tout commence maintenant

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C'est un soir de printemps, les arbres reprennent des feuilles, les fleurs éclosent, c'est une saison magnifique, il y a du soleil, il ne fait ni trop chaud ni trop froid, le ciel est bleu, tout concorde, la vie continue de tourner mais moi au centre de tout ça, je suis assise par terre à me demander comment j'en suis arrivé là. Je m'appelle Ina, j'ai 17 ans . Il est tard mais je devrais renter à la maison, la maison ou les cries sont moyen de communiquer et frapper est un moyen d'obéir, mon corp est son objet, mon objet de torture. Mais il se fait vraiment tard et si je ne rentre pas ce sera encore pire, alors je rabats ma capuche sur mes longs cheveux bouclés qui ont très souvent été sujets à des moqueries étant plus jeune, et prends direction de la maison, je vie dans un quartier calme rempli de très grande et chère maison tout comme la mienne.
J'escalade le toit de mon garage et rentre par la fenêtre de ma chambre dans celle-ci. Elle est sans âme tout comme moi. J'ai à peine le temps de fermer ma fenêtre, qu'il est là, dans l'embrasure de ma porte, comme chaque soir en rentrant du travail, il entre dans ma chambre et comme chaque coucher de soleil, une nouvelle session de torture commence. J'y suis habitué maintenant, mon père, le grand Alex Mazzola, me bats tous les jours, avec tous ce qu'il trouve et qui veut, entre sa main pour me frapper, sa ceinture pour me fouetter et encore plein d'autres, on peut dire que là-dessus il ne manque pas d'imagination. Mais il est très intelligent, il me frappe au niveau du ventre, des cuisses et du dos, ce qui reste donc caché aux yeux de tous, mais aurai-je le cran pour le dénoncer ? Je ne pense pas, après tous ça reste mon père.
Après qu'il est fini, je décide d'aller me laver et d'oublier ce qui s'est passé, mais c'est évidemment peine perdu. En entrant dans ma salle de bain, je fais couler l'eau pour qu'elle se réchauffe dans ma douche à l'italienne en marbre. Je déteste le luxe, ce monde est si hypocrite et pourtant tout le monde fait comme si de rien était, alors que chaque personne vivant dans cette situation le sait. Je n'ai pas à me plaindre après tout ça pourrait être pire, toutes les personnes mourant des faims ou n'ayant pas de quoi se loger. Je commence à me déshabiller en levant ce vieil uniforme qui me colle à la peau, puis tombe sur mon reflet dans ce miroir, je me dégoûte, je suis si l'aide, les autres ont raison, ce jour-là j'aurais dû en finir. Je fais taire mes pensées mal saines et entre dans la douche, la sensation de l'eau chaude sur ma peau me fait un bien fou. Après avoir fini ma douche, je me mets en pyjama et je pars me coucher.

Vendredi 25 mai, 7h30

Ça fait 5 minutes à peine que je suis réveillé et je suis déjà en retard, comme tous les matins, je descends les escaliers, mange dans un silence de mort, comme d'habitude, mon père est déjà parti au travail depuis une bonne heure maintenant, je débarrasse mon petit déjeuner, mets mes converses et après en direction du lycée avec mon sac de cour sur les épaules et mon sac de volley dans ma main. Tchaïkovski, Concerto pour violon dans les oreilles et c'est parti pour une journée de cours bien pourrie. Qu'est ce que je disais, une journée bien pourrie, à peine après avoir fermé mon casier, que je me prends le torse de Thomas, qui plus est le mec le plus imbu de lui-même et donc le plus chiant.

-Bah alors on ne regarde pas ou on met les pieds Mazzola, me dit-il en me regardant avec un regard rempli de désir et un sourire hautain, je décide de l'ignorer et continue ma route jusqu'à ma salle de maths. Les cours de Monsieur Morins sont toujours aussi chiants. Tout le reste du cours je dessine. Quinze minutes avant la fin du cours, le professeur m'appelle pour que je fasse son problème. J'y arrive haut la main comme à chaque fois. Il me demande ensuite de bien venir à la fin du cours, ce que je fis, il attendit que tous le monde sorte et me dit :

