Chapitre 34

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Le prince Eliam m'aide pour me relever et me donne un essuie que je n'avais pas remarqué jusqu'ici. Il détourne le regard et me dit de l'enrouler autour de ma poitrine. Ne comprenant pas pourquoi, je baisse les yeux vers celle-ci et vois le t-shirt, à la limite du transparent, découvrir mes seins à la vue de tous. Je me tourne rapidement afin de me couvrir de l'essuie et tombe nez à nez avec Antéros. Il semble être ailleurs. Ses yeux fixe le vide et ses mains tremblent. Je m'approche doucement de lui et pose le plus délicatement possible ma main sur son bras en espérant le sortir de sa transe. Il réagit tout de suite à mon toucher et cligne plusieurs fois des yeux. Il me fixe étrangement, avec une pointe de tristesse dans le regard avant de venir m'enlacer et de mouiller sa tenue par la même occasion. Il frictionne mon dos afin de me réchauffer un peu. Je peux sentir une chaleur se propager sur mon visage et mes jambes. Le soleil se lève doucement et nous octroie déjà sa lumière. Je lève ma main devant mes yeux et peux voir les rayons de soleil passer entre mes doigts. Je suis pourtant certaine d'avoir plongé dans la rivière durant la nuit... Je fronce les sourcils et jette un regard interrogateur au prince Eliam.

- Rentrons, nous discuterons au chaud, nous ordonne-t-il.

Une certaine gêne se fait ressentir durant le chemin. Antéros marche loin devant nous tandis que le prince Eliam me protège du vent grâce à l'une de ses ailes. Lorsque nous sommes proches de l'auberge, le prince Eliam est obligé de replier son membre, m'exposant directement à la fraîcheur du matin.

À peine un pied mis dans ma chambre que Princesse saute dans des bras. Non pas les miens, mais ceux du prince Eliam. Aucune gratitude ces petites bêtes. C'est moi qui ai risqué ma vie. Je m'approche d'elle, pour lui faire une petite pichenette sur le museau, elle me lèche le nez ce qui m'attendrit tout de suite.

- Ça passe pour cette fois, je lui chuchote en frottant mon nez contre son petit museau.

Je distingue des bruits métalliques et d'eau dans la salle de bain. Je frappe doucement à la porte, il se peut qu'Antéros prenne son bain.

- Entre ! me répond-il.

J'ouvre la porte sans hésiter. Il est trop pudique pour me laisser entrer alors qu'il fait son bain. J'aurais plus hésité si c'était le prince Eliam. Il semble tellement à l'aise avec la nudité qu'il pourrait me laisser entrer alors même qu'il prend son bain. Je retrouve le prince occupé à remplir la bassine d'eau chaude. Il y dispose quelques fleurs qui dégagent des effluves sucrés. Il se retourne enfin vers moi, après avoir plongé toutes les plantes dans le bain, les joues légèrement pâle et le regard fuyant. Je ne me serais pas inquiété s'il rougissait, mais tel n'est pas le cas. Sa distance avec moi depuis ma sortie de la rivière m'attriste. Lui aurais-je fait peur durant ma transe avec les somnis ? Le prince Eliam n'a pourtant pas l'air d'avoir changé avec moi. Certes, il n'a pas utilisé l'humour pour l'instant, mais je suppose que nous sommes tous très fatigué et qu'il n'a plus l'énergie pour se chamailler avec moi.

Antéros n'attend même pas que je le remercie et sort tout de suite de la salle de bain en fermant la porte. J'essaye de ne pas m'inquiéter de son comportement, après tout, il a gardé ses petites intentions. Il a tenté de me réchauffer lorsque j'étais trempée et m'a fait couler un bain. Il ne l'aurait pas fait si je lui avais fait peur ou si je l'avais dégoûté. N'est-ce pas ? Je plonge ma tête sous l'eau en tentant de me remettre les idées au clair. Je profite de cette délicieuse odeur sucrée qui s'accroche à ma peau et à mes cheveux. Je prends un savon dur et le passe sur mon corps. Ce n'est qu'en passant sur mes bras que je remarque que les arabesques n'ont pas totalement disparues. Elles se sont nettement atténué, on dirait plus des trace d'encre qui ne sont pas partie après la douche. Je les suis du doigt et remonte jusqu'à mon cou, une douce chaleur se diffuse aux endroits où je suis passée. Je m'inquiète immédiatement. Et s'il en restait sur mon visage ? Mon regard se dirige vers l'eau devenue trouble avec le savon, mais j'arrive à distinguer difficilement mon visage malgré tout. Je ne vois aucune trace sur celui-ci. Je n'en ai plus sur les jambes non plus, il m'en reste seulement sur les bras et la poitrine. Je me l pour terminer de me laver afin de mieux m'observer dans le miroir. Je me poste totalement nue devant celui-ci et m'inspecte sous tous les angles. Les arabesques partent de mon nombril, elles s'enroulent autour de mes seins et je peux voir en me retournant, qu'elles passent également dans mon dos. Elles remontent jusqu'à la naissance de mon cou et descendent sur mes bras en s'arrêtant au-dessus des poignets. Les dessins sont délicats et fins, ils me font penser à des branches de roseaux sans épines. Les arabesques épousent chaque forme de mon corps avec souplesse. Je me sens belle avec, plus forte également. Lorsque je retrace leur chemin avec le bout de mon ongle, je peux ressentir de nouveau cette chaleur dans mon corps. Mon pourvoir est encore présent, et je crains qu'il ne le soit à jamais.

Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)Where stories live. Discover now