Chapitre 3

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Deimos était essoufflé et en sueur.

Depuis qu'il avait quitté le bureau de Némésis, il n'avait rien fait d'autre que de s'entraîner. Pour dire, il ne s'était même pas arrêté pour manger. En vérité, il savait que tout ceci ne servait à rien. Aucun entraînement ne pouvait le préparer à assassiner Érèbe.

La salle d'entraînement se trouvait au cinquième étage. Elle était toute équipée. Il y avait de quoi se muscler avec des poids et des altères. Plusieurs punching-ball pour travailler ses attaques au corps à corps. Mais aussi des tapis de courses et des vélos pour l'endurance. Et surtout, des cibles pour tirer à l'arme à feu et des mannequins balistique à taillader avec des couteaux.

Tous les vendredis, l'Enfer organisait des combats entre les employés des différents étages. Depuis qu'il était là, Deimos n'avait jamais connu le septième perdant.

Quand il était arrivé, la vingtaine bien tassée, le jeune homme ne savait rien de l'art du combat. Bien sûr, durant sa vie à la rue, il lui était arrivé de donner quelques coups de poing mais ça ne ressemblait en rien à ce qu'il avait appris ici. L'apprentie recrue s'était pris de sacrées râclées par ses collègues jusqu'à ce qu'il sache réellement se défendre et rendre les coups. Il ne comptait pas le nombre de côtes cassées ou de points de sutures qu'il avait dû subir. Maintenant, Deimos était au même niveau que les autres, mais pas à celui d'Érèbe.

En dix ans, le brun n'avait jamais vu son ami se faire mettre au sol. Même à son arrivée, Érèbe se défendait comme un pro. Il était agile et rapide, ce qui lui permettait d'esquiver avec aisance. C'était comme s'il savait en avance où ses adversaires allaient frapper. Les rares fois où le blond s'était pris un coup, il l'avait rendu deux fois plus fort. Érèbe faisait parti de ces mecs que personne ne voulait enquiquiner et Deimos préférait lui aussi éviter de s'y frotter.

Il ne savait toujours pas comment il avait fait pour survivre après avoir abîmé le visage du blondinet. Étrangement, Érèbe ne s'était jamais vengé.

Les jointures de ses poings lui faisaient mal. Voilà bien trois heures que Deimos s'acharnait contre un pauvre punching-ball qui balançait d'avant en arrière sous la force des coups. Il ne portait pas de gants et la peau de ses phalanges commençait à s'ouvrir et à saigner. S'il continuait ainsi, le brun allait finir par se briser les os.

Mais ça lui faisait tellement de bien.

– Ils t'ont demandé de tuer ton père ou quoi ? s'éléva une voix féminine derrière lui.

L'assassin était si concentré qu'il n'avait même pas entendu les portes s'ouvrir. Bien que surpris, il reconnaissait la voix de Charybde. Alors après un court instant, il se retourna en s'essuyant le front du dos de main.

L'invitée surprise regardait avec dégoût la trace de sang qui décorait le front de son collègue.

Il était plutôt rare de voir Charybde sans Scylla et vice versa. Les sœurs jumelles ne se quittaient quasiment jamais. Elles menaient ensemble leurs missions et partageaient l'argent entre elles. Deimos ne savait pas grand chose de ces filles si ce n'est qu'elles étaient surement originaires d'Asie.

De toute façon, il ne les appréciait pas plus que ça.

– J'aurais préféré, répondit le brun nonchalamment.

La mauvaise humeur de Deimos n'avait échappé à personne. Seulement, ils ignoraient tous ce qui se trouvait dans l'enveloppe. À sa place, aucun d'eux n'aurait été si hésitant. Ils seraient déjà tous en train de rouler vers leur cible.

– C'est pour Érèbe, n'est-ce pas ? questionna Charybde.

La belle fixait les poings de son interlocuteur. Des gouttes de sang commençaient déjà à tâcher la moquette. Elle savait pertinemment que ça ne pouvait pas être n'importe qui, la cible. Deimos ne se mettrait pas dans cet état pour un simple inconnu, elle le connaissait suffisamment pour en être certaine.

Le Septième cercle Where stories live. Discover now