- Mademoiselle Mazzola, j'aurais un service à vous demander, vous êtes très douée dans ma matière ce qui n'est pas le cas de toutes les personnes de cette classe, alors j'aimerais que vous aidiez Monsieur Dupont. C'est là que mon monde s'écroula, je ne pouvais pas et ne voulais pas aider Thomas c'était trop pour moi. Il continuait de parler mais je ne l'écoutais plus, je ne voulais pas l'aider, c'était la dernière personne que je voulais aider dans ses cours. Je reviens à la réalité quand monsieur Morins se racle la gorge et il poursuit : je vois que vous ne semblez pas emballé par l'idée mais il doit augmenter ces notes et vous êtes bien placés pour pouvoir l'aider, vous comprenez très vite et avez la logique qu'il faut, alors s'il vous plait réfléchissez à ma proposition. Je sors de la classe, les mains moites, le cœur battant à tout rompre, tous sauf lui par pitié, je cours vers les toilettes et m'enferme dans l'une des cabines. Je m'assois par terre et essaye de reprendre ma respiration, ce qui est laborieux. Je commence à trembler, la nausée arrive en même temps que la sueur qui perle sur mon front. Et je m'engouffre dans la spirale de la crise d'angoisse. Après une grosse vingtaine de minutes enfermés dans cette cabine, j'en sors et me passe de l'eau sur le visage et part en direction de la cafeteria pour aller me chercher mon repas du midi et rejoindre Constance. Je passe ma carte, prends mon plateau, prends un sandwich, une brique de jus de fruits et rejoins ma meilleure amie qui est assise à notre table habituelle dans le fond du réfectoire. Je m'assois à côté d'elle et nous commençons à parler de notre matinée, je lui explique ce qui s'est passé à la fin du cours de maths, elle me dit de décliner poliment parce que ça serait beaucoup trop compliqués. Nous finissons de manger dans une ambiance agréable ce qui change des autres jours. Je reprends les cours à quinze heures donc ça me laisse le temps d'aller me promener dans le parc à côté du lycée. Je me pose sur un banc et commence à lire le nouveau livre que j'ai acheté à la librairie, j'aime me plonger dans des histoires, ça me permet de fuir ma réalité complètement désastreuse. Mon dernier cours de la journée commence dans 2 minutes, je suis déjà installé à ma table comme une élève modèle, dans le fond de la classe et j'attends que le cour commence tout en griffonnant sur ma feuille quand quelqu'un la froisse dans son poing, je relève la tête et ce que je vois ne m'étonnes pas, il y a que lui pour faire ça. Thomas. La professeur d'histoire arrive alors il part s'installer à sa place. Comme d'habitude son cours à elle aussi est ennuyeux. Mais au moment où je pensais tomber dans les bras de morphée. La sonnerie du lycée s'activa pour faire entendre la voix du principal : j'attends Mademoiselle Mazzola dans mon bureau, et maintenant ! A peine le message était fini que j'étais déjà dans le couloir sur le chemin de son bureau, je ne savais pas ce que j'avais pu faire pour être convoquées dans son bureau mais j'allais vite le savoir. En arrivant devant la grande porte en bois massive et pris une inspiration puis soufflait avant de toquer. J'entendis la voix lointaine du principal me demandant d'entrer, en entrant je remarquais qu'il n'étais pas seul, il y avait un homme d'âge mur, dans un joli costume couteux, me regardant avec un sourire qui me paraissait plus tôt sincère, il se leva me serra la main et se rassit, Monsieur Mills me demandant de m'assoir, toujours dans une incompréhension total, je demandais pourquoi il m'avait demandé dans son bureau, à la place que ce soit monsieur Mills qui répond, c'est l'autre monsieur qui le fit : bonjour, mademoiselle Mazzola, je m'appelle monsieur Harding, je suis le principal de l'université Long Beach College, qui ce situe à Miami, notre université à une équipe de volley et aimerait que vous en faisiez partie. Heureusement que j'étais assise car sinon je serais tombé, allé à Miami, quitté mon père, aller au bord de la mer et jouez du volley, je m'imagine déjà faire du volley sur les plages de sable fin de Miami. Monsieur Mills repris alors la discussion :

- Alors qu'est-ce que vous en dites Mademoiselle Mazzola ? Vous êtes d'accord ? Vous partiriez fin aout le temps de vous installer sur le campus et pouvoir vous habituer avant de commencer les cours.

-Evidemment que je suis d'accord ! Je me tourne vers monsieur Harding et lui propose : après les cours nous avons entrainements avec mon équipe de volley, si vous voulez venir nous voir.

ma vie commence maintenant Where stories live. Discover now