CHAPITRE VIII

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AURE








« Dans ses yeux, il brillait quelque chose que je m'attendais à voir d'eux.
La compassion »
-A

— S'il existe quatre unités, quelle est celle de Caïn ? Je demande alors que Raum nous explique la structure de leur armée.

Quatre unités ont été créé quand Lux a pris la tête du monde d'en bas. C'est lui qui l'a rendu organisé et qui l'a fait gravité autour de cette fondation qu'est la Légion. L'unité de Renseignement, l'unité d'Infiltration, l'unité d'Infanterie et l'unité d'Artillerie. Voilà les quatre grandes sections qui la régissent.

— Il n'en dirige aucune. Bien qu'il y en ait quatre, ce sont cinq lieutenants qui sont nommés. Caïn a un poste particulier, il est une unité à lui tout seul.

Une unité à lui tout seul ? Ça ne nous dit pas quelles sont ses capacités... Je fronce les sourcils. À quel point est-il si spécial...

— Quand tu dis que tu es le troisième lieutenant, est-ce que ça veut dire qu'il y a une hiérarchie entre vous ? Demande Azarias qui semble un peu moins hagard, le regard plus vif que quand je l'ai retrouvé.

Il a beaucoup maigri et des poches sombres encadrent ses yeux, au gris de cette teinte pâle que je ne lui ai encore jamais vu.

— Tout à fait. Pour le dire d'une manière un peu triviale : en fonction des résultats que donne l'entraînement des lieutenants, on est classé du plus fort et polyvalent au plus faible et moins diversifié.

— C'est donc Asmodée, cinquième lieutenant, c'est ça ? La plus « faible » d'entre vous ? Je déduis rapidement.

Raum hoche la tête.

Nous sommes toujours au milieu de la rue quand le roux nous invite soudain à le suivre d'un petit mouvement de tête. On parcourt un dédale de rue jusque devant un bâtiment tout en longueur. Une lumière jaune nous parvient de petites fenêtres taillées à même le métal. De l'extérieur, on ne distingue qu'un brouhaha comme... conspirateur de voix se superposant les unes aux autres.

— Cet endroit est le repaire de mon unité. On y sera plus à l'aise pour que je puisse vous expliquer la suite. Rien de mieux qu'être autour d'un bon repas pour bavasser, nous enjoint-il les traits tirés dans une expression chaleureuse.

Azarias me lance un coup d'œil perplexe. Je hausse légèrement les épaules en réponse. Oui Az'... Voilà le troisième lieutenant. Voilà Raum.

Ce dernier ouvre la lourde porte grinçante et nous sommes directement accueillis par une vague de chaleur humide.

Plusieurs soldats sont assis à des tables -s'apparentant davantage à des morceaux rigides de fer ou de cuivre posés sur des tréteaux- face à des plats garnis de nourriture à l'aspect douteux ou étudiant des documents étalés devant eux. D'autres encore sont debout, discutant en groupe la mine sombre et concentrée. Les derniers sont accoudés à une espèce de long bar, seul meuble fait d'un bois foncé et rugueux, l'air plus détendu un verre à la main.

Quand nous entrons, les discussions cessent immédiatement et ils tournent tous la tête vers nous. À la vue de leur chef, ils se mettent au garde à vous. Raum s'empresse de lever une main pour les arrêter :

— Repos soldats, retournez à vos occupations.

Le lieutenant se dirige vers une table un peu à l'écart et nous le suivons avant de nous asseoir face à lui. Le reste de ses troupes s'exécute et se désintéresse de nous en reprenant leurs activités.

EPTA - Livre III - CHUTEWhere stories live. Discover now