43-Sombres Machinations

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Tout semble paisible cette nuit-là, jusqu'à ce que des bruits étranges résonnent dans le couloir, m'incitant à investiguer. L'obscurité ne permet pas de distinguer clairement la silhouette se dirigeant vers la chambre de Margot. Mon instinct me pousse à solliciter l'aide d'Alexander, Joy et Hugo, mais la rapidité de cette ombre me rends méfiante, me poussant à la suivre seule, malgré les risques. Je ne pouvais laisser ma meilleure amie en danger. Jamais.

Dans la chambre de Margot, je surprends un homme cagoulé en train de placer un mouchoir sur son visage. Je me doute qu'il est imprégné de chloroforme, sans quoi son geste sera incompréhensible.

—Ne la touchez pas ! ordonné-je d'une voix ferme, consciente que ma vie en dépend.

L'homme ne semble pas réagir à mes paroles, ou peut-être feint-il l'ignorance, restant immobile malgré ma présence menaçante.

—N'y pensez même pas, petite peste, a-t-il rétorqué avec une froideur qui glaçait le sang, alors que je m'apprête à lui lancer un vase.

Cette voix, je la reconnais. C'est Thomas, le père d'Hugo, en chair et en os !

—Que comptez-vous faire ? demandé-je d'une voix tremblante.

—Laissez-moi deviner... rien ! répond-t-il, amusé. Mais Anderson, lui, a sûrement des projets.

—Hugo... Il va vous détester, tenté-je, espérant le faire fléchir.

Il éclate de rire.

—Tu penses vraiment que je changerai d'avis ? Tu es naïve ! Il me déteste déjà, et cela ne changera pas. Désolé de briser ton espoir, ma chère.

—A l'aide ! crié-je, voyant que tout espoir s'évanouit.

Des pas s'approchent, ravivant un mince espoir, mais cela ne semble pas l'alarmer le moins du monde.

Une présence se fait sentir derrière moi. En me retournant, je découvre Gaël, l'un des gardes de la maison. Mon espoir vacille brièvement avant de s'éteindre lorsque je le vois sourire complice à Anderson, avant de me placer un mouchoir imbibé de chloroforme sur le visage.

Point de vue d'Hugo :

Je ne sais pas ce que Zoé a dit à Joy, mais il se comporte désormais mieux avec moi. Son regard ne porte plus cette méfiance qui me pesait tant. Nous avons récemment enterré la hache de guerre.

—Pressons-nous de rentrer, les gars ! lancé-je à Joy et Alexander.

Nous avons acheté des bières et des gâteaux pour une petite fête, sur l'initiative d'Alexander.

—Avoue que tu es accro à ma sœur, me taquine Joy.

—Laisse-le tranquille ! l'interrompt Alexander.

Un pressentiment désagréable m'envahit.

Je sors mon téléphone pour appeler Zoé, mais je tombe directement sur sa messagerie. Inquiet, j'ai essayé Margot, avec le même résultat.

—Joy, peux-tu me donner le numéro fixe de la maison ?

Il me regarde perplexe, mais m'a donné le numéro.

Je l'ai composé, en vain.

—Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu sembles inquiet, demande Joy.

—J'ai appelé Zoé et Margot, aucune réponse. Même la maison ne répond pas. J'ai un mauvais pressentiment.

Son téléphone sonne aussitôt. Il décroche, puis a raccroche, visiblement paniqué.

—Allons-y ! Il lance.

Nous nous précipitons vers la voiture. Joy nous explique que les filles sont en danger. Une boule se forme dans ma gorge.

Dix minutes plus tard, qui m'ont semblé une éternité, nous sommes arrivés.

—Savez-vous utiliser une arme ? demande Joy.

—Non, réponds Alexander.

—Moi, si, affirmé-je.

Il me regarde, surpris, puis me tends une arme.

—Prends-la, au cas où, il dit à Alexander.

Nous avançons en silence dans la maison. Les gardes gisent tous, sans vie. Nous les contournons pour pénétrer à l'intérieur. La peur me serre le cœur, surtout en pensant à Zoé. Si quelque chose lui arrive...

Elle est la seule à qui j'ai ouvert mon cœur. Elle me rappelle tant ma mère, douce et aimante. Je me souviens de l'avoir entendue chanter au parc, son timbre résonnant comme celui de ma mère. J'ai immédiatement voulu l'avoir près de moi. Maintenant, j'ai peur de la perdre.

Nous avons fouillé chaque pièce, mais en vain. Nous sommes arrivés trop tard !

Près de l'oreiller de Margot, quelque chose attire mon attention. Un mouchoir blanc, portant l'initiale de mon père, TG pour Thomas Girard. Il en a plusieurs comme celui-ci. C'est lui, celui qui a enlevé les filles.

—C'est mon père qui les a enlevées, lâché-je.

ContretempsWhere stories live. Discover now