Chapitre 10 - Le Nouvel An

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Le Prince

La nicotine embrume mon cerveau, le rassasie de sa dose quotidienne et me donne la motivation pour m'avancer vers les portes du Nebesa.

L'envie de repartir me saisit, malheureusement mes obligations m'en empêchent.

La fête bat déjà son plein. Les jeux de lumières font ressembler le club à un arc-en-ciel, ce qui est très joli, l'éloignant de cette ambiance si stricte et superficielle de d'habitude. La musique est assourdissante et plusieurs danseuses se dandinent sur les tables des différents étages, vêtues de mini-jupes scintillantes, de bustiers ou de soutien-gorge en coquillage. Des maquillages extravagants peinturent leurs visages, et certaines portent des perruques de couleurs.

Pour une fois, tout est festif.

Il est rare les fois où Dimitri impose un thème durant une soirée, et cette idée est des plus originales pour un trente et un.

Identifiant rapidement notre box habituel, le plus proche de la scène, je m'avance vers Yian et Mikhaïl qui sont accompagnés de quelques-uns de nos sbires. Une fois à leur hauteur, ils me saluent avec l'honneur qu'exige mon titre. Même la danseuse s'interrompt et j'approche sa main de ma bouche, sans jamais la toucher, en un véritable baise-main. Son membre est fébrile, tout comme son être sous mon regard, surtout quand elle m'attire vers l'un des sièges.

Je me laisse faire, sous les acclamations lourdes de mes subordonnés, notamment lorsque la demoiselle se met à se trémousser sur moi. Conscient que mes faits et gestes sont épiés par le boss, via ses caméras de surveillance, je n'éconduis pas la charmante jeune fille, lui évitant ainsi divers problèmes.

Être Prince de la mafia apporte beaucoup de privilèges mais possède son lot d'emmerde. Chacune de mes paroles peut précipiter la mort de quelqu'un. Si je la repoussais, Dimitri pourrait la tuer en pensant qu'elle est inutile.

Alors, je ne bronche pas lorsqu'elle m'oblige à frotter mes paumes contre ses seins.

Je la sens anxieuse. Ses mains tremblent, sa respiration est hachée, mais sa performance n'est pas en cause.

C'est bien ma présence qui la met si mal à l'aise.

Ta réputation te précède, même auprès des nouvelles !

Hélas...

Ses cheveux, qui fouettent mon visage lorsqu'elle se dandine, me reconnectent à la réalité. J'arrête de penser à mon existence au sein de la mafia et balaie la pièce de ma rétine.

Du coin de l'œil, je surprends Yian en train de mater outrageusement la fille qui glisse entre mes genoux, en se tripotant la hampe par-dessus son pantalon. Quelle classe ! Ce qu'il peut être écœurant quand il s'y met. Il est évident que c'est lui qui l'a commandé. Petite, brune, menue, une forte poitrine siliconée, des lèvres un peu trop pulpeuses pour la forme ovale de son menton. Tout à fait le genre de mon ami.

Personnellement je préfère les beautés simples, sans artifices...

Et avec des dessins de fleurs et d'insectes sur les bras.

Ça suffit ! Je m'interdis de repenser à cette inconnue que cet enfoiré de Mikhaïl a due... Je n'ose imaginer ce qu'il lui a fait avant de la tuer. C'est son mode opératoire après tout. Trouver des filles un peu perdues, les amadouer en leur faisant croire qu'il est leur sauveur, puis il les bute si elles ne lui servent à rien.

Un comportement que j'exècre profondément.

Sans me contrôler, je fusille ce serpent avec noirceur et rage, tandis qu'il lape la silhouette de la danseuse. L'envie de lui planter un poignard en plein cœur pour le lui arracher me saisit, m'obligeant à serrer les poings pour contrôler mes violentes ardeurs.

RADUCHKADove le storie prendono vita. Scoprilo ora