Ivy, 11 ans a subit durant toute sa primaire du harcèlement scolaire qui se manifestait par des coups, des insultes et des menaces de la part de tous ses camarades de classe. Elle n'a jamais vraiment été heureuse.
Un jour, elle décide de tout racont...
¡Ay! Esta imagen no sigue nuestras pautas de contenido. Para continuar la publicación, intente quitarla o subir otra.
Je m'étais rendue compte à ce moment là de ce que je tenais dans les mains.
Mais qu'est-ce que je faisais ? Qu'est-ce qui m'avait pris d'avoir, ne serait-ce qu'imaginer faire une chose pareille ? 10 ans. Je sais que je me répète à ce sujet mais, bon sang j'avais seulement 10 ans, et j'en ai 11 maintenant ! Je ne peux pas avoir des idées noires à cet âge !
Soudain, le bruit, une sorte de sifflement aiguë avait retentit de nouveau. Il ne provenait pas de derrière moi, bien que je m'étais retournée quand même. Il ne venait d'aucun endroit particulier, c'est très difficile à expliquer, comme si je l'entendais venir d'un lieu imaginaire... Impossible de savoir d'où il provenait. Le sifflement était devenu plus fort, ce qui m'avait terrifié d'abord puis, lentement, m'avait apaisé.
Il ressemblait à une mélodie. Il était beau. Je m'étais agenouillée et j'avais écouté tranquillement. A ce moment là, j'étais bien. Je peux même dire que j'étais heureuse. Le bruit -ou plutôt la mélodie- avait ralenti jusqu'au moment où le silence s'était installé.
Dès l'instant où je n'avais plus rien entendu, tous les problèmes que je portais depuis toujours étaient revenus. Grâce à la mélodie, j'avais réussi à les oublier pendant quelques instants. Combien de temps d'ailleurs ? Je n'aurais su le dire sans regarder mon réveil. J'avais vu alors qu'il était trois heures du matin. Comment était-ce possible ? La mélodie n'avait pas duré deux heures, c'était irréel ! Et puis, je ne m'étais pas endormie, sinon je m'en serais rendue compte ! C'était... incompréhensible.
Ceci est un des moments que je ne comprendrai jamais d'ailleurs. Même aujourd'hui en repensant à cet instant d'il y a quelques mois, je n'arrive pas à expliquer ce qu'il s'est passé. Peut-être ai-je tout imaginé, tout inventé... je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que c'était vraiment... merveilleux.
Enfin bon. C'est juste que revoir ce couteau suisse -qui n'a en fait jamais quitté mon bureau- a tout fait remonté. A ce moment là, comme la dernière fois, j'ai envie que tout s'arrête.
Je... pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi je leur ai tout raconté ? Je suis tellement égoïste, je n'ai pensé qu'à moi en demandant à mes parents de partir. Ils ont toute leur vie ici, depuis tout petits. Ils se sont rencontrés dans le lycée de cette ville, ont tous leurs souvenirs.
Je ne veux pas qu'ils partent à cause de moi. Même si je leur ai demandé... Vu mes arguments, cela m'étonnerait qu'ils refusent, ils m'aiment beaucoup trop -ce sont bien les seuls d'ailleurs...
Je regrette de leur avoir demandé ça. Ils ne veulent pas partir mais je pense qu'ils le feraient, pour moi. Alors, ils ne doivent pas y aller. Ce n'est pas à eux de partir, c'est à moi.
Je me rapproche de mon bureau à pas lents jusqu'à atteindre ma chaise. Mais je n'ai plus de force... Alors d'un coup sans prévenir, mes jambes lâchent et je m'écrase au sol dans un énorme bruit. Je n'arrive plus à bouger, je suis comme tétanisée, plus aucun de mes membres ne fonctionne, même ma bouche ne m'obéit plus, je n'arrive pas à pleurer, à parler à crier.
Je ne sens rien pendant quelques instants - je ne saurais dire combien de temps - mais tout à coup, mes jambes me font souffrir à tel point que j'ai envie de mourir. Effectivement ça ne change pas de d'habitude mais là, ce n'était pas du tout pour les mêmes raisons. A côté de cette douleur, les coups à l'école auraient été une partie de plaisir !
Au début, la douleur se situe dans les mollets, une douleur que je ne souhaite à personne -pas même à Candice- tant elle est horrible. Puis petit à petit, elle remonte et s'attaque à mon abdomen.
J'ai envie de hurler mais le cri ne vient pas.
J'ai envie de pleurer mais les larmes ne coulent pas.
J'ai envie de me poignarder mais ma main ne répond pas.
Je sens mon corps se tordre de douleur. Je ne vois plus rien, mes yeux me brûlent, je ne comprends pas ce qu'il se passe. J'entends un cri perçant, tel celui des films d'horreur, un cri tellement fort que j'ai l'impression que mes oreilles saignent. Je me rends compte que ce cri vient de moi. De ma propre bouche, je ne contrôle plus rien.
Je n'arrive plus à respirer, j'ai le souffle saccadé. C'est peut-être ça mourir. Sûrement que je suis en train de perdre la vie. Je pensais que cela faisait moins mal, qu'on ne sentirait rien, j'étais sûrement trop optimiste à ce niveau là.
Aaaaaaaaaaaaaaah
Encore ce cri. Mais quand on meurt, on ne crie pas ! Je ne comprends rien, je ne veux plus comprendre je veux juste que ça s'arrête !
