🝮..✩🜸 𐬾 Quelques mois après un grave accident, Jisung, devenu aveugle en conséquence, emménagea avec sa famille dans la campagne française.
Alors que son frère refaisait sa vie en allant au lycée, lui, restait chez lui et faisait cour à d...
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un an avant ( première partie )
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L'attention de Jisung était concentrée sur les paroles du journaliste, passant sur la chaîne de midi et qui semblait être doté d'un professionnalisme incassable. Depuis le ton de son grain de voix, l'adolescent arrivait à imaginer la légère froissure de ses sourcils et son regard sérieux, fixant la caméra droit devant lui. Bien que le journal télévisé que tenait cet homme, sans doute âgé de la trentaine, était très captivant ; il laissait quelques fois les idées de Jisung balader vers la fenêtre. Les vitraux poussiéreux à quelques endroits laissaient entrer dans l'habitacle les roucoulements des oiseaux et les bruits rares des voitures qui osaient s'aventurer aussi loin dans la campagne.
L'heure du déjeuner arrivait à grand pas et s'en était la raison de l'agitation de sa mère dans la cuisine, il l'entendait maintenant s'acharner avec la vaisselle pour mettre la table. Jisung se leva alors dans le but de l'aider et il attrapa les assiettes après que sa mère lui ai dit où elles les avaient posées. Il les plaça de façon adjacente sur la table en bois, qui était dans la même pièce que le salon, ainsi cet emplacement leur permettait de regarder les nouvelles du jours lorsqu'ils en avaient envie. À vrai dire, c'était plus son passe-temps à lui, même s'il arrivait toujours à convaincre sa mère de regarder avec lui.
« Bientôt un discours du président concernant l'apocalypse, toujours beaucoup d'informations mais jamais plus de certitudes, nous allons découvrir plus en détail les nouvelles concernant l'avenir du monde, après les pubs », l'homme mît fin au journal télévisé et laissa la musique du générique publicitaire animer la chaîne pendant les cinq prochaines minutes. Jisung décida alors d'éteindre la petite télévision pour qu'ils puissent manger dans le calme, elle avait été allumée sans doute toute la matinée, étant donné qu'il n'avait pas cours aujourd'hui, et trop de paroles commençaient à lui donner des maux de crânes.
« Ça fait quoi ? Un an qu'ils nous bassinent avec ça ? » Râla la femme au fourneau, épluchant les oignons pour les couper minutieusement ensuite. Ses rides se froissaient derrière ses cheveux et ses lèvres se pinçaient, témoignant la concentration qu'elle consacrait dans son activité.
« Ils parlent beaucoup pour ne rien dire, j'ai l'impression qu'on va jamais vraiment savoir quand ça va arriver, » remarqua-t-il en se levant en plaçant rapidement les couverts au extrémités des assiettes.
Des pas se firent entendre contre le bois de l'escalier, se situant dans le hall d'entrée. Son frère ainsi que son meilleur ami, descendaient, eux aussi attirés par l'heure du midi et par la fine odeur qui émanait de la cuisine. Ils avaient passé toute la matinée dans la chambre de Toma, le frère de Jisung, en raison d'un soi-disant travail à terminer pour le lendemain. Jisung avait ouvert à Minho dans la matinée pendant que son frère prenait sa douche, il était allé l'attendre dans sa chambre et ensuite il ne l'avait plus revu du début de journée. Mais ça se passait toujours ainsi quand il venait à la maison, ce qui arrivait plusieurs fois par semaine.
« Sungie tu viens avec nous après manger on va aux arcades ? » Proposa Toma près de lui en passant sa main dans son dos.
« Je pense pas pouvoir, je dois finir un dm pour demain » râla-t-il en posant les serviettes sur la table.
Leur mère, très tôt, les avait emmenés découvrir le monde et ce dès leur naissance, étant donné qu'ils sont nés tous les deux dans différents pays. Leur père était appelé par les qu'âtres coins du monde toutes les années, donc ils avaient déménagé tant de fois et leur mère, nommée Élise, s'assurait qu'ils voyaient ça d'un côté positif en leur faisant visiter de nombreux endroits. Ils devaient régulièrement changer d'écoles et de ce fait, ils n'avaient que peu d'amis de longue durée.
