37-Les fils du secret : Dévoiler les mystères du passé

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Dans ma tête, j'essaie de rassembler les pièces du puzzle pour bien comprendre cette histoire, pour saisir tout ce qui se passe. Toute ma vie est basée sur des mensonges. Pourquoi mon père m'avait-il dit qu'elle était morte ? Pourquoi ? Tout doit avoir une raison, et je compte bien la découvrir.

Je me lève du lit, quitte la pièce, et tente de les retrouver dans cette grande maison. Je descends les marches et, par chance, je tombe nez à nez avec Joy.

— Où est-elle ?

— Es-tu sûr de vouloir la voir maintenant ?

— Ça ne répond pas à ma question, je rétorque.

Il murmure simplement et me fait signe de le suivre. Il me conduit dans une grande chambre, apparemment la chambre principale de cette grande maison. Elle est magnifiquement décorée, les murs peints en blanc. Un raclement de gorge me sort de mes pensées, et là, je la revois. Assise sur le lit, sa beauté ajoute encore à la splendeur de la pièce. Elle nous fait signe de nous asseoir, et je pose immédiatement la première question qui me brûle les lèvres.

— Pourquoi ? Pourquoi Virginie ?

— Virginie ? Elle questionne, étonnée.

Elle ne croyait pas sérieusement que j'allais l'appeler "maman".

— Oui, c'est ton nom, n'est-ce pas ?

— Ah, maintenant je comprends mieux. Elle dit en regardant Joy.

— Vous m'expliquez là ?

— Te souviens-tu que je t'avais déjà dit qu'elle ne s'appelle pas Virginie Denman mais Linda Holt ? Intervient Joy.

— C'est quoi ce délire ?

— Alors Virginie Denman et Linda Holt ne font qu'une, mais Virginie Denman est un nom de code.

Là, je ne comprends plus rien.

— Alors pourquoi mon père m'a dit que tu t'appelais Virginie Denman ? Il n'a jamais mentionné Linda Holt que je sache.

— Ton père n'est pas vraiment celui que tu crois, elle répond comme si de rien n'était.

Je sens que ce qui va suivre ne va pas du tout me plaire, mais je compte bien le découvrir.

Point de vue de Linda :

Il y a quelques années, j'avais seize ans quand j'ai rencontré un homme nommé Anderson Smith. Rencontré est un doux euphémisme, car j'avais planifié cette rencontre, mais il l'ignorait. Dès qu'il m'a vue, j'ai su qu'il était éperdument amoureux de moi, mais ce n'était pas réciproque. Je ne pouvais pas le lui montrer, car il était la clé, la clé qui me mènerait à ce cartel. En le voyant, on aurait pu penser qu'il était l'un des hommes les plus honnêtes sur cette planète, mais il pouvait tromper tout le monde, sauf moi. Quand il m'a demandé mon nom, j'ai répondu "Mary Graft". Nous avons passé six mois ensemble, mais je n'arrivais pas à infiltrer son cartel. Il me fuyait, j'ai même remarqué qu'il me faisait suivre, mais je faisais semblant de ne rien savoir. Le FBI a mis fin à ma mission, pensant que j'étais tombée amoureuse de lui et que je jouais double jeu. Lorsqu'ils ont découvert que j'étais enceinte de deux mois, ils ont pensé que c'était de lui, mais ils se trompaient. C'était pour mon coup de cœur, Ethan Scott. J'ai plaidé ma cause en vain. Ils ont attendu que j'accouche pour m'envoyer en prison. L'avantage, c'est qu'entre-temps, j'ai eu le temps de mettre un plan en place.

Le jour de mon accouchement, j'ai parlé au médecin, et j'avais déjà contacté la DEA pour faire un marché. Je savais qu'ils voulaient coincer ce cartel, alors j'ai proposé ma liberté et la responsabilité de mes enfants, et ils ont accepté. Le jour de mon accouchement, j'ai eu mes enfants pendant un instant et j'ai aussi eu la chance de leur donner leurs noms, Joy Stéphane Holt et Zoé Stéphanie Holt. Je ne voulais pas risquer de les appeler Scott, car je savais qu'Anderson se doutait de quelque chose, même si je n'avais pas de preuve.

Deux jours plus tard, ils sont venus me chercher pour m'emmener en prison. Ils ont aussi pensé que mes enfants étaient morts à la naissance.

J'ai passé quatre ans derrière les barreaux, et c'est là que mon plan a vraiment commencé. Chaque jour, je faisais semblant de faire une crise. Ils n'ont pas eu d'autre choix que de faire venir un médecin pour essayer de me stabiliser. Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que ce médecin travaillait pour la DEA. Un jour, il m'a fait une injection qui a fait croire que j'étais morte, et ils ont décidé de m'enterrer au plus vite. Quand ils ont fini de m'enterrer, la DEA est intervenue une nouvelle fois. Ils ont déterré mon corps et m'ont sortie de là. Ils m'ont prodigué tous les soins nécessaires, et quand j'ai retrouvé ma liberté, la première chose que j'ai demandée, c'était de voir mes enfants. Mais seul Stéphane m'est apparu. J'ai paniqué, et on m'a dit que Stéphanie avait été enlevée dans un parc, et qu'ils n'arrivaient pas à identifier les responsables. J'ai immédiatement pensé à Anderson, et j'avais raison. J'ai mené ma petite enquête et j'ai découvert qu'il l'avait donnée à John Ballachi, qui l'a envoyée vivre en France. J'ai aussi remarqué qu'il n'avait pas changé son prénom, mais seulement son nom de famille. Là, j'ai eu la preuve que je n'avais pas, bien sûr, qu'il se doutait de quelque chose. Alors j'ai dû faire comme si de rien n'était, tout en la surveillant de loin, en attendant le bon moment pour agir.

Lors de ma première mission pour la DEA, j'ai dû confier la surveillance de ma fille à un collègue. C'est là qu'ils m'ont donné le nom de code "Virginie Denman". La mission était difficile, mais j'ai quand même réussi à leur prouver qu'ils pouvaient avoir confiance en moi.

J'ai attendu pendant longtemps, et quand Joy a eu quatorze ans, j'ai dû tout lui raconter, car ses questions devenaient de plus en plus pressantes. Lorsqu'il a eu dix-sept ans, il a décidé de se charger de la surveillance de sa sœur, ce que je n'ai pas refusé, car je savais qu'il en était capable. Il avait été formé pour ça.

Mais je ne pouvais plus attendre lorsque j'ai appris que ma fille avait été enlevée par Anderson. J'ai dû contacter Joy pour nous rencontrer et trouver un moyen de la sauver de ses griffes. Aujourd'hui, je ne pouvais m'empêcher de la voir, car je savais que la meilleure façon de la protéger maintenant était d'être proche d'elle.

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