Nulle Part__

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 Timmy tire de grandes taffes sur son tuyaux de narguilé et m'explique précisément d'où il connaît ce type qui veut soit disant se "rouler dans la drogue et les pute" :

«C'est un pote de primaire, on jouait aux jeux vidéo ensemble depuis genre le CP, il a une Nes, une Super Nes et une collection de jeux balèze.»

J'exale ma fumée par les narines, je suis a la fois pensif et plutot accroché par ce qu'on est en train de me conter.

Je me doute que la collection doit être abandonnée quelque part et moi, je la veux, ça me fout l'eau à la bouche, combiner fiesta et loot, moi, ça me fout dans tous mes états, une trique mentale, les petite roues crantées de mon cerveau se mette à tourner "cric crac" tout s'enclenche.

On commence à se mettre d'accord sur toute la marchandise à trouver. On passe une bonne partie de la soirée à cogiter là-dessus, on se met d'accord.

Timmy va ramener un pack de 24 et du vin qu'il pique à la cave de ses parents, plus 10 grammes de mauvais shit que vend son frère. Il a déjà demandé à Gilou de payer une partie disproportionnée pour sa came de merde que je ne filerais même pas à un clodo, putain de shit de merde, ça porte bien son nom, de la drogue de bougnoule et de clochards.

Domy va faire pareil, essayer de chourrer de la bière à son padré et en plus, il va appeler « gros porc », un spécialiste du vol de bouteilles de whisky au carrefour du coin, pour lui dire que s'il veut venir à la plus grosse fiesta d'halloween ever, il faut qu'il me ramène au moins deux bouteilles de gnôle.

Moi, j'ai plus de beuh qu'il n'en faut pour arroser toute la fiesta, c'est pas gratuit, c'est même très cher comparé au shit, mais je leur ferais un prix, et tu ne vas pas être déçu si je tombe sur les vieux jeux vidéo, tu comprendras que la beuh n'était pas si bon marché, après coup, enfin non, personne captera rien évidemment. Mon plan se monte fébrilement brique par brique dans ma tête.

En ce qui concerne les putes, ce n'est pas aussi simple. J'ai des amies filles, mais pas des chiennes non plus. Elles ne sont pas là pour divertir les puceaux en manque de dévergondage.

Mais j'appelle Emy et Annie quand même, juste pour savoir si elles veulent venir se déchirer la tête là-bas. Même si ce ne sont pas des putes, elles sont jolies, elles décoreront bien, elles s'entendent bien avec Morgane, ma nouvelle meuf en plus, mais dommage, elles ont déjà une autre fiesta en vue.

J'appelle Tony, il passe sa vie à énumérer toutes les meufs à qui il a « collé des doigts », j'ai même l'impression qu'il ne fait que ça.

Le week-end dernier ou celui d'avant, il a rencontré une certaine Aurélie qui a fini trop bourrée pour même marché, alors il l'a allongée entre deux voitures sur un parking et lui a collé un doigt. Il est fier de son rencard en mode "putain sur un parking entre deux baniole t'imagine la salope" j'imagine, la romance à l'état brut, en somme.

Je me demande quel genre de doigt il leur colle à toutes en fait, j'espère pas ceux qu'il a aux poignes, pasqu'ils sont absolument rebutants de saleté, on dirait des mains de paysan du Moyen Âge. J'ai du mal à imaginer qu'une fille puisse être attirée par les mains de ce mec, ou par tout le reste d'ailleurs.

L'expression aussi m'intrigue, la façon dont il le dit, on dirait que c'est une sorte de kink, de déviance, il aime juste « coller des doigts », rien d'autre, que la fille soit consciente ou non, elle se réveille le lendemain et elle a un doigt collé sur elle. Il passe plus de temps à parler des doigts qu'il colle qu'à en coller. Quand il le raconte, ça a l'air plus long que l'acte en vrai, surtout qu'il ne le raconte pas qu'une fois.

Je sais qu'une fille au doigt collé, ce n'est pas vraiment une meuf sérieuse, des comme ça, non, il n'en a jamais. Ce n'est pas vraiment compatible avec sa quête impérieuse de collage de doigt.

Je lui demande s'il ne peut pas amener cette fille pour qu'elle se laisse peut- être collée d'autres doigts. Je suppose que c'est ça le projet et en plus il pourrait vendre son shit de merde qu'il a aussi essayé de dealer sans grand succès.

Je lui vends la fête comme un truc monstrueux, la megafiesta d'halloween où il faut être. Il me dit que non seulement il va ramener cette fille, mais aussi la bestie de cette dernière, elle est plutôt chaude et a de gros seins :

« Mon gars, ses loches, c'est des meules de leerdammer », il n'élabore pas plus, mais ça me suffit pour valider.

On est en train de parler des filles comme d'une marchandise, ça ne me plait pas, mais les affaires sont les affaires et j'ai flairé le bon plan avec la fête à Gilou. Je veux pas rater mon coup.

Je trouve que ramener autant d'alcool et de drogue, ça fait beaucoup comparé aux deux pauvres « putes » qu'on a potentiellement dénichées. En même temps, le Gilou ne doit pas être du genre à croquer autant de chattes pour le dîner, ça devrait suffire, mais j'ai envie que ce soit épique.

C'est alors que Domi me parle de cette salope une "vraie de vraie" qui sortait avec un de ces potes l'année dernière, une nympho une "vraie de vraie" répète il qui passe les soirées sans jamais remettre sa culote.

« Elle habite le village à côté du mien, c'est sur la route en plus », dit-il en haussant les sourcils, fier de sa trouvaille.

En quelques coups de téléphone, c'est réglé, faut juste aller la chercher, Domi s'en charge.

On est 6 mecs pour 4 filles, si j'ai bien calculé, ça fait juste niveau « pute ».

Évidemment, c'est sans compter les potentiels potes de Gilou. Timmy me dit qu'il y aurait une douzaine de « préchi précha » comme on les appelle, des bourges bobo ultra christianisées.

Je me doute bien qu'il n'y aura pas de la chienne en chaleur dans le lot, pas plus que des pourvoyeurs de drogue plus dure qu'un cidre de Normandie à 4 % piqué à maman. Si on veut du lourd, on va devoir compter sur nous-mêmes.

On se prépare de notre côté tout au long de la semaine pour amasser nos provisions et être prêt dès le samedi suivant.

Tic Tic le compte a rebours est lancé, tout ce met en place pour que le Gilou est bien tout ce qu'il est commandé, je suis pas le pere noel il vat peu etre le regretté.

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