Chapitre 35

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Sa respiration est tout autant saccadée que la mienne, tout s'emballe, les vêtements tombent à mesure qu'on se dévore. Lorsque j'entre en elle, tout s'arrête. Je sens son envie liquide sur mon membre empli de désir pour elle. Mes vas et viens reflètent mon désir, sauvage et insatiable. J'attrape ses cheveux et baise son cou, ses gémissements me comblent autant que la sentir dégouliner sur ma queue. Dans un cri qu'elle ne put contenir, je me déverse en elle. Elle se laisse glisser contre le mur et je viens avec mon étreinte la soutenir. Nous sommes restés là de longues minutes, à ne rien dire et profiter de l'euphorie post-orgasme qui nous transporte. C'est comme si le monde s'effondrait et que nous avions eu ce coït instinctif, sauvage et éreintant et que nous restons là à attendre la mort cette fois. Puis elle brisa le silence à mon grand regret, en-fait, nous n'allons pas mourir, nous sommes sauvés miraculeusement.

- Ce qu'il vient de se passer, ça ne veut rien dire. Dit-elle dans un murmure.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Ça veut dire que rien n'a changé.

- Je sais. Je me recroqueville. Elle attrape ses vêtements et se volatilise dans la salle de bain me laissant seul sur le carrelage froid.

Je ne sais pas si c'est mon cœur ou mon âme qui se fend en deux. Je suis aspiré par le vide, puis finalement c'est comme s'il ne m'avait jamais quitté, tapissé dans l'ombre d'un bonheur éphémère. J'y pense, à ce moment où j'ai cru que c'était elle qui me fallait, qu'elle me sauverait de mon destin. Ce soir-là, au billard, je l'ai envisagé. Tout s'effondre à nouveau. Je souris presque lorsque McQueen apparu dans mon esprit comme la solution évidente. Je ne peux m'empêcher de rire fort, à ne plus pouvoir m'arrêter alors que rien n'est drôle. Je comprends ce qu'on sous-entend par une « crise de nerf ». Quand vient ce moment où l'on pense que tout rentre dans l'ordre et que nous n'avons plus à nous inquiéter de trouver un échappatoire, quelque chose est là pour nous rappeler que la vie n'est qu'une succession d'obstacles à surmonter et que finalement le bonheur que l'on rencontre n'est pas une trêve de courte durée mais le fait d'avoir surmonter un obstacle de plus sans flancher.

Léna est plantée devant moi, je suis toujours nu et à terre au sens propre. Je relève la tête et la regarde, désolé. À ce moment précis je sais que je suis pathétique. Je ressemble à un truc sans défense qui ne fait même pas l'effort d'essayer de se relever.

- Ça me fait mal au cœur tu sais. D'un bond je me lève, j'attrape mon caleçon et l'enfile.

- Je ne veux pas de ta pitié, on a ce que l'on mérite.

- Je ne suis pas sûre que le karma existe et que l'on mérite ce qui peut nous arriver de mal, mais j'ai mal au cœur car toute cette histoire est...

- Stupide. La coupais-je.

- C'est dommage. Corrige-t-elle.

- Dois-je comprendre que c'est terminé ?

- J'ai besoin de réfléchir. Elle détourne le regard.

- Ne me fais pas trop attendre, s'il te plaît.

- Je te le promets. Les yeux de perles, elle finit par partir. Je ne peux m'empêcher de rester derrière la porte dans l'espoir de la voir s'ouvrir à nouveau. J'entends ses sanglots qui raisonnent et je crois que c'est le plus dur. Ça, ça pourrait briser mon âme jusqu'à son essence.

Après quelques heures, je me lasse de regarder la porte et perds définitivement espoir qu'elle opère un demi-tour. Je me résigne au silence qui me colle depuis que ses pleurs ont disparu avec elle. J'hésite entre un whisky et aller à la fermeture du cabinet de McQueen. Mais je crois que ma conscience s'est aussi fait la malle, je ne peux me raisonner et m'en remets à la bouteille. Un bruit assourdissant me réveille. J'émerge difficilement en comprenant que quelqu'un frappe à la porte. Je traîne les pieds.

- Tu vas me dire que tu ne m'as pas entendu avant ? s'énerve Brad.

- Parle moins fort, j'ai des éléphants qui jouent au foot avec ma tête.

- T'as bu ?

- Ça ne s'est pas passé comme prévu avec Léna.

- Elle t'a quitté ?

- Je ne sais pas.

- C'est soit oui, soit non.

- Elle réfléchit, mais ça y ressemble.

- Tu ne peux pas jeter l'éponge mec.

- Après avoir essayé de noyer cette merde, je ne suis pas sûr de vouloir en discuter et d'être en état.

- Ouais tu m'étonnes. Il ne faut pas que tu retombes dans tes travers. T'aurais dû m'appeler, j'étais censé passer la soirée chez toi hier en plus.

- Comme tu l'auras compris, j'avais besoin d'être seul et je sais, je suis le pire des potes.

- Disons que nous n'avons pas beaucoup de chance avec la gent féminine. D'ailleurs, comme a été le coach avec toi hier soir ?

- L'entraînement d'aujourd'hui sera représentatif.

- Qu'est-ce que tu insinues ?

- Hier je me suis mangé une grosse droite et tout s'est bien passé à l'entraînement.

- OK, je vois. Et tu penses que ses parents vont la forcer à avorter ?

- C'est leur job. De toute façon je ne crois pas un mot de ce qu'elle nous a dit hier. Tout ce merdier pour finalement sortir un truc du genre « vous avez raison, je suis trop jeune... » blablabla... elle va pondre ce gosse et je devrais l'emmener au parc tous les dimanches.

- Tu perds espoir si vite.

- Je n'aime pas les déceptions. Il baragouine un truc incompréhensible mais ça a un lien avec ma façon de penser.

- On se voit plus tard ?

- À l'entraînement ce soir, ouais. 

C'est le moment où je dois choisir entre pleurer dans les jupons de McQueen pour la énième fois de l'année ou affronter Noémie sans Brad et sa pitié. À défaut de ma conscience, mon ego préfère l'option « être un homme ». Je roule jusqu'au quartier où habite le coach. Contrairement aux quelques jours précédents, je ne suis pas stressé parce qu'elle ne joue pas franc jeu et j'aime jouer, plus qu'elle. Et même si je ne connais pas les règles, je gagnerai. Noémie m'attend sous son perron, ce qui ne fait que confirmer mes soupçons depuis hier. Papa ne doit pas entendre à quel point sa fille est une petite garce ? J'avance calmement et lui lance un sourire vicieux.

            - Que me vaut ta visite Austin ?

- J'ai beaucoup réfléchit depuis hier.

- Ce n'est pas le cas de Brad ?

- Tu devrais le laisser ainsi que Léna en dehors de cette histoire. Toi et moi nous savons où tu veux en venir.

- Tu sais que le manque de sommeil rend paranoïaque ?

- T'es bonne dans le rôle de la victime. Mais un conseil Noémie, tu ferais mieux de bien réfléchir car tu ne sais pas sur quelle platebande tu marches.

- Il est vrai que j'ai un joueur invétéré face à moi.

- Et une amatrice en face de moi. 

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⏰ Last updated: Apr 17 ⏰

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