Mon cœur l'a choisi TOME 1-2 (Terminée)

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MARIA

Nous roulons sur l'autoroute depuis plus de trente minutes. L'endroit où il m'emmène doit être assez éloigné. Est-ce qu'il va m'emmener encore dans un de ses restaurants préférés ? Compte tenu de la direction que nous prenons, cela doit être un endroit qui ne se trouve pas  dans la capitale.

Curieusement, je ne me sens jamais en danger lorsque je sors avec lui. Certes ça reste un homme, et bien plus fort que moi physiquement, il pourrait me kidnapper et me faire du mal. Mais bizarrement, je sais qu'il n'est pas comme ça et que je peux lui faire confiance.

Je le contemple, comme si c'était la toute première fois que mes yeux se posaient sur lui. Je devrais arrêter, mais je suis incapable de le faire. Je dois admettre mes sentiments, je le trouve attirant et j'ai la certitude que si jamais il tentait quelque chose, je ne serais pas capable de lui résister. Je me demande s'il ne m'a pas ensorcelé.

Par moments, j'ai ressenti des picotements dans le ventre, croyant que c'étaient des papillons. Sauf qu'après réflexion, il s'agissait de légers stress pour des détails insignifiants. Bien que je commence à développer des sentiments d'attachement envers lui, je ne suis pas amoureuse. Pour l'instant, il reste simplement un ami à mes yeux.

— J'ai quelque chose sur le visage.

Il m'a ramené à la réalité. Il a dû sentir mon regard insistant posé sur lui.

— Tu sais parler l'arabe ? je lui lance la question impulsivement, sans prendre le temps d'y réfléchir.

— Je me débrouille et c'est grâce à tes cousins que j'ai pu apprendre. Tout comme la religion, précise-t-il. Ils m'ont enseigné sans poser de questions. À ce moment-là, je regrettais de ne pas avoir pris le temps de chercher et d'apprendre par moi-même.

Je perçois ce sentiment de regret dans sa voix. Je remettrai plutôt la faute sur les parents. C'est à eux de devoir apprendre la religion dès le plus jeune âge à leurs enfants. Ses parents ne sont probablement pas pratiquants, ce qui doit être sans doute la raison de cela. Pour le cas de mon frère et moi, notre père avait commencé à nous enseigner à l'âge de dix ou onze ans et on allait également à l'école arabe.

— Tu sais, il n'est jamais trop tard pour apprendre. C'est le mektoub qui a fait que ce soient mes cousins qui t'ont appris. Tu ne dois pas te reprocher quoi que ce soit.

Je tourne la tête vers lui, il est toujours aussi beau quand il conduit.

— Et puis, personne n'est parfait, j'ajoute.

Nous avons poursuivi notre conversation sur divers sujets pendant un long moment. J'apprécie beaucoup nos discussions. Je découvre énormément de choses sur lui. Il ne me paraît plus mystérieux et inaccessible qu'auparavant. Il s'ouvre à moi de plus en plus.

...

Après avoir traversé une longue route entourée d'arbres, nous nous approchons d'un grand portail. Il sort un badge et appuie dessus, celui-ci s'ouvre. Attends une seconde, allons-nous chez lui ? L'endroit, c'est chez lui ?! Finalement, je devrais commencer à m'inquiéter et s'il est vraiment en train de m'enlever pour ensuite me séquestrer ? Non, je me fais trop de films... enfin, j'espère.

— C'est chez moi, je dois juste récupérer un truc et après, je vais t'emmener à l'endroit.

Il a deviné mes pensées et mes interrogations.

— Par contre, ne sois pas étonnée, poursuit-il.

Je l'interroge du regard. Qu'est-ce que je ne dois pas trouver étonnant ?