Mon cœur l'a choisi TOME 1-2 (Terminée)

T2 ~ Chapitre 1 : Libre ~

Z A Ï M

...Elle semble chercher quelqu'un, son regard parcourt de gauche à droite la pièce bondée jusqu'à ce qu'il croise le mien. Un sourire se dessine sur mes lèvres sans que je m'en rende compte, mais elle le détourne rapidement.

Plusieurs mois sont passés et je la revois ici pour la deuxième fois. Mon cœur bat la chamade pour elle. Cet effet qu'elle a sur moi me rend presque maladif.

Je ne me suis pas trompé, je suis bien intéressé par elle. Ce n'est pas qu'une simple admiration passagère de sa beauté, c'est bien plus. C'est un sentiment soudain et une attirance intense, comme ce que j'ai ressenti lors de notre première rencontre.

Elle disparaît de mon champ de vision, et je me lève pour la suivre. En traversant la porte qu'elle a franchie quelques instants plus tôt, je la trouve sur le point de monter les escaliers lorsque je l'interpelle...

 2022.

J'ouvre les yeux et face à moi se trouve les barres du lit superposé que je connais trop bien. Je me réveille d'une mini sieste pas voulue.

Ce n'était qu'un rêve... ou un souvenir ?

— C'est qui Maria ?

Une tête penchée d'en haut apparaît à ma droite. Je me frotte le visage et me lève du lit.

C'est drôle, même après cinq ans, je pense encore à elle. Il m'arrive parfois de me demander ce qu'elle devient, mais par la suite la chasser de mes pensées.

Je dois l'oublier définitivement, sauf que c'est compliqué. C'est difficile d'oublier son premier amour qui nous a été arraché à cause de ce qu'on est.

— Réponds. C'est la première fois, tu sors un prénom d'une meuf ou que tu sors quelques chose qui est en lien avec une femme. C'est une latina, cette Maria ?

— Ta gueule, lui adressai-je. Ne commence pas, et je ne sais pas de quoi tu me parles.

Mon pote de cellule bondit de son lit.

— Arrête, je t'ai entendue dire "Mariaaa", en m'imitant avec des gestes théâtraux.

Je lui balance mon coussin à la gueule. Je me lève et me dirige vers mes affaires, car demain est une journée spéciale pour moi.

Jour de ma sortie.

Pour bonne conduite, ce qu'il m'étonne parce que c'est trop tôt. Je dirais qu'il y a un truc qui cloche. Normalement, ma peine est de plus de trente ans, je n'en ai même pas fait la moitié. Après, peu m'importe du comment ou du pourquoi, tant que je suis libre, le reste, je m'en fous. Je peux enfin quitter ce trou à rat.

Je me demande encore comment j'ai pu tenir cinq ans. Ce n'est pas pire que quand je vivais avec Vincent. Les inconvénients ici, c'est la routine, le quotidien, c'est toujours la même chose et je me suis lassé, mais je fais avec. Le seul avantage est que je n'inflige de mal à personne. Chacun demeure dans son coin, personne ne me fait chier et je m'entends très bien avec mon co-détenu.

Lorsque ma mère me rendait visite, c'était dur pour moi de ne pas pouvoir rentrer avec elle. La voir partir sans l'accompagner. Mais dès demain, je pourrais enfin la revoir aussi souvent que je le voudrai.

— Ne m'oublies pas à ta sortie.

— Tu es qui déjà ? je réplique.

— Enfoiré, ricane-t-il.

J'ai passé de bonnes années avec ce type. Malgré les moments où il me cassait plus les pieds qu'autre chose. On s'est soutenus mutuellement pendant ces longues années. Il lui reste encore un an avant d'être libre à son tour. Il est là pour un braquage de bijouterie qui a mal tourné, trahi par son complice. Dans ce monde de chien, la confiance est rare. Je l'ai vécu moi aussi.