L'encre de ses yeux / Baji x OC

⚡︎ Chapitre 74 ⚡︎

----Prêt à perdre la raison, si je sombre, c'est en quête de toi. Tellement sombre que mon ombre est plus claire que moi----

Energie Sombre - Nekfeu

Baji

Elle est là, à me supplier de lui accorder ne serait-ce qu'un regard, alors que la moindre de ses expressions me donnerait envie de la réduire en miettes. J'ai envie d'écraser ce visage contre le mur et de faire couler ses larmes, encore et encore. Elle me donne des pulsions incontrôlables, mais je dois bien avouer que son obsession pour moi est parfois bien pratique, obéissant à chacun de mes désirs et résistant à chacune de mes folies sans broncher.

-Je crois que je serais capable de te tuer. T'es sûre que tu veux faire ça ? Parce que je te jure que j'ai envie de pulvériser ton joli petit visage. J'attrape sa mâchoire, la serrant entre mes doigts jusqu'à la faire grimacer de douleur. Il est encore temps pour toi de détaler.

Je vois la peur et le doute danser dans ses yeux, mais je sais aussi qu'elle ne partira pas, et elle me le prouve en secouant la tête de gauche à droite. Elle est persuadée qu'en encaissant les pires souffrances que je suis capable de lui infliger, je finirais par m'attacher à elle. Ne comprend-elle pas que la seule raison pour laquelle je reviens inlassablement vers sa minable personne est que c'est la seule fille sur terre assez tarée pour accepter ça ?

Elle enroule ses bras autour de ma nuque et se penche pour embrasser ma bouche, baiser auquel je réponds en mordant sa lèvre inférieure tellement fort entre mes canines, qu'un gémissement de douleur lui échappe, et que je peux très nettement sentir le goût métallisé de son sang contre ma langue. Je descends mes mains le long de la robe de velours ridiculement courte qu'elle porte, jusqu'à sentir ses bas résille une fois arrivé à l'arrière de ses cuisses, que j'empoigne pour la soulever et l'asseoir sur la machine à laver. Elle fait à peu près le même poids que Léo, d'ailleurs de carrure, ces deux-là se ressemblent assez. Pourtant, elles n'ont rien à voir, et ce serait insulter celle que j'aime que de prétendre l'inverse.

La succube continue de maltraiter ma langue alors que mon esprit est bien, bien loin d'elle, et j'enroule mes doigts autour de son cou pour la plaquer contre le carrelage mural avec force, malgré le bruit de son crâne qui cogne contre la faïence.

-Assez. Dis-je, d'une voix tendue, pour qu'elle cesse de m'embrasser. Je déteste son stupide piercing qui cogne contre les miens, tout comme je ne peux plus supporter le goût de sa bouche.

-Elle t'a vraiment rendu grognon. Je la fusille du regard alors qu'elle vient de prononcer la phrase qu'il ne fallait pas. Comment ose-t-elle parler de Léo en ma présence ? Dire qu'elle a fini par choisir Mikey. Moi je ne te laisserais jamais Keisuke, aucun homme ne pourra te surpasser, je serais toujours tienne.

Une vision de cette femme avec une balle entre les deux yeux apparaît dans mon esprit, et j'attrape le flingue coincé à l'arrière de mon pantalon pour le faire glisser dans le lavabo, assez loin pour qu'il ne soit pas à ma portée et que je finisse par faire une connerie.

-Tu vois Clarke, c'est ça ton putain de problème, tu n'es jamais capable de la fermer. Tu n'es absolument rien pour moi, à peine une distraction satisfaisante quand j'ai besoin de me vider les couilles, c'est pour dire.