Chapitre 21

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Sydney :

15 h 00 :

– Ah ouais et qu'est ce qui vous prouve que mon client a fait ça ?

Je tape mon crâne dans la paume de ma main ou l'inverse. Je ne saurais dire. Ça fait maintenant trois jours que je suis à Paris avec Bradley.

Ses parents lui ont confié un client à défendre tout seul, eux sont restés aux États-Unis.

La différence entre Bradley et moi, c'est que lui a toujours été spectateur de ce qu'il se passait dans un tribunal, jamais, il n'a participé, jamais ses parents ne lui ont confié de dossier.

La seule raison de ma présence ici est d'empêcher Bradley de nous ridiculiser comme il le fait depuis le début du procès. Hier soir, je lui ai dit de revoir le dossier avec moi et il est parti se baigner dans la piscine de notre hôtel. Son comportement m'agace plus que je ne le laisse voir. Il fait les cents pas devant la juge en bombant le torse, probablement certain qu'il est en train de gagner. Ça aurait pu être le cas s'il faisait un minimum d'efforts. S'il s'était seulement donné la peine de lire le dossier il connaîtrait au moins le nom de son client mais même là il n'a pas fait l'effort. Il s'est reposé sur moi passant le vol à regarder une serie et la soirée à se promener dans l'hôtel se baignant dans la piscine où j'aurais pu aller si je ne devais pas bosser à sa place.

La juge me regarde, j'ai l'impression qu'elle me supplie mentalement de le faire taire, alors pour mettre fin au calvaire, je tente une nouvelle fois une approche vers mon mari.

– Brad, peut-être que je dev...

– Non t'inquiète, je gère. Me dit-il en me poussant de sa main sur ma poitrine sans même me regarder.

Je m'enfonce à nouveau dans mon siège et ne dit plus rien sachant qu'il ne veut rien entendre.

22 h 00 :

Je suis assise sur le lit double de notre chambre d'hôtel, bien sûr, je le partage avec Bradley, car ce sont nos parents qui ont fait la réservation pour nous.

Je l'entend chanter sous la douche de la salle de bain de la suite. J'ai l'ordinateur portable de Bradley sur les genoux. Il faut que je rédige le rapport du procès avant demain matin et l'envoyer à sa famille. J'ai l'impression d'être revenue à l'époque où je faisais ses devoirs pour qu'il ne se fasse pas gronder par sa mère. Au bout de trente minutes à chanter sous l'eau, il sort enfin de la salle de bain. vêtu de seulement une serviette autour de la taille, ses cheveux blonds sont humides et lui retombent sur le front. Je dois avouer qu'il est vraiment gâté par la nature avec ses épaules larges, son torse sculpté comme une statue grecque et ses quelques poils dorés qui vont de son bas ventre et qui descendent sous sa serviette, il est vraiment beau et je sais que je ne le mérite pas.

Je me dis souvent que si Bradley et moi étions nés dans un autre monde, un monde où nos parents auraient été normaux, il ne se serait jamais intéressé à moi. On ne se serait probablement jamais parlé même si nous fréquentions le même lycée. Il s'installe sur le lit, place ses bras derrière sa tête et fixe le plafond.

– J'ai géré comme un roi, j'ai la juge dans la poche. Me-dit-il d'un ton plein d'évidence.

Je lève les yeux au ciel et tourne la tête vers lui, il fait de même et hausse les sourcils voyant visiblement le mépris dans mes yeux.

– Bah quoi ?

– Tu as géré comme un roi ?

– Ouais, t'étais là non ?

Oh que oui Bradley j'étais là. Je le fixe un instant en cherchant à savoir si son ego l'a rendu plus stupide qu'il n'y parait.

– Es-tu sérieux là ?

My dear internWhere stories live. Discover now