Vies

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Des sanglots résonnaient dans ce beau manoir, luxueux et immense. Les pleurs d'une mère couvraient ceux d'un nourrisson qui venait de naître. Il braillait pourtant fort dans les bras de son père qui était heureux et aussi triste, ne sachant quoi faire alors que son épouse tenait dans ses bras un bébé à la peau violacé, immobile, sans aucune réaction.

Des jumeaux. L'un était en parfaite santé. Le second était mort né.

— Dragonis, murmura le père en cajolant son premier fils. Drago. Il sera fort.

La mère n'écoutait pas. Elle serrait toujours le deuxième contre elle, en larmes, murmurant à qui le voulait bien une prière. Elle voulait que ce petit bébé réagisse, respire, vive. Elle chuchotait à l'oreille inactive du nourrisson, comme si elle espérait qu'il réponde d'un coup. Mais rien.

Une petite créature aux oreilles pointues, de un mètre de haut, vêtu d'un simple torchon avait la tête basse.

— Dobby, mets Drago dans son berceau.

L'elfe de maison accueillit dans ses bras ce si jeune maître. Il sortit de la chambre pour conduire le nourrisson jusqu'à son petit lit. Il choisit celui à droite, celui du premier né. Dobby observa un moment le second berceau qui finalement ne serait pas utilisé. Pour le plus grand malheur de sa maîtresse Mrs Malfoy. Des cris retentirent alors. Des injures, des plaintes, des supplications d'une mère à qui on arrachait son enfant. Dobby sortit dans le couloir. Son maître lâcha le bébé mort né dans ses bras.

— Descends le dans le caveau. Je... je m'occuperai moi-même de... de son... son repos, dit tremblant le père.

Dobby détestait descendre là-bas. C'était plus qu'un caveau ou une cave. C'était une sorte de coffre fort, où son maître y cachait de terribles secrets et objets maléfiques. Mais l'elfe obéit. Il prit le passage sous le tapis du salon. Il déposa avec beaucoup de tendresse le petit corps sur une table de pierre au centre de la salle voûtée à l'architecture gothique, les colonnes et voûtes sculptées comme de la dentelle. Dobby reprit ensuite ses habitudes. Il devait maintenant préparer des biberons, pour un bébé, seulement.

Il était devenu une nounou. Il aurait aimé l'être pour les deux enfants.

Sa maîtresse resta toute l'après-midi dans sa chambre, épuisée par l'accouchement, fragilisée par la perte d'un des enfants. Son mari était dans la chambre de son fils, imaginant déjà tout ce qu'il lui apprendrait, les futurs balades en balais volant. Il était rassuré.

Mr Malfoy avait été bouleversé quand il avait appris que son épouse attendait non pas un enfant, mais deux. Dans sa famille, contrairement à celle de sa femme, il était plus prudent de n'avoir qu'un héritier. C'était avec une pointe de honte, que Lucius Malfoy se sentait soulagé. Un fils lui suffisait bien.

Alors que la nuit tombait et que l'appel eut lieu, Mr Malfoy quitta le manoir, entre agacement de ne pouvoir encore admirer son précieux fils et l'impatience d'annoncer l'heureux événement.

Mrs Malfoy se leva enfin, dans une maison calme. Les yeux rouges, elle se rendit au salon et fixa la cheminée, les mains jointes. Une flamme verte éclaira alors son visage blafard et une dame droite et aussi blonde qu'elle jaillit du feu.

— Oh ma chérie !

La dame, presque soixante ans, se précipita sur Mrs Malfoy qui se blottit dans ses bras. Une autre flamme apparut, et un homme sortit cet fois. Il était brun, des yeux gris froid. Il s'avança lentement, et posa sa main sur la tête de Mrs Malfoy.

— Cissy... ma jolie fleur, dit-il avec douceur. Ta... ta perte est nôtre...

À nouveau le feu vert éclaira le salon et une autre femme, brune, le menton haut, les yeux gris en jaillit. Elle était habillée tout en noir.

— Je... Ma tante,murmura Mrs Malfoy, s'il vous plaît... je veux que... que mon bébé soit... soit avec notre famille... qu'il ne soit pas seul...

— Où est le corps ? Demanda la tante.

Narcissa Malfoy, née Black, montra alors le caveau, pièce secrète de la famille de son mari.

— Comment... comment l'as tu nommé ? Demanda son père, Cygnus Black.

— Marcus... Je... Lucius avait proposé ce prénom...

— Marcus ? Répéta la tante. Hmmm... Très bien...

— Mon... mon bébé... n'aies pas peur de ce chien...

Narcissa souleva le corps du nourrisson. Elle le berça, humant son odeur, caressant sa joue... tiède... légèrement...

— Il...

Elle tremblait, fixant les lèvres blanches du nourrisson.

— Donne le moi, Cissy, dit Cygnus. On va s'occuper de lui. Il sera éternellement heureux, et je ne doute pas qu'il t'attendra auprès de Sinistros.

— Maman... il... il respire, murmura blanche Narcissa.

Sa mère prit l'enfant et vérifia. Ses yeux s' écarquillèrent.

— Il... Il était mort, bredouilla Narcissa. Je vous le jure... J'avais beau l'appeler, lui supplier de se réveiller... j'ai prié encore et encore ! J'ai tenté d'empêcher Lucius de l'emmener ! Je...

— Il faut croire que Sinistros a eut pitié de cet enfant, et l'a ramené auprès de toi, dit sa tante en posant sa main sur le front du nourrisson.

— Marcus... Ominus Black, chuchota Cygnus au petit. Tu seras un guerrier, mon petit-fils ! Oui ! Comme tes ancêtres ! Tu es béni des dieux... Marcus...

Il le souleva alors dans ses bras et l'embrassa.

— Cissy... présente moi le deuxième ! Dit-il heureux. Laisse moi voir, ces si beaux enfants !

— Abraxas va être déçu, marmonna la tante légèrement amusée. Ma petite... Cet enfant doit avoir une bonne marraine.

— Lucius a demandé à son meilleur ami d'être le parrain de notre premier né...

— Alors, Marcus aura une marraine Black, dit Cygnus. Seul un Black peut revenir d'une balade dans le monde de la mort. Bella sera fière d'être sa marraine.

Marcus.

Narcissa prit son petit garçon. Il vivait. Sa respiration était faible, inaudible, mais il vivait. Ses prières avaient été entendues.

Quand Lucius vit les deux berceaux plein, il crut que Narcissa avait perdu l'esprit. Il fut à nouveau partagé : heureux de voir vivre son deuxième enfant, et inquiet pour l'avenir de sa famille.

— Fais couler le sang d'un, sinon le sang des deux coulera ! Hurla Abraxas Malfoy comme un présage. Ça porte malheur des jumeaux !

Mais Lucius Malfoy ne fit rien. Il décida de garder les jumeaux, et surtout de voir sa femme heureuse. Marcus était un don pour Narcissa. Drago était l'avenir pour Lucius.

Seconde ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant