Les Larmes d'une Rêveuse

🥀| Chapitre 5

Adalia

Après avoir découvert au petit-déjeuner, cette nouvelle magnifique m'annonçant mon futur mariage, le palais est en ébullition. On imagine déjà les compositions florales, la robe de mariée, le repas, la fameuse pièce montée recouverte de son glaçage sucré blanc. Et il est évident que tout le monde se pose la question suivante : qui sera l'élu de mon cœur ?

La comtesse Sereia s'est donné la tâche de me rendre apte à être une épouse convenable. Un objectif qui lui est agréable, car il lui offre de multiples perspectives. Si la gouvernante de la princesse bénéficie d'une éducation irréprochable et se marie rapidement, sa renommée ne peut qu'être excellente. Les mères seront nombreuses à vouloir l'obtenir pour leurs filles.

Pour répondre aux attentes de la comtesse, il est impératif que je sois parfaitement accomplie, ce qui implique de renouveler ma garde-robe. Adieu les robes avec des fentes qui font tourner de l'œil la reine ou encore les décolleter qui rendent incapable Lord Amias d'aligner plus de trois mots. Il est de nécessité que je connaisse l'étiquette aussi parfaitement que les noms de tous les jeunes lords qui ont l'honneur de se présenter comme prétendants de la princesse, c'est-à-dire : moi.

Malheureusement.

Et, parmi cette ribambelle d'hommes, je devrais en choisir un. Un homme avec qui je dois finir le restant de mes jours, cloîtré entre quatre murs à élever des enfants que je dois évidemment mettre au monde. Et, si par mégarde, je donne naissance à une fille et non un garçon, on m'en fera le reproche.

Il n'y a pas plus de deux heures que j'ai pris mon petit-déjeuner, et ma journée est déjà bien remplie. J'ai été contrainte de prendre divers cours selon les exigences de Lady Sereia, dont un cours de danse avec Oscen.

Il faut vraiment qu'il se rende utile, sinon à quoi bon exister, hein ?

La comtesse avait décrété qu'il me servirait de cobaye pour m'entraîner.

— Votre Altesse, le duc constitue un choix matrimonial idéal, grâce à son éducation remarquable, qui, je l'espère, aura un impact positif sur vous. Râle-t-elle.

— Lady Sereia, le duc n'est qu'un prétendant parmi tant d'autres. Je ne trouve pas cet homme particulièrement exceptionnel ou remarquable. Il partage avec tous les hommes cette fierté qui peut se comparer à la taille de notre royaume. Soupirai-je

Elle, qui marchait devant moi, se retourne vivement pour me faire face.

— Votre Altesse, votre rôle en tant que membre de la famille royale est sacré et ne doit pas être négligé pour des caprices personnels ! Vous n'êtes qu'un pion dans une machination démesurée, où les sentiments sincères sont systématiquement sacrifiés. Il est crucial que vous réalisiez que votre mariage avec ce prétendant n'est pas une option, mais une dette envers votre lignée et votre royaume ! Il est grand temps que vous cessiez de vous dérober à votre destin de princesse et que vous assumiez enfin vos responsabilités ! Votre devoir doit être votre priorité absolue !

À l'entendre parler, je suis qu'un morceau de viande que l'on va marchander, regarder et analyser avant de le vendre à un homme.

— Bien, si tel est mon devoir, je dois m'en acquitter, et peu importe ce que je pense, m'empresserai-je de dire nonchalamment. Sachez que je ne suis pas disposée à rester les bras croisés, attendant d'être "vendue" à un homme comme si j'étais un objet d'une valeur insignifiante. Il est essentiel de ne pas juger les gens sur leur apparence ou leur méconnaissance, car ils peuvent avoir des compétences insoupçonnées. Garder cela en tête comtesse et rester à votre place. Répliquai-je avec froidement.