Chapitre-IX

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Alésia

Merde, merde non... pas maintenant s'il vous plaît. Je sentais la crise monter. Pas devant Elli ! Lydia a trouvé mon adresse, ce qui veut dire que Lucas la sait aussi. Je sentais les larmes monter aux yeux.
Merde...
Mon souffle s'accélérait, je perdais de plus en plus mon équilibre, jusqu'à m'effondrer en glissant sur le mur. En tombant, l'aiguille vint créer une entaille dans ma main. Putain ! Tous mes membres tremblaient frénétiquement. Mais Elli était toujours là. Il était toujours...là... il me regardait et semblait désemparé. Mais il ne paniquait pas. Comme s' il savait ce que je vivais en ce moment même. L'éclat dans ses yeux était différent. Et c'est à ce moment que mes larmes ont décidées de couler. Je sanglotais si fort. Je pense que c'est l'une de mes plus grosses crises.

- Eh, idiota, regarde moi...

« idiote »

je rêve ou il venait de m'appeler idiote ? Même s'il l'avait fait, il l'avait dit d'une manière si douce qu'on n'aurait cru que ce n'était même pas une insulte.
Elli s'était agenouillé devant moi je n'arrivais pas à le regarder j'avais trop honte. Honte de moi. Honte de m'être effondrée ainsi. Honte d'être ce que je suis...

- S'il te plaît, Alésia...

À l'entente de mon prénom je relève la tête. J'étais toujours en pleurs. Ma crise ne voulait pas cesser ni mes tremblements d'ailleurs. J'avais très peur.

- ALÉSIA ON SAIT QUE TU EST LA ! OUVRE CETTE PUTAIN DE PORTE ! Cria une nouvelle fois Lydia.

- Ne fait pas attention à elle. Concentre toi sur ma respiration. Ensemble, 1. Et il inspire. 2. Et il expire. 3. Et il inspire. 4. Et il expire. 1. Et ainsi de suite

je me cale sur sa respiration. Pendant que l'on faisait cet exercice, il prend un coton, une pince ainsi que du désinfectant. Et il nettoie la blessure avec une douceur exaltante. Je me perdais dans son regard pendant qu'il était occupé à la tâche. Ce n'est pas la première fois que je dit, mais ses yeux étaient très sombre et, en ce moment ils dégageaient une impression de déjà vu. Comme s'il m'aidait car personne n'avait pu l'aider. On peut en lire beaucoup dans les yeux, mais il n'était que mon prof et je n'étais que son élève. Ni plus ni moins.

- ALÉSIA MERDE ! DÉPÊCHE TOI, SINON TU VERRAS. JE SUIS SÉRIEUSE ! et ma panique redoubla.

- Ne t'occupe pas de sa pour l'instant. Continue de respirer idiota.

Il continuait de nettoyer ma blessure et la panse. Mais quand nos regards se croisent, je sens un petit papillon s'envoler. Non, je n'avais pas le droit... Alors j'arrête ce papillon. Aucun autre papillon ne devait s'échapper. Pas pour lui.

- Je...j'ai...j'ai fini Alésia... il bégayait.

En cet instant j'avais plus l'impression d'avoir un enfant devant moi plutôt qu'un adulte. Comme si c'en était un mais qu'il était bloqué dans ce corps là, celui d'un adulte.

- Oui, merci beaucoup Elli. Je dis du bout des lèvres.

Et il se relève. Il remit son t-shirt et se dirigea vers la porte.

- Attends, Elli ! Je...comment je fais pour...les autres..?

- Je sais pas, viens. Il me dit d'un ton froid et sec.

Alors je me relève, passe mes mains sur mon visages afin d'enlever les restes de larmes. Il descend les escaliers et part vers la porte d'entrée.
Merde il ne pouvait pas être vue par les filles !

- Ouvre cette porte, t'inquiète pas je serais caché derrière il ne se passera rien tant que je serais là.

J'ouvre la porte alors que Lydia s'apprêtait à toquer encore une fois.

HYPOTHESIS Where stories live. Discover now