𝟷-𝙴𝙻𝙻𝙸𝙴

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𝐸𝓁𝓁𝒾𝑒

Washington dc
4 septembre, 2h00

Enfoncée dans mon lit, je suis plongée dans l'obscurité. Mon corps se fond dans cet amas de draps et mes pensées se tournent vers mon existence. Sur ma vie, mon passé et mon avenir.

Dans exactement huit heures, je commencerai ma dernière année en tant que lycéenne, le début de la fin. Et j'ai beau avoir tout essayé pour trouver le sommeil, rien ne fonctionne.

C'est comme si mon âme devait rester éveillée.

Alors c'est malgré tous mes efforts que je décide sur un coup de tête de sortir prendre l'air. J'ai besoin de me vider la tête et je ne réussirai pas à m'endormir d'aussitôt.

Situation récurrente depuis bien trop longtemps, je suis exténué.

Je me lève, attache mes cheveux bruns en un chignon bas et enfile un ensemble de joggings gris basique.

Prête à tout pour me débarrasser de mes préoccupations, je descends les escaliers en essayant de faire le moins de bruit possible et m'extirpe de chez moi.

Je suis dans le même petit quartier résidentiel depuis ma naissance, les maisons sont très jolies ici. Il y a quelques lampadaires qui illuminent la rue, mais il fait tout de même assez sombre.

Ce qui, d'un côté n'est pas très rassurant, mais de l'autre assez apaisant.

Les étoiles brillent particulièrement ce soir, elles sont splendides.

Je m'enfonce un peu plus au fur et à mesure que j'avance. Ma demeure est placée au début de notre rue, il y a donc un peu plus de lumière de ce côté-là. Mais à mesure que je m'éloigne, l'obscurité prend le dessus.

L'air est doux et il n'y a aucun bruit, chose que j'apprécie tout particulièrement. Seule la nuit et sa légère brise m'accompagnent dans cette quête de tranquillité.

Je sors de ma poche mes écouteurs, les enfile et active ma musique, laissant ma chanteuse favorite guidé mes pas.

Je continue de marcher sans but, errant dans une nouvelle allée située derrière la mienne, quand d'un coup, j'aperçois une silhouette dos à moi et assise au rebord d'une fenêtre.

La maison vient d'être vendue, je n'avais encore vu personne à l'intérieur avant cet instant. Je ne m'aventure jamais de ce côté-ci du quartier

C'est un homme, enfin un jeune homme, mais je ne vois pas son visage, il fait trop sombre. Cependant, sa carrure et sa voix trahissent sa jeunesse apparente.

- Qui es-tu ? Il me demande calmement.

- Une de tes voisines. Tu viens d'arriver n'est-ce pas ? Je rétorque.

- Il y a quelques jours, oui.

Un long silence se fait entendre avant qu'il ne reprenne la parole.

- Et sinon, que fais-tu ici, dans la rue au beau milieu de la nuit ?

- Je pourrais te poser la même question, que fais-tu sur le bord de ta fenêtre au beau milieu de la nuit ?

- Tu pourrais oui, mais je t'ai interrogé le premier.

Je reste silencieuse et intriguée quelques secondes, puis réponds de manière honnête. Je ne pense pas le croiser très souvent à l'avenir.

- J'essaye juste de me vider l'esprit, rien de plus.

- Mais ce n'est pas en fuyant tes pensées qu'elles disparaîtront.

Je le fixe intensément, ne sachant quoi répondre. À quel moment la conversation a viré à un tel sérieux ?

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