du Bellagio. Nous les imitons, nous voilà en train de les suivre. Deux voitures se trouvent entre la berline noire et notre SUV. Edoardo ne doit pas se douter une seule seconde qu'il est suivi, et encore moins nous voir après ce qui s'est passé au casino. C'est pourquoi nous conservons une distance acceptable en roulant modérément.

Traque Ardente - T1 (Terminée)Where stories live. Discover now