Elemental [NEWTMAS]

Chapitre 14

-"Alors ?" Me demanda Minho.

-"On s'est vus." Soupirai-je.

-"C'est tout ?"

-"Il-M'a dit qu'il déménageait, c'est pour ça qu'il a fermé."

Je baissai la tête et continuai de jouer lassement avec la nourriture présente dans mon assiette, lorsque je sentis un petit coup de pied atterrir dans mon tibias.

-"Thomas, il s'est passé autre chose, sinon tu ne tirerais pas cette tronche."

-"Non, il ne s'est rien passé."

-"Mouais, je n'aime pas quand tu me mens."

Je soupirai et relevai la tête.

-"Il m'a embrassé."

Je crus que mon meilleur ami allait perdre sa fourchette.

-"Il m'a dit qu'il m'aimait."

-"Mais encore ?"

-"Je lui ai dis que moi aussi, puis il est parti."

-"Quel con."

-"Eh !"

-"Pardon."

Je levai les yeux au ciel mais souris légèrement.

-"Pourquoi il a prit la fuite ?"

-"Parce que plus on restait ensemble, plus ça serait douloureux."

-"Oh...Et pourquoi il déménage ?"

-"Ils avaient besoin d'argent, on leur a racheté la maison pour une grosse somme, et le nouveau propriétaire les a virés de la maison, disant qu'elle devait être reconstruite.."

-"Ca c'est moche..."

-"Vraiment, quel con ce propriétaire."

-"Tu veux manger Mcdo, au lieu de triturer ta nourriture du bout de ta fourchette comme si elle avait la peste ?" Proposa mon meilleur ami.

-"Je ne sais pas, ça me rappellera trop lui..."

-"Ah...Les chagrins d'amour...Dis-toi que même si il n'était pas parti, au vu des lois de notre ville, tu n'aurais pas pu être avec lui de toute façon."

-"Merci beaucoup du soutien Minho."

Nous pouffâmes légèrement et je tentai de finir mon plat.

PDV NEWT

Ca faisait mal.

Très mal.

Est-ce que j'avais été lâche, en fuyant ?

Mais je n'avais pas le choix de partir.

Je n'aurais jamais pensé tomber amoureux, encore moins d'un mec et encore moins que ça ferait mal à ce point.

Même lorsque ma grand-mère nous avait quitté, j'avais eu moins mal, parce que c'était logique, elle était âgée, et c'était le cycle de la vie.

Mais pourquoi me rajouter un amour impossible en plus de la fermeture du magasin, de mon anxiété et le déménagement ?

C'était comme m'attacher des pierres aux pieds alors que je me noyais déjà.

-"On est arrivés chéri.."

Je sortis de mes pensées, puis regardai rapidement par la fenêtre. Effectivement, c'était assez joli, mais pas comme avant. Je n'avais jamais déménagé, c'était la première fois. Et en plus, je n'avais aucun moyen de joindre Aris, puisque je n'avais pas de téléphone mobile.

J'ouvris la porte, et aidai mes parents à sortir toutes les valises, malgré l'immense creux dans mon ventre, qui était si désagréable.

Nous terminâmes d'amener tous les bagages, puis ma mère ouvrit la porte.

-"Voilà notre nouveau chez-nous !"

Nous mîmes les valises à l'intérieur, puis je reluquai chaque coin de la maison, les yeux légèrement humides, et une boule dans la gorge m'empêchant de parler.

-"Je suis désolée, mon grand.." Me dit ma mère en me prenant dans ses bras.

-"C'est pas juste..." Sanglotai-je.

-"Je sais, je suis tellement désolée, on avait besoin d'argent, et...Et on ne pensait pas que ça allait tourner comme ça.."

-"Je ne vous en voudrais jamais, ce n'est pas de votre faute, vous avez fait de votre mieux pour moi, alors merci."

-"Tu es un petit homme incroyable, tu le sais ça ?" Dit-elle en me faisant un bisou sur le front.

Mon père arriva vers nous et me regarda d'un air triste.

-"Je suis désolé fiston.."

-"C'est pas grave, je suis plus triste pour toi, la boutique, c'était ton rêve, et tu voulais que je reprennes les rennes, mais je n'ai pas su le faire assez tôt..."

-"Eh...Rien n'est de ta faute." Exprima-t-il en s'approchant de moi.

-"Ni de la votre."

Il me sourit tendrement, et j'essayai malgré tout de défaire mes bagages, même si ce fut très compliqué.

En soit, ma nouvelle chambre n'était pas si mal, mais l'ancienne était mieux, tout comme la maison, et ce n'était pas une question esthétique, mais plus une question de souvenirs.

Je m'assis sur mon lit et pris en mains un cadre, avec une photo d'Aris et moi à l'intérieur. J'espérais pouvoir le revoir un jour, il me manquait déjà beaucoup trop. J'avais vécu 17 ans à ses côtés, dans cette ville, dans cette maison, et en 2 semaines, tout s'était écroulé.

Au moins, il n'y avait plus de politique stupide où nous étions, car nous étions dans une petite maison un peu paumée, dans la campagne, et il n'y avait pas vraiment de grande ville autour.

Mais il n'y avait plus Tommy.

PDV THOMAS

J'attendais tranquillement mon bus lorsque je vis Minho me foncer dessus.

-"Eh mec !" Cria-t-il.

-"Minho t'es malade ? Qu'est-ce qu'il se passe ?" M'écriai-je.

-"J'ai beaucoup réfléchi par rapport à ce que tu m'as dit, pour Newt."

-"Mouais ?"

-"Ton père, il est promoteur immobilier nan ?"

-"Ouais ?"

-"Et c'est une ordure."

-"Ouais."

-"Et tu ne m'avais pas dit qu'il avait racheté une maison de la ville ?"

-"Ou-"

Ma bouche s'ouvrit toute seule alors que mes yeux s'ouvrirent grands.

-"Oh putain.."