Toma a grandi pendant ses deux premières années de vie à Tokyo au Japon, d'où son prénom aux origines japonaises. Un an plus tard, Elise tomba enceinte une deuxième fois et par coïncidence ils avaient dû s'installer dans un nouveau pays, cette fois moins loin car il s'agissait de la Corée du Sud. Cinq années étaient passées et ils avaient continué leur chemin pour aller s'installer en Angleterre, dans un quartier aisé de Londres.
Malheureusement, entre deux, leurs parents s'étaient séparés pour une raison qu'ils ignoraient encore et à partir de ce moment les choses avaient commencé à dégénérer progressivement. Son frère et lui avaient vécu un gros accident de voiture, en rentrant de soirée, Toma s'en était sorti avec les deux bras cassés ainsi qu'un tibia brisé. Malheureusement, pour Jisung cela avait été beaucoup plus grave et surtout que sa blessure majeure lui avait coûté sa vue. Une dizaine de projectiles de verre s'étaient introduits dans ses yeux et le choc avait été si violent que sa vision a été totalement supprimée. Contrairement à son frère qui s'était complètement rétablit en à peu près un an, lui allait rester pour le restant de sa vie, aveugle.
Deux années les séparaient de ce tragique événement qui a changé leur vie et les choses n'avaient heureusement pas changé entre eux. Ils étaient toujours aussi complices, adorant passer du temps ensemble, même si l'un avait payé plus que l'autre. Ça appartenait au passé maintenant, une partie de leurs souvenirs étant tout de même ancrés dans leurs mémoires, mais leur famille ne s'était pas davantage brisée et c'était la seule chose qu'ils retenaient. Ils avaient fini par quitter Londres pour s'installer dans la campagne française, dans un bel endroit où la forêt dominait beaucoup d'hectares mais facile d'accès et pas très loin de la ville.
Elise enseignait au lycée de la ville la plus proche où Toma étudiait actuellement avec Minho. Jisung, lui, prenait des cours à domicile pendant la semaine, ses journées n'étaient pas beaucoup rythmées mais au fur et à mesure il avait développé une passion pour la danse. Elle lui prenait quelque fois la moitié de ses journées, mais cela lui faisait du bien de se défouler quelque part. Danser lui faisait se sentir vivant et ressentir tellement d'émotions que c'était un passé temps qu'il aimait extrêmement.
« Hum, ça sent bon, » complimenta Minho à l'attention d'Elise, en faisant sortir d'un coup le plus jeune de ses pensées par un frisson qui dévala sa colonne vertébrale. Le grain de voix de Minho lui faisait toujours cet effet, malgré depuis tout le temps où son frère l'invitait à la maison et donc où ils se voyaient.
Il y avait eu quelques nuits où ils s'étaient retrouvés dans la chambre de Jisung, alors que son frère dormait et que tous les deux n'y arrivaient pas. Ce n'était pas quelque chose d'obscène, il ne s'était rien passé entre eux jusqu'à présent, mais c'était devenu une habitude pour eux de se retrouver pour discuter de tout et de rien. Minho était bon pour écouter Jisung parler pendant de longues minutes et échanger avec lui sur des sujets qui les touchaient tous les deux. D'autres soirs, ils s'endormaient juste ensemble après quelques phrases mais à chaque fois que le Soleil se levait, les draps du plus petit devenaient vides de cette odeur de lavande qu'avait Minho. Et il ne pouvait pas s'empêcher d'être triste, quand ces moments entre eux se terminaient et qu'ils n'allaient plus se parler seuls à seuls avant un long moment.
Ils se voyaient plusieurs fois par semaine, des fois Toma, son frère, allait chez lui et d'autre fois c'était Minho qui venait chez eux. Le plus souvent c'était Minho qui venait, comme il était la plupart du temps seul chez lui, en raison du travail surchargé de ses parents. Mais ça ne dérangeait aucunement la petite famille, la mère était partisante du proverbe « plus on est plus on rit ». Et puis, il s'agissait de Minho ; un adolescent poli et d'une beauté rare. Ses longs cheveux et ses yeux en amandes charmaient quiconque qui osait s'y aventurer.
« Oh Minho, tu es toujours aussi gentil ! » Sourit gaiement la mère en servant le repas, elle répartissait parfaitement les raviolis et la poêlée de légumes dans chaque assiette de façon à ce que cela soit bien servit. « Venez prendre vos assiettes avant qu'elles ne refroidissent. »
