CHAPITRE 28

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Luiza

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Luiza

Va-t'en, Luiza !

Je ne peux pas partir. Si je le fais, il va mourir.

Je crois qu'elle a mal au cœur. Et je suis bien placé pour savoir que ça nous pousse à agir par désespoir. On réclame que d'autres éprouvent comme nous.

Tout ce que je veux, moi, c'est ne plus souffrir. Si je peux éviter à quelqu'un d'autre de le faire, je n'hésite pas une seconde. C'était ce que désirait James, et je lui faisais confiance.

Ce n'est plus le cas de l'homme qui roue de coups son semblable, à califourchon sur lui. Mais j'ai assez foi en moi pour aller jusqu'au bout.

Oh non, je ne le veux pas, mais il est probable que nous ne sortions pas tous les deux vivants de ce cabanon. Sauf si je ne tremble pas.

Je pleure. Je suffoque.

— Tu t'es servi de mes faiblesses, parce que tu les maîtrisais par cœur. Depuis le début, tu sais tout de moi, alors que je ne te connais toujours pas. Je ne sais pas qui j'ai face à moi. Tu m'as fait croire que je comptais. Au moins pour quelqu'un sur cette Terre. Tu savais que ça n'avait pas été le cas jusqu'à ce que je te rencontre, et tu t'es appuyé sur mes blessures pour parvenir à tes fins.

Quel dénouement ? La mort ? N'était-ce rien d'autre qu'un jeu ? Le plaisir de me duper avant de me livrer à Leandro ? Ne pouvait-il pas éviter de me faire tomber amoureuse dans l'intervalle ?

Auquel cas je ne serai pas poussée à tirer sur quelqu'un dans la nuit londonienne. Ma poitrine se soulève rapidement. La boule au creux de mon estomac grossit à mesure que le temps s'écoule.

J'adorerais qu'il soit lent, ce temps. Je voudrais le chérir et respirer l'air d'un nouveau livre de ma vie. En paix. Avec moi-même. Avec mes démons, mes doutes, mes joies passagères.

Laisse-la partir !

Je recule. Petit à petit. Je le vois se déformer à cause de la douleur.

J'ai tant envie de le serrer contre moi que, en même temps que j'en prends conscience avec horreur, je fais un pas vers l'arrière.

Lorsque je suis apparue devant lui, dans cette cabane, c'était l'inquiétude qui peignait ses traits. Je ne saurais dire si elle était authentique, mais elle n'a cessé de rembrunir son visage. Cette figure dont différents masques recouvrent la chair. Personne ne peut déterminer combien ils sont, quand ils changent. Qu'en est-il vraiment ?

Qui est-il réellement ?

Je croyais avoir aperçu une petite part de lui-même, mais je me suis trompée. Les mots qu'il a utilisés pour me qualifier percent ma tête lourde tandis que je le regarde endurer les coups.

Je recule, encore.

Il serait si facile de partir. De tourner les talons et de m'enfuir loin de Mils Fitzpatrick. Je pourrais ne pas me préoccuper de son destin. Qu'il sorte mort ou vif de cet endroit glauque, ça ne devrait rien changer pour moi.

RICH CROOKDonde viven las historias. Descúbrelo ahora