𝐋𝐞𝐬 𝐥𝐢𝐞𝐧𝐬 𝐝𝐮 𝐝𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧 [𝐒𝐞𝐛𝐚𝐬𝐭𝐢𝐚𝐧 𝐒𝐚𝐥𝐥𝐨𝐰]

CHAPITRE III

- SEBASTIAN -

1ᵉʳ septembre 1892, Poudlard

  

   

L'heure de couvre-feu approchant, bien que retardée exceptionnellement en ce jour de rentrée, tous furent appelés à se diriger vers leur dortoir respectif. Les élèves de première année paraissaient particulièrement agités, impatients de découvrir plus en profondeur les couloirs du château après ce long voyage à bord du Poudlard Express. Ceux des années plus avancées étaient loin d'en faire autant. La plupart sortirent de la salle au ralenti, trop occupés à discuter avec leurs camarades fraichement retrouvés après ces deux mois de vacances. Sebastian faisait partie de cette portion d'élèves peu pressée, mais il était seul, toujours assis au milieu de sa rangée. Il croqua dans une des pommes mises à disposition pour le dessert et la jeta finalement dans son assiette, à peine entamée. Il semblait avoir du mal à se reconnecter à la routine scolaire, et les visages familiers de ses camarades de promotion ne semblaient pas rendre l'expérience plus supportable. Son regard se posa sur son assiette à moitié pleine et il se perdit dans ses réflexions, un mélange de nostalgie des années précédentes et d'anticipation pour les mois à venir en tête.

Soudain, son attention s'arrêta sur une silhouette familière qui sortait de table. C'était Ominis. Même si leurs regards ne se croisèrent pas, Sebastian remarqua que quelque chose avait changé. Ses épaules étaient un peu plus affaissées, et les traits de son visage témoignaient d'un certain épuisement. Instinctivement, Sebastian scruta la salle à la recherche de Victoria parmi les élèves encore présents, mais elle était déjà partie. Une pointe de tristesse s'immisça jusque dans son cœur.

Ridicule. Je suis ridicule, pensa-t-il, se grondant mentalement de continuer à s'accrocher à ses souvenirs.

Alors qu'un grand nombre d'étudiants était sorti de la Grande Salle, le professeur Sharp, directeur de la maison Serpentard, passa derrière Sebastian. Le professeur Sharp était un homme imposant, autant par sa carrure que par sa façon de s'adresser aux autres. La cicatrice, qui s'étendait de son front à sa joue gauche, témoignait des nombreuses batailles qu'il avait affrontées dans son ancienne carrière d'Auror. Il boitait légèrement, s'appuyant sur une canne en bois pour soutenir sa démarche.

— Monsieur Pallow, si vous avez terminé votre repas, je vous invite à suivre vos camarades, lui ordonna-t-il.

Sebastian, avec une nonchalance apparente, se leva du banc et se mit en route vers les cachots, son allure volontairement décontractée dissimulant mal l'appréhension qui montait en lui. Sur son chemin, il croisa Peeves, l'esprit frappeur du château, qui s'amusait souvent à jouer des tours aux élèves. D'un sourire malicieux, ce dernier tenta de faire une farce à Sebastian en l'aspergeant d'eau provenant d'un seau magiquement suspendu dans les airs. Le jeune homme, cependant, avait l'habitude des plaisanteries de Peeves et esquiva habilement l'attaque, continuant son chemin sans se laisser distraire. Le fantôme éclata de rire en agitant son seau vide, ravi d'avoir au moins essayé de semer la pagaille dans les premiers instants de cette nouvelle année scolaire.