• Chapitre 22 •

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— Le dernier projet avant les vacances de Noël sera à rendre pour Lundi prochain. Pas le droit aux retards. Vous pouvez quitter la salle.

Jisung avait déjà rangé ses affaires depuis longtemps. Il n'était pas sûr de les avoir sorties en réalité. Chris l'encourageait à suivre ses cours, pour essayer de lui redonner espoir malgré tous les événements récents. Cela ne marchait pas vraiment, mais Jisung ne voulait plus désobéir à Chris maintenant. Il prenait soin de lui, il ne pourrait jamais assez le remercier pour ça. Jisung avait dû retourner au post de police pour l'enquête, alors que l'équipe de Jung avait été entendue. Jisung n'avait pas eu de retour dessus, et il n'en voulait pas. Chris aussi avait été interrogé à nouveau. En même temps, ils avaient tous les deux essayé d'aller voir Dongwoo mais il avait crié et tapé des pieds quand il avait aperçu Jisung. Et malgré la larme qui avait roulé sur sa joue, il avait gardé la face et avait simplement déposé certaines affaires de Dongwoo aux psychologues et assistants qui s'occupaient de lui. Ils devaient sûrement le faire bien mieux que lui, alors.

Jisung n'avait pas croisé Chris de la journée, à la fac. Ils s'étaient quitté ce matin alors que Chris quittait son appartement, laissant Jisung se préparer seul pour le rejoindre là-bas. Ils s'étaient entrevus, mais pas grand chose de plus. Depuis, Jisung s'était presque installé là-bas. Enfin, Chris l'avait obligé à rester là, en vérité. Alors, en sortant de la fac, il marcha jusqu'à l'appartement en question.

Perdu dans ses pensées, le voyage fut plus rapide que prévu. Il monta jusqu'à l'étage concerné avant de frapper à la porte de l'habitation de Chris. Un simple "entre" retentit, Jisung ne se fit pas prier et retira ses chaussures derrière la porte. Il posa son sac au sol d'un geste machinal, avant de s'avancer vers la pièce de vie. Chris n'était pas là, mais Jisung l'entendait s'activer dans la chambre. Alors, il s'approcha lentement, le pas lent, pour venir se montrer dans l'embrasure de la porte. Aussitôt, ses sourcils se froncèrent. Chris était en train de boucler une valise, ses nombreux vêtements avaient l'air d'avoir presque tous disparus – même s'il en restait énormément dans ses armoires. Bang, sur son lit, habillé de son habituel costard, venait de fermer une énorme valise toute noire. Jisung s'approcha, Chris ne lui offrit pas même un regard.

— Tu vas où, comme ça ? demanda le jeune homme, une pointe d'inquiétude dissimulée dans sa voix,

Chris se leva brutalement du lit, poussa Jisung du chemin pour aller se balader dans le reste de l'appartement. Sûrement qu'il cherchait des affaires. Il vagabondait un peu partout, comme pressé. Jisung était bloqué à l'entrée de la chambre, il le regardait faire, attendant une réponse.

— Je dois repartir en Australie, claqua Chris comme s'il ne s'agissait de rien. Je te laisse l'appart, je le payerai toujours et je t'enverrai de l'argent tous les mois.

Jisung avait l'impression qu'une cloche venait de résonner autour de sa tête. Ses organes firent une chute dans sa poitrine, à tel point qu'il dû poser une main contre l'embrasure de porte pour se tenir droit.

— Attends, hein ? Chris tu racontes quoi là ? s'enquit-il. Tu te moques de moi, c'est ça ?

— J'ai l'air de rire ? demanda Chris alors qu'il s'empressait de trouver ses affaires essentielles dans l'appartement,

— Mais putain, ça veut dire quoi ça, même ? Tu te barres sans rien dire, s'énerva Jisung, tu me laisses seul, c'est ça ? Et t'es au courant depuis quand que tu dois te barrer là-bas ?

— J'en sais rien, peut-être deux semaines, souffla Bang dans l'empressement,

Jisung fut pris d'une colère noire. D'une haine profonde qui déchira ses entrailles dans un cri de rage qui résonna dans tout l'appartement. Il s'approcha de Chris d'un pas furtif avant de lui attraper violemment le bras. Le plus vieux fut surpris d'une réaction si sèche et soudaine de sa part. Les yeux en balles de golf, il pu enfin voir à travers ceux de Jisung toutes les émotions sombres qu'il était en train de ressentir. Ils commençaient à se tremper, les larmes lui montaient.

𝙾𝚕𝚍𝚎𝚛 | 𝙲𝚑𝚊𝚗𝚜𝚞𝚗𝚐Où les histoires vivent. Découvrez maintenant