Chapitre 18

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Sydney :

– Tu n'aurais pas dû boire autant Sydney!

Je suis la tête dans les toilettes, Olan est en train de me tenir les cheveux en me priant de ne pas faire trop de bruit. Son ton réprimandant me ferait rire nerveusement si mon estomac ne décidait pas de se vider. Je n'aurais jamais dû accepter l'échange avec ma cousine. Après avoir vu Stanley se barrer avec cette pouffiasse, j'ai voulu me séparer de Carl pour retrouver mon frère avant de me mettre à pleurer au milieu de tous ses gens, mais Carl ne voulait pas me laisser partir. Il insistait pour que je reste comme j'aurais dû m'en douter et mon frère est venu me sortir de là. J'ai dû le retenir pour qu'il ne vienne pas lui éclater le nez, puis il m'a emmené dehors pour que je puisse prendre l'air le temps que Julian vienne nous chercher.

Les images de Stanley et de cette fille tournent en boucle dans ma tête, ce qui entraîne un nouveau vomissement de ma part.

Je le déteste.

Mon estomac me fait mal, la sensation de nausée ne s'atténue pas, je ne sais pas depuis combien de temps, je suis là, mais je suis épuisé. Je veux me changer et aller dormir mais...

Nouveau vomissement. Je ne suis pas près de dormir.

J'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir, Olan me tient toujours les cheveux donc quelqu'un d'autre vient d'entrer. Je me mets à paniquer, mais je n'ai pas la force de lever la tête, et si c'était mon père, ma mère, mon grand-père?

Encore une remontée.

– Vous faites quoi ?

Ketelyne.

– Sydney est malade. Lui répond mon frère.

– Tu l'as laissé boire ?

– Eh ça va, elle a bientôt 17 ans, ça ne va pas la tuer de se prendre une cuite. Tente-t-il de dédramatiser la colère naissante de notre sœur.

– Papa va péter un câble si jamais...

–Il ne saura rien parce que tu ne vas rien lui dire du tout.

– C'est facile à dire pour toi, tu n'as plus aucune obligation envers lui, en plus, tu n'as rien à faire ici, pousse-toi, je vais m'occuper d'elle.

Je l'entends se rapprocher, Olan lâche mes cheveux et me tire doucement en arrière avant de m'asseoir sur ses genoux et de me prendre dans ses bras provoquant par la même occasion kate la défiant silencieusement de me récupérer.

Je devine que nous sommes assis par terre dans la salle de bain adjacente à ma chambre, car Kételyne s'accroupit pour être à notre hauteur.

Tandis que mon frère me sert dans ses bras, je me laisse de nouveau aller à des sanglots incontrôlables et je sens Olan resserrer sa prise autour de moi.

– Je vais la démaquiller.

Puis, elle se lève et cherche ce qu'il lui faut dans ma chambre.

– Syd?

– Hmm ?

– C'était qui le blond qui était là-bas ? Tu avais l'air de le connaître.

Je relève la tête pour croiser le regard inquiet d'Olan.

Il à été le seul qui était contre mon mariage avec Bradley, mais étant donné les circonstances, il n'avait pas son mot à dire, il l'a carrément appris quand il a reçu l'invitation.

– Je ne sais pas de qui tu parles.

Ma voix est à peine audible, elle résonne comme un murmure, ma gorge est sèche, il me faut de l'eau.

Olan semble le comprendre puisqu'il sort sa fiole à whisky de la poche interne de sa veste et me la tend.

– Tu ne crois pas qu'elle a assez bu sérieux Olan?

Kételyne vient de revenir avec des cotons et du lait démaquillant dans les mains ainsi que mon pyjama.

– Pour qui tu me prends Kate, c'est de l'eau dedans.

Je prends la fiole dans mes mains et la porte à mes lèvres, je pousse un soupir de soulagement quand le liquide frais entre en contact avec mon palais.

– Doucement Syd.

Olan passe sa main dans mes cheveux brun et mes yeux se ferment instantanément sous l'effet de cette caresse.

Je sens Olan me soulever dans ses bras et le sol s'éloigner lentement de moi.

À moins que ce ne soit moi qui m'éloigne du sol ?

Il me dépose tendrement sur la surface molle de mon lit et je sens un coton froid s'appliquer sur ma paupière encore fermée.

– Je vais y aller.

J'ouvre les yeux et regarde mon frère. Il part, il va m'abandonner lui aussi.

Je me remets à pleurer. Il prend le temps de déposer un baiser sur mon front et s'éloigne au bout d'un temps qui me paraît trop court. Mon frère me promet de revenir bientôt mais je sais parfaitement qu'il s'agit de six mois minimum. Quelques secondes après le bruit de la porte de ma chambre qui se referme se fait entendre et je pleure davantage.

Il est parti et il m'a laissée toute seule ici.

Ma sœur termine de me démaquiller et retire mes chaussures. Je ne peux empêcher un soupir de soulagement de quitter à nouveau mes lèvres.

Mes escarpins me faisaient vraiment mal aux pieds, mais je n'ai pas eu le courage de les retirer moi-même.

– Sydney, j'ai besoin que tu t'assieds pour que je retire ta robe.

Je comprends ce qu'elle me dit mais ce qu'elle me demande me semble impossible. Elle passe sa main dans mon dos et m'aide à me relever, une fois assise, elle ne tarde pas à me déshabiller, car je n'ai plus la force de tenir debout.

– C'est la dernière fois que tu l'accompagnes à ce genre de réunions, Olan est irresponsable. Je ne comprends pas que tu aies accepté de remplacer Fiona!

– Ne t'énerve pas.

J'ai mal au crâne.

– Syd, elle s'assoit sur le lit à côté de moi. Je ne suis pas en colère contre toi, c'est seulement que les clients qu'Olan et toi avez vu ce soir n'ont aucun rapport avec les affaires dont toi, tu t'occupes. c'est une autre partie des affaires familiales qui ne te regarde en rien et je ne comprends pas qu'il est laissé faire ça.

– Tu sais, il ne m'a pas laissé avec lui, je suis resté à peine 10 minutes, ensuite, il m'a demandé de partir. Je ne sais même pas de quoi ils ont parlé. Ma voix résonne comme un grognement alors que je tente d'argumenter. Si Kate ne minimise pas le problème, mon père va être au courant de cette histoire dont je ne souhaite rien lui dire.

Elle pousse un long soupir mais finit par me sourire de la manière maternelle dont elle à le secret. Kate et Olan ont été durant toute mon enfance ce qui se rapprochait le plus de mes parents. Ses derniers étaient tellement absents que mon frère et ma sœur avaient plus d'autorité sur moi qu'eux. Cela n'a jamais réellement changé, le seul élément qui m'a poussé à m'éloigner de Kate et à me rapprocher de mon père est que désormais je travaille avec lui. Au même étage, dans le même couloir.

– Bien, il est temps de dormir maintenant.

Elle soulève les couvertures et je me glisse en dessous la lumière s'éteint lorsque Kate passe la porte en la fermant derrière elle. J'entend un instant le bruit de ses pas qui s'éloignent dans le couloir avant de sombrer dans le sommeil.

My dear internWhere stories live. Discover now