✯𝐃𝐫𝐢𝐯𝐢𝐧𝗴 𝐅𝐚𝐬𝐭✯ // 𝑳𝒂𝒏𝒅𝒐 𝑵𝒐𝒓𝒓𝒊𝒔 {𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆𝒓}

XL-

     𝑳𝒂𝒏𝒅𝒐 𝑵𝒐𝒓𝒓𝒊𝒔

17 mai 2024
Londres

J'étais  seul dans la maison, j'errais comme un spectre parmi les vestiges de  mon ancienne vie. Ma femme était partie faire les courses avec le petit  diable... en emportant avec elle le dernier rayon de lumière qui avait  jadis illuminé mon monde. Les murs semblaient se refermer sur moi,  étouffant tout espoir de rédemption.

Le  crash lors des essais libres en Australie résonnait encore dans ma  tête, comme le grondement d'un tonnerre lointain. Ma monoplace avait été  dévorée par les flammes voraces, l'acier tordu et noirci un écho  sinistre de ma propre douleur. La sensation de chaleur suffocante, le  goût âcre de la fumée, et puis le néant.

Mes  mains, crispées sur le volant, tentaient de corriger la trajectoire de  la McLaren, mais c'était trop tard. Ma monoplace glissa, hors de  contrôle, heurtant violemment le mur de pneus avec un bruit sourd.

-Lando,  are you okay? Answer us! Mattheo is worried about you, damn it, answer  us! (Lando, tu vas bien ? Réponds-nous ! Mattheo s'inquiète pour toi,  bordel, réponds nous !) hurla Will à la radio.

Maintenant,  allongé sur son lit, je sentais mes membres engourdis par la torpeur de  l'isolement. Les béquilles étaient mes seuls compagnons, témoins muets  de ma chute vertigineuse dans les abysses de la désolation. Chaque  battement de mon cœur semblait résonner comme un écho funeste, le rappel  constant de ma propre fragilité.

Puis,  une lueur orange dansa devant mes yeux alors que des flammes  s'échappaient des entrailles de ma voiture. La panique menaça de  s'emparer de moi alors que j'essayais de me débattre pour me libérer de  mon harnais de sécurité. La chaleur devenait insupportable, brûlant mes  yeux et picotant ma peau mais une douleur lancinante dans mon dos me fit  grimacer.

Dans  les recoins sombres de mon esprit tourmenté, une pensée obsédante  prenait racine. La tentation de mettre fin à mes souffrances, de céder à  l'appel du vide qui m'attirait inexorablement vers l'oubli. Les pilules  dans le tiroir de ma table de chevet semblaient lui murmurer une  promesse de paix, une échappatoire à ma détresse insupportable.

Pourtant,  même dans ma détresse la plus profonde, une voix faible mais  persistante murmurait dans les tréfonds de mon être. Une lueur fragile  d'espoir, qui refusait de m'éteindre complètement. Peut-être qu'au-delà  des ténèbres, il y avait encore un chemin à parcourir, une chance de  retrouver la lumière que je mettais perdue.

Alors,  dans un acte de résistance désespérée contre le néant qui menaçait de  l'engloutir, je m'accrochais à cette lueur d'espoir. Peut-être que la  route vers la guérison serait longue et tortueuse, mais je refusais de  laisser la nuit éternelle réclamer mon âme. Un pas après l'autre, je  lutterais pour émerger de l'ombre du crash, vers un avenir incertain  mais rempli de possibilités.

Je  me répétais pendant ce temps, ma femme, Alice, était juste en train de  faire les courses avec notre fils, Mattheo. Une scène de vie ordinaire  qui semblait appartenir à un monde lointain, inaccessible depuis les  profondeurs de mon désespoir.

Dans  un geste de désespoir et de fuite, je regardais mes médicaments qui  m'appellent... et si j'en prenais un ça m'aiderait à aller mieux. A me  faire oublier la douleur. Je les sortais de la boîte et pris des doses  excessives de médicaments, cherchant à étouffer la douleur insupportable  qui déchirait mon être.

Mais  au lieu de trouver le sommeil salvateur, je me  laissais m'effondré au  sol, vaincu par la combinaison toxique de la dépression et des drogues.