9. La chute des barrières

45 5 0
                                    



Yamato avança dans le couloir sombre, couvert de crasse et de sang qui ne lui appartenait pas... enfin presque. Ce coup de katana-là, il n'avait pas pu le parer. Chacun de ses pas tirait sur la peau de son ventre et ouvrait un peu plus sa blessure.

Le ninja au Mokuton baissa les yeux sur son uniforme déchiré et le sang qui imbibait le tissu. Pas la peine d'aller à l'infirmerie pour si peu. Du fil, quelques coups d'aiguille et cela serait réglé. Cela dit, il était rare qu'il rentre de mission blessé. Son style de combat lui permettait généralement de se contenter d'attaques à distance, mais ce jour-là, la violence de l'affrontement l'avait pris de court.

La paix entre les cinq grands pays avait beau être en place depuis près de sept ans, cela n'empêchait pas les initiatives isolées de certains groupes armés. Les conflits de grandes ampleur avaient cessé, mais les montées de colère au nom de la vengeance, du profit, ou de haine, eux, n'avaient jamais disparus.

Il avait malgré tout pu ramener son équipe victorieuse et saine et sauve au village, et cela était déjà une belle victoire. Récolter une petite blessure au passage, ce n'était pas bien cher payer. D'autant qu'il avait la chance de cicatriser vite. Pas aussi vite que Naruto, certes, mais les cellules d'Hashirama qu'il portait en lui aidaient beaucoup.

Il passa devant l'armurerie pour récupérer un nouvel uniforme. Quelques-uns de ses camarades discutaient tranquillement entre deux services. De son côté, il n'avait pas le temps d'en faire autant. Il était déjà en retard pour son entraînement avec les ninjas du pays du Soufre. Gérer deux escouades à la fois n'était pas de tout repos.

Négligemment accoudé au guichet, Fushin le salua d'un simple signe de tête, avant de continuer sa discussion avec Jōkā, une de ses coéquipières. Son masque de tigre à la main, il tapotait la porcelaine sur le comptoir. Comme à son habitude, il avait l'air sur les nerfs. Fushin faisait partie de ces gens qui avaient toujours l'air un peu en colère.

- Et personne n'a rien vu ?! s'exclama-t-il.

- C'était en pleine nuit et on m'a dit que les caméras de surveillance étaient tombées en panne dans la même soirée, raconta Jōkā.

- En panne... Tshh. C'est clairement pas un hasard... souffla évasivement Fushin. Et tu sais ce qu'ils ont volé ?

Il posa son masque pour réunir des deux mains ses longs cheveux blonds qui lui tombaient dans la nuque. D'un geste expert, il les noua en un chignon lâche, avant d'en extirper une mèche qu'il laissa traîner sur le côté de son visage.

- Un peu de tout, mais surtout des bombes fumigènes et des bombes lumineuses, répondit Jōkā. Mais tu sais, moi j'ai déjà ma petite idée sur les coupables. C'est forcément ces enfoirés du pays du Soufre. Depuis qu'ils sont arrivés, je peux pas les sentir. Surtout cel...

D'un discret coup de genoux dans la cuisse, Fushin fit taire sa camarade et pointa Yamato du regard. Embarrassée, celle-ci baissa les yeux et se mura dans le silence. Le ninja au Mokuton attrapa l'uniforme neuf qu'on lui apportait et s'engagea une nouvelle fois dans l'obscurité du couloir.

- Combien de conflits ont commencé comme ça ? Avec une accusation sans aucun fondement... déclara-t-il sans se retourner.

Il n'entendit qu'un claquement de langue agacé lui répondre avant de tourner au bout de l'allée. Il n'avait pas besoin de le voir pour savoir de qui ça venait.




Franchir la porteWhere stories live. Discover now