2 - One more year

752 48 152
                                    



Oria




Ce matin, le réveil est très difficile. Il est beaucoup trop tôt pour une fille qui a passé sa nuit à regarder des films. Elias n'est pas rentré, je suppose que ce connard est resté dormir chez Ulysse. Le hic, c'est qu'il m'a promis hier de me conduire en cours aujourd'hui. Nous sommes à quinze minutes en voiture de l'université, donc nous n'avons toujours pas opté pour un appartement ou une chambre sur le campus. Cela nous offre la possibilité de faire des économies supplémentaires pour les années à venir. Étant donné que ce crétin ne répond pas aux textos que je lui ai envoyés, je clique sur son numéro pour l'appeler. Je ne comprend toujours pas pourquoi ce mec à un téléphone, il répond jamais, sauf cette fois ci.

— Elias Fisher, j'écoute ? dis mon frère, comme ci de rien était.

— Tu te moques de moi, hein? Mais où est-ce que tu es, putain ! Je vais être en retard à cause de tes conneries et je ne suis vraiment pas motivé pour aller à l'université à pied ! je m'énerve, en faisant de mon mieux pour me brosser les dents en même temps.

Je l'entends grogner à l'autre bout du téléphone, comme si son oubli n'était pas intentionnel.

Qu'il le soit ou non, je dois me dépêcher, je suis déjà en retard.

— Bon, ne bouge pas. J'envoie Ulysse pour venir te chercher, me lance Elias, avant de me raccrocher au nez.

Mes lèvres se courbent et je reste étonné par le culot dont il fait preuve pendant deux bonnes minutes. Une boule de stress se forme dans mon estomac et mon cœur s'accélère un peu trop rapidement, je n'aime vraiment pas ça. Je ne me suis jamais retrouvée en tête-à-tête avec Ulysse, surtout lorsque je sais qu'il ne m'apprécie pas beaucoup. Je vais partir en crise de panique a coup sur, moi qui aime tout contrôler autour de moi, là, je suis prise de court.

Je me dépêche de mettre ma tenue et mon sac, il ne reste plus qu'à vérifier que je n'ai rien oublié. Mes cheveux roux se déplacent dans tous les sens à cause de mes mouvements, ce que je déteste. Je suis fasciné par le fait que tout soit impeccable, même mes cheveux. Je me décide donc à les relever en un chignon bien serré, de manière à ce qu'ils ne me dérangent plus. Je prends soin de glisser ma brume parfumée dans mon sac, au cas où j'aurais envie de m'en remettre plus tard, dans la journée. Il est déjà l'heure de descendre. Je m'empresse de rejoindre ma mère pour lui arracher un bisou avant de partir comme une voleuse. Je tombe nez à nez avec des pancakes tout chauds, j'en prends un et le mets dans ma bouche pour le déguster en chemin.

Une fois que je ferme la porte derrière moi, je me retourne et aperçois un joli pick-up noir mat. En dirait qu'Ulysse White, fait honneur à son nom. Mes jambes peinent à avancer et je redoute comme jamais le moment ou le meilleur ami de mon frère, tournera la tête dans ma direction.

— Oria, ce n'est que ton crush d'enfance, tout va bien se passer, puis il ne te parlera pas, comme à chaque fois que tu le vois, je me murmure si faiblement, que je peine à m'entendre moi-même.

Une fois devant le véhicule, j'inspire un bon coup pour ne pas partir en courant. Déjà que je dois gérer la peur de revoir Carter, me faire emmener par Ulysse, que je rêve d'embrasser depuis l'école élémentaire, ne m'aide en rien. Je le vois, ses cheveux noirs tombent sur son front de manière parfaite, les yeux rivés sur son téléphone. J'ai l'air d'une putain de psychopathe. Je place ma main sur la poignée et tire la porte pour m'assoir comme si de rien n'était. Tout comme mon frère, je suis le culot en personne. Ulysse ne m'adresse toujours aucun regard et ne décroche également, aucun mot. Je ne pensais pas que je pouvais être un fantôme à ce point !

Heart campusWhere stories live. Discover now