Fragments De Vies

45. L'antique rituel 💎🔥🐺

avril 1998

Alors que le trio d'or se ressource à la maison aux coquillages, la vie continue... et Mia est appelée en renfort  pour une situation complexe.

Bonne lecture :)

**🍀

Le petit cottage qui leur servait de résidence de fortune se trouvait en bordure d'un bois sombre et touffu. Les murs couverts de vieux rondins et le toit de chaume rendait l'habitation quasi invisible. Seules la fine fumée blanche s'échappant de leur cheminée trahissait par moment leur présence, bien qu'elle se fondât dans la brume sylvestre.

Les derniers rayons de lumières se faufilaient dans les feuillages, tandis qu'une brise légère faisait onduler les cimes comme un champ de blés. Une odeur mêlant sève et écorce de conifères vola jusqu'au nez de Mia. Elle ajusta difficilement le sac en jute qui pesait lourdement sur son épaule et s'approcha de la chaumière, passablement essoufflée. Un écusson métallique représentant un chêne et la silhouette d'un loup hurlant à ses pieds, habillait la porte d'entrée. Mia posa sa main sur l'arbre et caressa quelques feuilles de la pointe de sa baguette. Elle avait réalisé ce geste une bonne dizaine de fois ce mois-ci. Depuis que Nymphadora avait dû garder le lit pour un excès de contractions.

- Amicum salvum videmus cum res nostra non est, chuchota Mia avec un sourire.

Ce mot de passe convenait plus que jamais à son ami.

Le passage s'ouvrit dans un grincement et elle se glissa à l'intérieur du hall en s'empressant de refermer derrière. Un parfum de feu de bois et d'essence de framboisier flottait un peu partout. Des fruits abandonnés sur la table, jouxtaient une pile de grimoires. Des flacons vides de soins élémentaires s'entassaient près de l'évier. Un cri étouffé brisa le silence, rapidement suivi des pas de courses sur le plancher.

- Merlin soit loué, te voilà !, s'exclama Remus Lupin du haut de l'escalier.

Ses cheveux châtains en bataille, il portait sa baguette à la ceinture, les manches de sa chemise parfaitement relevées. On lisait dans les gris de ses prunelles une sincère inquiétude mêlée désormais à un certain soulagement.

- Désolée, je suis obligée de transplaner en plusieurs étapes maintenant..., soupira Mia en tapotant doucement son ventre rond.

- Le plus important c'est que tu sois là !, assura le lycanthrope avec reconnaissance.

Mia le rejoignit à l'étage, puis s'accorda une pause pour récupérer son souffle.

- Vous auriez dû vous installer en bas, grimaça-t-elle.

- Oui, c'est ce que nous voulions faire au début mais...

Un cri féminin interrompit les explications de l'Auror. Il se précipita dans la première pièce du couloir. Mia le rejoignit avec urgence.

Elle pénétra dans une petite pièce occupée principalement par un grand lit à baldaquins et une imposante armoire en chêne. Une petite coiffeuse servait de table d'appoint et une multitude de fioles et pots de soins la recouvraient. Remus avait allumé plusieurs candélabres mais malgré cela l'obscurité régnait, et Mia mit quelques secondes à se rendre compte que Nymphadora se tenait devant elle. Recroquevillée sur son flanc, elle serrait avec force un coussin, étouffant sa douleur dans le tissu. Elle était simplement vêtue d'une grande chemise en lin blanc, et sa chevelure habituellement si colorée apparaissait d'un rouge sombre presque noir. Mia nota immédiatement la pâleur des téguments.

- Remus tu iras mettre un chaudron sur le feu, si ce n'est déjà fait. Ajoute des linges dedans et 3 gouttes d'essence de dictam. Avez-vous des potions de régénération sanguines ?