Chapitre 11

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Point de vue Louisa

Je simule une vilaine toux dans le téléphone alors que la voix de Trevor déborde d'inquiétude.

— Bien sûr que je peux venir. Je vais en parler avec Yann et il comprendra complètement que je vienne. Tu es allée voir un docteur ? Tu veux que la docteure Gray vienne t'ausculter ?

— Non, non, ça va, c'est juste un méchant rhume, pas besoin de la faire venir. Je vais bien. Je me sens juste un peu trop fatiguée pour travailler...

— Très bien, alors repose-toi bien, d'accord ? Tu veux que je te ramène des gâteaux de Jordy à la fin de la journée ?

— Non, merci. Je suis juste fatiguée. Je vais dormir un peu.

— D'accord. Tu m'envoies un message si ça ne va pas !

— Très bien. Merci, Trevor...

— C'est normal.

Le temps qu'il me salue une dernière fois, une boule de culpabilité m'envahit et je ne peux m'empêcher de la sentir gonfler en moi.

Je déteste mentir, encore plus si ça provoque tant de problèmes. Mais je ne peux définitivement pas venir travailler aujourd'hui alors que mes joues sont devenues bleues et que mon poignet témoigne aussi d'un traitement tout sauf tendre.

J'ai réussi à prétexter une maladie déjà hier, mais Trevor est censé travailler au garage à partir d'aujourd'hui, alors mon absence... provoque des problèmes interne au club, et je n'aime pas ça. Je ne peux cependant rien faire pour y remédier.

Si je sors d'ici, tout le monde verra et comprendra. Je ne veux même pas voir la réaction de Trevor, Jordan, et surtout pas celle de Yann.

Alors je reste simplement chez moi.

Je n'ai pas été ici aussi longtemps depuis l'ouverture de mon bar à thé. Normalement, même avec quarante degrés, j'arrive à aller travailler et je donne mon maximum, alors ça me paraît étrange d'être ici en pleine semaine.

Je ne sais pas vraiment comment m'occuper.

Je passe donc la matinée à ranger mon appartement. Je réalise rapidement que j'accumule beaucoup de choses sans prendre le temps de m'en débarrasser lorsque je réalise que je ne l'utilise pas. Donc... Je jette la moitié des soins de beauté que je n'ai jamais eus le temps de faire et qui ont périmé, mais aussi une bonne partie de la peinture sèche qui pourrit au fond d'un tiroir.

Vers quatorze heures, je prends enfin le temps de manger et m'installe devant la télé pour lancer une série.

À cause de Yann, mon Netflix est rempli de séries coréennes et j'en débute donc une avec un certain manque d'intérêt... qui se transforme en obsession au bout de deux heures.

J'ai oublié mon rangement et ma faim alors que mon esprit se focalise sur l'histoire. Je suis donc une histoire d'amour entre une employée et son patron... Alors qu'elle a dû prendre la place de sa meilleure pour saboter un rendez-vous arrangé et s'est retrouvée devant ce fameux patron...

Je ris beaucoup, jusqu'à me faire mal aux mâchoires, alors je dois bientôt me calmer, mais je ne m'arrête pourtant pas. Je continue de suivre l'histoire avec beaucoup, beaucoup d'amusement.

Alors, lorsque j'entends des coups contre ma porte, il me faut de longues secondes pour revenir à la réalité et grogne en fusillant la porte, comme si elle était responsable du dérangement.

Malgré mon ignorance, les coups continuent alors je finis par me lever, mais une fois debout... Une sale inquiétude m'envahit.

Et s'ils savaient où j'habite ? Et s'ils étaient revenus ? Et s'ils reprennent où ils se sont arrêtés ?

Black Bikers, Tome 7 : La lynx obstinéeDove le storie prendono vita. Scoprilo ora