|Seuls|•2

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Hôpital Musutafu,
Chambre de Shoto,
20 avril, 17h

Mina: Et donc, on sait pourquoi les profs ont décidé de vider la ville ? Ils réclament notre aide pour abattre la bête mais ils ne nous mettent au courant de rien.

J'ai relevé les yeux du carnet sur lequel je griffonais des esquisses du Wendigo pour apercevoir la grimace bougonne de mon amie, assise sur l'appui de fenêtre, qui balayait l'air impatiemment avec ses pieds qui pendaient dans le vide.

Tokoyami: Ils sont trop pris par la traque pour nous donner une séance d'informations.

Assit sur une table derrière moi, le soupir que le jeune homme exhalta glissa sur ma nuque et l'ombre de Dark Shadow qui se penchait par-dessus mon épaule pour observer mes dessins me fit glisser un regard dans sa direction.

Katsuki: C'est une connerie, cette traque. Un prétexte pour les héros histoire qu'ils se donnent l'impression d'être actifs au lieu de se morfondre.

La mâchoire du blond se contracta avec une telle force que les veines de son cou traçaient sa peau. Il était appuyé contre le mur, les mains dans les poches, fixant la fenêtre comme s'il la maudissait de lui offrir une vue sur une ville aussi pitoyablement dénuée de toute forme de vie.

Katsuki: On devrait en faire autant.

Kyoka: C'est pour ça qu'on est là!

La voix de la jeune femme avait fendu l'air pour contrer l'amertume contenue dans celle de Katsuki, et son regard réprobateur s'était fixé sur le visage du blond qui ne daigna pas lui adresser un regard.
Elle avait raison.
C'est pour ça que toute la seconde A était réunie ici.
Pour se remuer et établir un plan.
Parce que les deux jours qui venaient de s'écouler avaient été les plus longs et les plus sombres de notre vie.
On était bouffé par les regrets et la peur mais finalement, c'est la colère qui nous consumait le plus dangereusement.
On avait tous cette envie irrépressible de vengeance qui nous brûlait le bout des doigts.
A croire qu'il y avait plus que ça pour nous animer.

Même si la chambre était vachement petite, on avait tous tenu à se rassembler autour de Shoto, histoire qu'il continue à faire partie de notre équipe.

Tenya: On ne peut pas se bouger si on n'établit pas de plan concret. Soyons prudents et songeons simplement à la raison pour laquelle les héros professionnels auraient décidé de vider la ville, sachant que cela priverait la bête-

Eijiro: Le wendigo.

Tenya jeta un regard interrogateur à Eijiro qui se tenait assit sur une chaise, ses béquilles calées entre les genoux.

Eijiro: On sait tous ce qu'est cette "bête". Plus besoin de se voiler la face. Là où je m'interroge, c'est effectivement de savoir pourquoi nos professeurs ont décidé de réduire considérablement le nombre de proies. Si le wendigo a faim, il est obligé de se pointer ici, il reste plus que nous.

Les yeux de Kyoka se sont écarquillés de stupéfaction alors que Mina fronçait les sourcils en croisant les bras sur sa poitrine, secouant drastiquement la tête.

Mina: Nos professeurs ne nous utiliseraient pas comme appâts.

Izuku: Sans doute pas. Il doit y avoir une autre explication...

Une fois de plus, j'ai relevé les yeux de mon carnet pour observer Izuku et sa masse de cheveux verts qui couvrait son front et ses yeux quand il se penchait en avant pour réfléchir.

Et là, un truc à fait tilt dans ma tête.

La mine de mon crayon s'est brisée contre la feuille de papier sur laquelle elle s'apprêtait à tracer une nouvelle ligne.

•I need a real home• [ShotoXreader] Where stories live. Discover now