🥀 | Chapitre 2

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Adalia

Je pousse les portes de mes appartements. Sans même prendre le temps de réfléchir. Je me libère de ma robe trempée, sentant le tissu mouillé coller désagréablement à ma peau.

Je m'acharne à la retirer, me débattant avec les coutures serrées. Après quelques minutes de lutte acharnée, je laisse enfin le vêtement tomber mollement le long de mon corps. J'enjambe la masse de tissus près de la porte et me dirige vers la baignoire qui trône dans la pièce d'à côté.

Je déambule dans ma chambre en sous-vêtements en laissant le bain coulé. Ma chambre est plongée dans la semi-obscurité, laissant seulement filtrer la lueur extérieure.

Une fois dans la baignoire, je me laisse aller, savourant la chaleur de l'eau contre ma peau. Un soupir d'aise franchit les barrières de mes lèvres. Ce n'est qu'une quinzaine de minutes après que quelqu'un choisit de frapper à la porte, m'obligeant à ouvrir les yeux.

— Votre Altesse, puis-je rentrer ?

Une voix de femme sévère me parvient aux oreilles. Je ne doute pas longtemps de l'identité de cette personne. Le roi m'a attribué une nouvelle dame de compagnie.

Il n'a pas perdu de temps pour la remplacer.

Comme toujours dans cette famille où les deuils se succèdent sans répit.

— Oui, vous pouvez. Affirmais-je en haussant la voix pour qu'elle m'entende.

J'entends la porte s'ouvrir. Ses pas sont sûrs et je comprends rapidement qu'elle m'attend de pied ferme dans ma chambre.

Je me laisse couler dans ma baignoire, submergée par l'eau avant d'en sortir. J'attrape la première serviette qui me vient et m'enroule dedans.

— Bonsoir, vous êtes... ?

Ma question est accompagnée d'un regard scrutateur alors que je sors de la pièce pour rejoindre ma chambre.

— Lady Sereia. Je suis la comtesse Sereia. Votre Altesse. Dit-elle en s'inclinant.

La comtesse Sereia redresse légèrement son dos, sous mon regard interdit. Elle me regarde avec un mélange de mépris et de dédain.

Hé bien, la suite s'annonce intéressante.

Elle ouvre la bouche prête à reprendre la parole, ne me laissant même pas un instant pour en placer une :

— Votre Altesse, dit-elle d'une voix glaciale. Sa majesté a fait appel à mes compétences et m'a assignée comme étant votre nouvelle dame de compagnie. Je ne suis pas ici pour vous entendre me raconter les derniers ragots ou autres médiocrités. Ni pour entendre vos caprices ou vos fantaisies. Mon rôle est de vous transformer en représentante digne de votre famille royale, quels que soient vos penchants personnels.

Toujours posté dans l'encadrement de ma salle de bain, je l'écoute débiter son discours sûrement écrit à l'avance.

Ses pas résonnent comme des coups de fouet sur le sol. Comme si elle n'avait pas terminé, elle surenchérit:

— Vous vous pensez peut-être libre de vos actions, mais vous vous trompez. Il est grand temps que vous commenciez à choisir en conséquence.

Les Larmes d'une RêveuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant