CHAPITRE 18

59 3 0
                                    

Mes yeux papillonnent. Je suis dans ma chambre, emmitouflée sous des couvertures. Je n'ai aucune idée de si ce que j'ai vu est réel ou non. Si c'est le cas, mon père est... Il est mort. Des larmes roulent sur mes joues parce que je sais que ce n'était pas un mauvais rêve. C'est la réalité et je ne sais pas comment je vais faire pour m'en sortir sans lui. Comment peut-on enlever des vies pour un rien, on dirait qu'ils ne voient pas la gravité de leur acte. Comment peut-on faire ça ? Je n'ai plus personne hormis le cartel. S'il existe encore. Je n'ai plus rien. Je suis si mal. Ma mère est morte, mon père maintenant l'est aussi. La vie ne tient qu'à un fil est c'en est la preuve. Je ne vais jamais m'en relever. La seule chose qui pourrait m'aider est la mort de ce tueur. Je vais faire la peau à celui qui a fait ça. Je ne suis pas la fille de Mario Russo pour rien et ça, le tueur a dû l'oublier. On ne touche pas à ma famille. On ne touche pas à ceux que j'aime et qui compte dans ma vie. Si je le trouve, je le tue. Si ma vie doit se résumer à le traquer, je le ferais. Je le traquerai, je le trouverais et je lui ferais subir bien pire que ce qu'il a pu me faire.

Elyo fait soudainement irruption dans la chambre, le visage inquiet. Mes pensées s'apaisent. Quand il voit que mes yeux sont ouverts, il vient s'asseoir à mes côtés. Il prend ma main qu'il embrasse tendrement. De son autre main, il vient caresser mes cheveux.

- Tu vas bien ?

Je hoche la tête. Tandis qu'il expire son angoisse.

- Tu veux manger un truc ?

J'acquiesce alors qu'il se lève, dépose un baiser sur mon front et puis sort de la chambre avec l'air ailleurs. Je soupire, mais sursaute quand la porte se claque après Elyo. Mes yeux dérivent sur la porte sur laquelle un téléphone est scotché. Je puise dans mon peu de force et m'approche de la porte. Je prends le téléphone et à mon contact, je tombe sur l'écran d'accueil où est écrit : « Regarde bien, si tu veux pouvoir te venger ». Pourquoi les Moreno veulent-ils que je sache qui est leur tueur ? C'est idiot. Je sais que l'attaque vient d'eux et c'est pervers de vouloir me refaire regarder ces vidéos.

Mais je n'ai pas le choix. Sans coupable, pas de vengeance.

Je prends le téléphone et cherche les vidéos. Je m'assois sur le lit et les visionne une nouvelle fois. Elles me déchirent le cœur. Elles me détruisent au fil des minutes. Sur la première vidéo, je ne trouve rien de spécial. Le tueur semble avoir une chemise retroussée au niveau des manches, je peux y apercevoir un bout de tatouage, mais rien de flagrant, le tatouage est caché sous des gants. Sur la seconde vidéo, je dois m'y prendre à plusieurs fois avant de pouvoir regarder. Mon père a l'air surpris puis effrayé, mais cette fois le tueur n'a pas de gants. Je peux entrevoir son tatouage sur la main : une rose.

Personne ne me vient alors, je décide d'aller en parler à Elyo. Il est mon dernier espoir. Je récupère l'arme sous mon lit et la glisse dans mon pantalon. Je soupire en rejoignant la cuisine avec le téléphone. Je retrouve le brun en train de me préparer un petit truc à manger. C'est la première fois qu'il le fait pour moi.

- Tu arrives au bon moment, fait-il tandis que je récupère le téléphone dans ma poche, j'ai bientôt fini.

- Elyo, tu penses que Moreno en personne aurait pu faire ça ?

- Moreno n'est pas du genre à se salir les mains, il a des hommes pour ça.

- Alors qui ?, clame-je en posant le téléphone sur l'ilot.

- Je... Je n'en sais rien Dahlia, mais on va le retrouver, je te le promets.

Je soupire en m'asseyant sur une chaise haute alors qu'Elyo remplit les assiettes.

- Moreno m'a encore laissé un message, admets-je.

Elyo se retourne. Sa mâchoire est serrée, il dépose les assiettes sur l'ilot et je lui tends le téléphone. Quand il le saisit, mes yeux s'arrêtent sur sa main, sa peau contre la mienne. Il me fait frémir, mais tout s'arrête quand je comprends. Quand je vois ce qu'il a sur la main. Quand je vois sa chemise retroussée aux niveaux des manches. Je subis presque un électrochoc. Je sursaute et manque même de tomber, mais je reprends vite mes esprits. Je dégaine l'arme que j'ai volée au tueur de mon père et la pointe sur lui.

Elyo Morretti, le tueur à gage qui a assassiné mon oncle et mon père.

GARDE-MOI SI TU PEUXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant