Chapitre 6

1.2K 219 15
                                    

Point de vue Louisa

Je sens deux bras m'entourer et me retenir alors que je pousse un cri en fusillant du regard Damian qui grimace.

— Louisa, calme-toi, il est pas d'humeur à...

Je ne réfléchis pas avant de balancer mon coude en arrière pour le frapper. Il ne s'attendait sûrement pas à ce que je puisse en arriver là, parce que je sens aussitôt son nez craquer sous le coup.

Il me lâche en gémissant et je l'ignore en continuant de marcher vers la porte du fond de la Géhenne.

J'ai travaillé ici tellement d'années que quelque chose de familier remonte le long de ma poitrine et semble apaiser légèrement la colère qui me brûle.

— J'en ai rien à foutre de son humeur, finis-je par crier malgré tout.

Je suis absolument furieuse et lorsque je croise le regard de Spencer, je m'apprête à le mordre dès son premier mouvement, mais il n'a pas besoin de m'arrêter que la porte s'ouvre et dévoile Yann.

Il jette un regard sur Damian qui continue de gémir derrière moi et m'adresse finalement un regard. En se reculant d'un pas, il me fait comprendre de rentrer dans la pièce et je le fais aussitôt tout en continuant de le fusiller du regard.

Dès qu'il ferme la porte, je me retourne vers lui et lève mon index pour me mettre à hurler, mais je n'ai pas le temps de sortir un son qu'il enroule ses bras autour de moi et me soulève du sol.

Tout mon corps se tend et j'écarquille les yeux tandis qu'il traverse la pièce et nous enferme dans une chambre. J'ai à peine le temps de croiser le regard de Phil qui nous suit, les sourcils froncés.

Il claque la porte avec son pied et me lâche enfin dans un soupir.

— Je suis fatigué, Lou, ne crie pas trop fort.

Je cligne furieusement des cils sans réussir à penser à une réponse. Il me lance un simple coup d'œil d'où je peux effectivement voir les cernes sous ses yeux, avant qu'il ne se détourne et aille se laisser tomber dans un lit.

— Tu es fatigué ? m'insurgé-je. C'est pour ça que tu as débarqué pour les menacer mes potes dans leur propre maison ?

Il grogne, la tête enfoncée dans l'oreiller, mais ne me répond pas. Je dois donc m'avancer pour attirer son attention et lui donne un coup dans la jambe.

— Réponds-moi, Yann. C'était quoi cette menace de merde ?

Je revois encore le regard effrayé des gars alors que Yann, Phil et Damian terminaient leur speech ridicule.

Ils n'avaient jamais été confrontés aux Black Bikers et aujourd'hui, c'était assez intense. J'ai déjà vu les gars en action en ayant travaillé ici, mais je n'en avais jamais été mêlée d'une façon ou d'une autre.

Aujourd'hui, ils s'en sont pris à mes amis.

Je ne sais pas encore comment je suis censée accepter ça, surtout que je ne comprends pas leur raison.

Si cela vient vraiment de cette concurrence pour les garages, c'est l'une des raisons les plus stupides que je n'ai jamais entendues. Je ne peux pas l'accepter.

— Yann, sifflé-je.

Il me tourne le dos, pas du tout dérangé par mes cris et semble chercher à se rendormir.

Si Belle, la barmaid, ne m'avait pas prévenu qu'il était là, je ne serais jamais venue. Mais il a fallu d'un message sur le groupe que j'ai toujours avec les filles pour que je l'apprenne.

Black Bikers, Tome 7 : La lynx obstinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant