Chapitre 2 : Le retour

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Le jeudi 12 mai 2022.

Lexie

Aujourd'hui, il fait beau, et Mathieu m'a proposé d'aller manger un bout. Il est 10h30, je devrais aller me préparer. Une douche qui m'aide à bien me réveiller, un joli make-up naturel, un pantalon de tailleur noir, un joli haut couleur lilas qui laisse apparaître mon dos nu, et une paire de Stan Smith feront l'affaire.

Mathieu est dans mon allée avec sa magnifique Ford Mustang. Et ouais, quand on bosse pour un tas de gens qualifiés de malhonnêtes et de peu fréquentables, on se fait un max de fric. Il est vrai qu'il y un an ou deux en arrière, ce genre de détail me dérangeait fortement. Mais aujourd'hui, je m'en tape. Je m'en tape de savoir que les gens que je fréquente, ceux de l'Élite, possèdent un tas de pognon grâce à des affaires pas très nettes. Et ce que j'aime chez lui, c'est qu'il ne s'en cache pas. Il n'a pas peur de se montrer avec tout un tas de trucs qui valent la peau du cul. Il n'en a rien à foutre de l'avis des gens. Chaque fois que quelqu'un commence à lui poser trop de questions, il s'invente un job à la con et complètement fictif, mais assez crédible pour laisser supposer que cela est possible. Il paraît qu'il a tout un tas de faux papiers et quelques contacts hauts placés lui permettant de prouver ce dont les gens ont besoin qu'on leur prouve.

Mathieu est assez silencieux depuis qu'il est passé me récupérer, nous sommes bientôt arrivés au restaurant qu'il a pris soin de privatiser uniquement pour nous. Je n'arrive pas à savoir si cela me gêne, ou si c'est plutôt très romantique et que je devrais me réjouir du fait que quelqu'un prenne autant bien soin de moi.

— ­­­Quelque chose ne va pas ?

Je pose cette question légèrement agacée de ce silence qui pèse dans l'habitacle.

— ­­­­­­­­­­­Aucun problème, pourquoi cette question ?

Il me regarde rapidement avant de repositionner son regard sur la route.

— ­­­­­­­Je ne sais pas, tu es bien trop silencieux. Je n'aime pas ça.

— Je t'en dirai plus une fois que nous serons au restaurant.

Il essaie de garder un air serein pour ne pas m'angoisser, je le sais, et il sait que je sais.

— ­­­­­­­­­­Ah ! Donc il y a bien quelque chose qui ne va pas. J'en étais sûre.

Je tourne ma tête du côté de la vitre en la secouant légèrement d'un air agacé.

— ­­­Nous sommes arrivés. Soit patiente encore quelques minutes, tu veux bien ?

Il se gare sur la place de parking la plus proche de la porte d'entrée du restaurant, et coupe le contact avant de descendre pour m'ouvrir la porte.

À l'intérieur, tout est magnifiquement décoré. Les tables sont parfaitement dressées, et les serveurs se tiennent à l'entrée comme s'ils attendaient notre arrivée.

— ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­Mathieu !

Un gars habillé d'un simple tee-shirt blanc et d'un jean débarque les bras grands ouverts.

— ­­­­­­­­Ben ! Ça fait un bail !

Ils se font une accolade.

— ­­­­­­­­­­­­­Carrément ! répond ce Ben.

Ils marquent une distance entre eux, et ce Ben me regarde, l'air interrogateur, avant d'esquisser un léger sourire suspicieux.

— ­Alors, tu ne me la présentes pas ?

Il a essayé de dire ça à voix basse lorsque je contemplais les lieux, mais j'ai quand même entendu.

— ­­Oh ! Bien sûr que si. Je te présente Lexie, elle bosse avec moi.

LexieWhere stories live. Discover now