Chapitre Vingt-trois.

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Monsieur Jung me fixe, hébété, je dirais même sidéré par ma réaction. Il y a de quoi, j’ai hurlé tout ce que je pouvais, tant j’ai été surpris et je me retrouve à bout de souffle, les mains sur les genoux, tremblant et haletant, sans pouvoir esquisser le moindre geste ni prononcer un seul mot.

Il s’approche de moi avec prudence, comme on approcherait un félin apeuré et pose une main sur mon épaule.

Au bout d’un temps qui me paraît interminable, je parviens à me redresser.

Mon cœur bat la chamade mais au moins je respire convenablement.





- Je veux bien croire que je suis discret mais…



- Désolé Monsieur, je ne vous ai pas entendu approcher. Vous m’avez fait un peu peur.



- Un peu ? C’est littéralement de la frayeur.



- Vous m’avez seulement surpris, tout va bien.



- Ne me prenez pas pour un idiot, je sais reconnaître la surprise de la peur ! Je vous aurais sauté dessus l’arme au poing que vous n’auriez pas eu l’air plus effrayé !





C’est la deuxième fois qu’on me dit ça. La première, c’était Jungkook, au LO, après qu’il ait éloigné un lourdingue qui me collait sur la piste. Et maintenant lui…






‘Mon vieux, va falloir que tu te reprennes ! Les frayeurs de collégien c’est plus de ton âge et tu vas finir par vexer quelqu’un !’






Je soupire un peu plus bruyamment que je le voudrais et me tourne vers lui.






- Non mais dites-le si je vous ennuie avec mes questions, pas la peine de souffler…






‘Ouaip, je l’ai bien vexé cette fois…’






- Quoi ? Non ! Non pas du tout ! C’était juste, ça me rappelle une situation similaire… Je suis très expressif, j’ai tendance à réagir au quart de tour, je vous assure que ce n’est pas vous qui m’avez fait peur c’est seulement… Ce souterrain, sombre, silencieux, vide... C'est glauque un peu, alors, comme je ne vous ai pas entendu arriver... Je me suis fait des films. L'inconvénient d'avoir trop d'imagination je suppose.





Il me fixe, sourcils froncés, une main dans la poche, l'autre, serrée sur la poignée de sa serviette, le pouce en tapotant nerveusement l'anse.

Je ne dois pas être crédible pour un sou à bégayer comme un abruti en me triturant les doigts, mais je n’ai pas mieux comme défense.

Bordel… Et son regard est brûlant.

Sexy, mais perçant.

Note à moi-même, garder le côté « regard sexy » pour moi si j’en parle à Kook.

Je finis par détourner les yeux, gêné. Je ne sais plus où me mettre dans mon costume de soirée, seule devant mon boss.

Je me retiens de sursauter à nouveau quand il reprend enfin la parole.





- Je vois. Vous vous rendez à la soirée d’Arabic je suppose ?





Il montre de sa main libre ma tenue. Je ne saurais déchiffrer son regard mais les traits de son visage sont toujours aussi tendus.

On va ou là?Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt