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CÉRÈS | CHAPITRE 1

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CÉRÈS | CHAPITRE 1




































































Royaume de Chô-Seon,

ancienne Corée réunifiée,

Jeong-Guk, 02 Avril 1525.


































— D —


Le sol gisait à mes pieds. Mes mains pleines la terre labouraient le par-sol sous le saule printanier. Mes genoux s’y enfoncèrent et un hoquet me lança à la senteur de nature dont je ne m’accoutumais guère. La brise saisonnière effleura mes joues et je me surpris au sourire en tenant mes souvenirs entre mes paumes. La neige laissait place à une floraison de primevères en ce début de mois ; et je me plus à sentir le renouveau m’embaumer de sa pitié. Les rayons solaires nourrissaient mon hâlé de grain en dépit de ce jour qui se tarissait au fil des heures. Je pensais à la beauté de mon entour et espérais de mon ici-bas que Tae-Hyung me contemplait de son éternelle beauté. Ses cendres reposaient là, sous la couche verdoyante. Et une mélancolie me grigna dès lors que sa mémoire me rossa.

Vingt-et-un ans passèrent depuis les tragiques événements de Chô-Seon. Je ne vivais guère plus à la capitale qui, autrefois, accueillait les manants de ma rébellion. En moi, peu de choses qui changea. Mes cheveux ébènes étaient seulement au plus court et bien que mon âge n'avait eu la cesse de croître, je restais d'un charme insolent, d'une indolente splendeur qui palissait la jalousie même. Et à présent, plus de jeune demoiselle ; uniquement un monseigneur permanent par la grâce de mes traits durcis par le temps. En vingt-et-un ans, je m'étais rangé du côté des plus sages.

J'offris un massage à l'argile qui se faisait gadoue sous mes doigts experts. Et je gratifiai, d'une prière, l'homme qui naguère fut le seul être que je n'avais jamais aimé. Parce que sa souvenance ne devait se taire et ne se tairait pas jusqu'à ce que mon esprit me fasse défaut. Nul ne se souvenait plus de lui tandis que je luttais pour ne point les imiter. Je ne possédais pas d’explications d'une chose si curieuse. Et lorsque j'en discutais, on me rappelait que mon imaginaire resterait sans nulle limites et que non, Kim Tae-Hyung n'avait ne serait-ce qu'un peu existé. Amertume. Pourtant, le voilà qui, de ses cendres, se laissait détendre sous mes dactyles malins. Était-ce le fruit de mes souffrances antérieures ? Ou ne resterais-je qu’un fou hors de la société des Hommes ?

Mes lèvres se pincèrent, je contractai la mâchoire et maudis chacun des êtres qui méprisaient l’homme que je devenais : 

𝐂𝐄́𝐑𝐄̀𝐒 ᵗᵃᵉᵍᵍᵘᵏ²Where stories live. Discover now