Chapitre 8

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Regina se demandait à quoi cela avait pu lui servir. Assise à son tour dans la salle, elle détailla Emma, entrain de triturer les manches de son sweat-shirt, le regard baisser vers ses chaussures.

« A quoi pensez-vous ? » Demanda-t-elle, sa voix résonnant dans cette salle.

« Je suis terrifiée. Terrifiée à l'idée de devoir affronter cette audience, de me retrouver face à mon ex-mari, cet homme qui a été la source de tant de douleur et de souffrance dans ma vie. Chaque fibre de mon être tremble à l'idée de revivre ces moments d'horreur, ces instants où sa rage incontrôlable s'abattait sur moi sans pitié. »

Regina se redressa, puis se dirigea vers cette femme si meurtrie.

« Vous n'êtes plus seule, Miss Swan. »

« Mais malgré cette peur qui me tenaille le cœur, je trouve en moi une force que je ne savais pas exister. Je suis effrayée. Mais je refuse de laisser cette peur me paralyser, de laisser mon ex-mari dicter le cours de ma vie. Je sais que vous êtes là, que Miranda aussi. Merci pour votre soutien inconditionnel. »

Regina se planta devant le comptoir de la barre des interrogées, de l'autre côté s'y trouver Emma, toujours installée. La regardant, la déshabillant du regard.

« C'est normal. »

« Comment pourrions-nous nous arranger ? Je n'ai pas d'argent. »

« Je ne vous demande pas autant. Continuez votre combat, continuez de vous en sortir. Cela me suffira. »

Emma tendit les mains, vers son avocate, qui resta de marbre quelques instants, se demandant ce qu'elle devait faire.

L'avocate de renom resta impassible.

« Je ne vous remercierai jamais assez, de tout ce que vous faites pour moi. »

Mais au fil de la conversation, quelque chose changea. Elle sentit une étincelle d'empathie brûler en elle, un élan de compassion qui défiait toutes ces années de discipline et de dureté.

Elle écouta attentivement les mots de la jeune femme, sa détresse palpable, sa quête désespérée de réconfort. Et alors, sans vraiment comprendre pourquoi, Regina Mills sentit quelque chose en elle se briser, une barrière invisible qui avait longtemps gardé son cœur à l'abri des tourments du monde extérieur.

Elle tendit alors une main hésitante vers la jeune femme, un geste simple mais chargé de significations. Elle n'avait jamais été douée pour les contacts humains, pour les expressions de tendresse et d'affection. Mais dans cet instant, elle sut que c'était ce dont la jeune femme avait besoin, plus que de n'importe quelle argumentation juridique ou stratégie légale.

Elle posa ses mains dans les siennes, ne brisant aucunement le regard qu'elle avait avec Emma.

« Et je serais prête à recommencer. » Lança sans réfléchir, Regina.

Voyant Emma se relever, et contourner la barre. Elle fit marche arrière et se dirigea rapidement vers les portes du palais de justice. « Nous devrions repartir. » Une gêne venait de reprendre le dessus.

Derrière sa façade d'acier, se cachait une femme en proie à des sentiments inattendus. Lorsqu'elle croisait le regard de cette autre femme, son cœur s'emballait, un frisson parcourait sa colonne vertébrale. C'était une sensation qu'elle ne pouvait pas expliquer, une attraction irrésistible qui défiait toute logique.

Pourtant, même dans l'effervescence de ce sentiment naissant, elle ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une pointe de culpabilité. Elle était une professionnelle accomplie, consciente des limites strictes qui régissaient ses interactions avec ses collègues et ses clients. Elle savait qu'elle devait maintenir une distance professionnelle, préserver l'intégrité de son métier.

Fermons les yeuxWhere stories live. Discover now