09. Mélancolie absurde

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NEREIDA LÓPEZ



Cuba,
4ans avant,

Une sonnerie et mon sommeil parti comme pluie à la venue du Soleil. Ma nuque était tendue quand ma tête quittait mes bras. Tout le monde partait de la salle de classe, tandis que le professeur rangeait ses affaires. Les tardifs discutaient avec l'ami qui l'attendait, notant une dernière chose sur le cahier bien entretenu.

Le mien était remplie de dessin.

Aleida terminait d'organiser son sac sur ma droite, un air fatigué sur le visage. C'était le dernier cour de la journée. Notre professeur de mathématiques attendait impatiemment que chaque élève soit partie, tapant du pied. Pour rentrer chez lui. Dans sa maison.

— Je t'ai noté ce qu'il fallait faire pour la prochaine fois sur une page libre, même si je doute que tu ne le fasses.

— Tu me connais si bien. Merci, t'es la meilleure.

— On me le dit souvent, termine-t-elle, un clin d'œil acompagnant ses paroles.

Je m'étirais en large, en longueur et en travers juste avant de me lever. Mon sac qui n'avait pas était ouvert du cour, si ce n'est pour récupérer le carnet qu'il fallait que je donne au professeur sous l'obligation, cogna contre mon épaule. Et pour que Aleida note les devoirs. Sachant quand même que je ne les ferais sous aucun prétexte.

Je passais entre les tables, ma meilleure amie à mes pas. Discrètement, lorsque nous passons devant le bureau de M.Muñoz, ma main s'aventura sur son bureau pour récupérer le carnet qu'il m'avait pris. Sans qu'il ne le remarque. Il est bigleux de toute façon. Et la vieillesse ne doit pas l'aider sur ce coup.

Mon bras se balançait jusqu'à ce qu'Aleida récupère ces papiers qui formaient un cahier, le faisant passer pour le sien. Puis, son statut d'élèves parfaites ne ferait jamais douter aucun professeur quant à son niveau de criminalité dans le monde scolaire. Contrairement à sa meilleure amie. Moi. Bien sûr.

— Aurevoir Monsieur, lançait-elle poliment.

Lorsqu'il lui répondit, il n'hésitait pas à me regarder avec insistance, comme pour voir si moi aussi, j'allais lui dire un gentil mot d'au revoir. S'il pense ça, son au revoir il peut se le mettre là où je pense.

Quand je dépassais l'embrasure de la porte, je sentis un poids disparaître de mes épaules pour qu'un autre s'en rajoute. Un plus lourd, plus solide. Ne disparaissant jamais. Il se faisait juste petit quand autre chose était là, mais devenait roi de mes pensées quand lui seul savait qu'il me contrôlait entièrement.

C'était la fin de journée. Le moment de rentrer chez nous. Le moment aux autres de rentrer chez eux. De retrouver leurs aimants parents autour d'un dîner confectionné avec amour. Amour ? Je ne le voyais pas chez moi pourtant, Amour. Lui aussi n'aimait peut-être pas mon foyer. C'était compréhensible. Bien trop.

— Tu dors chez moi ce soir ? Mes parents sont en voyage pour leur travail, pour encore un mois, brise-t-elle le silence entre nous deux.

— Ça ne te dérange pas ? Vraiment ?

— Jamais tu ne me dérange. Tu me diras au pire, viens chez moi à l'heure que tu veux, fais comme si ma maison était la tienne. Je te laisse, Felix m'attend !

𝐔𝐍𝐃𝐄𝐑 𝐓𝐇𝐄 𝐈𝐍𝐅𝐋𝐔𝐄𝐍𝐂𝐄Donde viven las historias. Descúbrelo ahora