Prologue

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Zuli

Mars 2023, Port-au-Prince Haïti

« Il faut que tu m'aides ! Pour notre bien-être à tous. Zuli tu es la seule personne qui peut nous sortir de là, la seule. »

Cette phrase qui cantonne dans ma tête, jour et nuit m'empêchant de cesser de penser à lui, comment va-t-il ?
Le ton de ses mots, son visage apeuré, la honte dans ses yeux. Il avait l'air de ne pas avoir pris conscience de ses actes jusqu'à ce qu'il se présente devant moi dans cet état aussi lamentable qu'il pouvait le paraître. C'était la première fois que je le voyais ainsi, lui l'homme qui n'a pratiquement peur de rien, lui qui est solide comme un rock, lui le poteau de la famille. J'étais restée médusée quand je le voyais refermer la porte de la chambre.
Mon père refuse que l'on reste connecté sous prétexte qu'il ne veux pas me mettre en danger, l'ironie est à son summum, s'il savait dans quoi il m'a fourré, ou plutôtdans quoi je me suis embarqué pour lui sortir la têtedans l'eau.

" Je me demande s'il a bien reçu l'argent que je lui ai envoyé avant-hier."

Cela va faire un an que l'on ne s'est pas vu. L'euphorie qui dégageait de sa présence m'éffleure encore comme si c'était hier et pourtant à chaque fois que je me retrouve dans cette chambre avec un homme, je sens que cela fait une éternité, et que je ne suis même pas  à demi-chemin dans ce tunnel, qui me semble interminable, inextricable.

En si peu de temps il a tout foutu en l'air, je sais pas si je l'aime assez pour lui pardonner pour tout ceci.

Enfin je me répète ses mots vainement sachant que même dans la plus sombre noirceur je continuerai à l'aimer,  à vouloir accomplir ses propres devoirs de père envers lui: le protéger contre vents et marées, contre toutes les forces surhumaines et même contre l'invincible. Le savoir en sécurité et acquitté de ses dettes voilà ce qui me rendrait la paix que je n'ai jamais eu, du moins depuis que je suis dans la capitale.

"Il ne faut jamais que ma mère l'apprenne"

Une fourbe pensée, je mets ça sur le compte de la délusion.

Si ma mère le sait, mon père aurait pire à risquer que de perdre sa vie, c'est son âme qu'elle aurait traquer. Maman n'a jamais caché les choses abominables qu'elle saurait capable de faire pour le bien de ses enfants, jamais. Et se surcroît ces deux là n'ont jamais été en bon termes, cependant ils nous donnaient l'image de la famille unie. Du moins ma mère !

« Qui l'aurait cru moi, Zuli, me prostituer ! »

Quand Onelson m'a proposé son aide, j'étais pleinement consciente de quoi il s'agissait bien évidemment tout le monde savait qu'il avait une maison close. Il paraissait très décidé quand il avait quitté l'école, il se disputait souvent avec un professeur qui lui balançait des piques sur son orientation sexuelle, à cette époque Onelson et moi nous étions de bons amis. Il m'avait avoué que si le prof persiste il allait quitté l'école et allait devenir riche, j'avais peur qu'il aille se tremper dans des affaires de gangs. Il n'a d'ailleurs jamais parlé de comment il était parvenu à être à la tête de la maison, certaines des filles racontent qu'elle appartenait à un homme blanc soit un Russe avec qui Onel entretenait une relation amoureuse dans  la plus grande discrétion. Je ne me suis jamais aventurée à  lui demander.

L

oin dans mes pensées j'avais déjà oublié cet homme nu qui fait des va-et-vient à l'intérieur de moi.

Je falsifie mes gémissements, son corps plein de sueurs qui s'accole au mien me répugne.

C'est dur de faire "l'amour " avec quelqu'un pour qui on ne ressent aucun désir,  au final tout ces attouchements parrait obscènes et puériles.
Il embrasse sauvagement mes lèvres à tel point que je serai étonné que je ne sois pas blessé, je ne réponds pas avec la même fougue, Je me demande s'il ressent mon rejet de son corps à corps.

  Je pense que les hommes savent quand une femme rejettent ses tendresses, ses caresses.

je penche ma tête sur le côté, lui laissant la vue de mon coup qu'il couvre de baisers, posséder par la passion qui l'anime je le sens perdre le rythme avec lequel il me pénètre, je ferme mes yeux et gémit encore plus fort, je sens son souffle qui s'échappe d'un sourire contre ma peau.

Mon attitude aussi glacial qu'il puisse l'être sont pour eux un véritable défi, je suis pour eux cette belle prostituée énigmatique qu'il n'ont pas terminé d'explorer.

- Bay papi bak la bebe ¹, dit-il après avoir retiré son engin en moi.

Je le regarde trembler d'impatience  de remettre son sexe turgescent d'excitation qu'il ne cesse de guetter avant de me retourner sur le lit, je ne cesse de scruter l'horloge accroché au mur à ma droite, rien que deux minutes, je dois faire en sorte à ce qu'il ne puisse plus déposé sa main sur moi.
Je me mets alors à lui caresser le sexe, il sourit et gémit, il dépose ses deux mains sur ma tête alors qu'il se met debout sur le lit.

Je le sens presser ma tête et avec difficulté je m'extirpe du lit, il me regarde effaré.
De fatigue, je m'appuie sur le petit secrétaire près du lit, j'arrive avec la motivation du monde à ne pas laisser mes pieds trembler et à garder ma fausse charme, je rattrape le drap sur le lit pour me recouvrir.

- Ton heure est terminé mon petit chat, lui dis-je en lui montrant l'horloge.

Je n'attends pas qu'il place un mot, je me réfugie sous la douche, traînant derrière moi, le drap dans lequel je titube. Par le judas de la porte je le vois se rhabiller et remettre sa bague à son doigt.

" Et puis il y aura sa femme qui va l'accueillir à son arrivée avec la fierté d'avoir un mari qui travaille dur"

Je l'entends claquer la porte alors que j'essaie de toutes mes forces d'effacer ces empreintes sur mon corps. Entre quelques larmes qui jaillit sur ma joue, je me dis:

- C'était le dernier Zuli, Reprends-toi.

●○"¹ Donnes ta croupe à Papi Bébé

>☆

Il me fallait corriger quelques fautes...
J'attends vos retombées et les critiques constructives sont les bienvenues. Je vous invite aussi à liker, commenter et à partager 😘 bisous cher(es) lecteu(rices).

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