𝐋'𝐀𝐑𝐁𝐑𝐄 𝐌𝐄𝐔𝐑𝐓

12 4 4
                                    


priyah & connor

Priyah roulait dans la nuit, des larmes dévalant ses joues au même rythme. Elle se détestait pour avoir fuit. Elle se détestait pour ne pas avoir eu le courage d'affronter ses paroles. Elle se détestait pour avoir rejeté la faute sur lui et de ne pas avoir cherché à se mettre à sa place. Elle était une copine de merde. Elle ne le méritait pas.

C'était la première fois qu'elle pleurait autant, sa vue était brouillée. Elle s'en voulait à mort. Elle avait des hoquets incontrôlables, un torrent de larmes inépuisable et une envie de crier énorme. Elle l'aimait de tout son cœur. Elle n'avait pas envie qu'il la quitte. C'était son tout, son âme sœur, le sang de ses veine, le soleil de son univers.

Un cerf traversa la route subitement, l'obligeant à tourner brusquement pour l'éviter.

Boum.

*
* *

Connor observait la fumée qui s'échappait de ses lèvres les yeux mis clos.

Priyah, Priyah, Priyah.

Il avait rêvé tant de fois de leur avenir. Auraient-ils des enfants ?
Se marieraient-ils ? Il avait imaginé mille fois le potentiel jour où ils se diraient "oui".

« — Priyah Myrtle Higgings, voulez-vous prendre Connor Flynn Seaton pour époux jusqu'à ce que la mort vous sépare ?

— Non. Mais si c'est jusque par-delà la mort, j'accepte, aurait-elle répondu dans un sourire. »

Il la savait capable de faire ça, et ça ne le dérangeait pas. C'est comme ça qu'il l'aimait, sa Priyah.

Son téléphone qui vibra sur la table déclancha une panique immense en lui. Il en était sûr, elle avait eu un accident et était morte sur le coup. Il aurait dû la retenir.

Pourtant, c'était le nom de Priyah affiché sur l'écran.

« — Allô Priyah ? Tout va bien ? Tu n'es pas blessée ?

Il entendit un reniflement de l'autre côté du fil.

— Tu pleures ? Qu'est-ce qu'il se passe, mon chat ?

— Je-j'ai eu un accident...Connor vient, j'ai-j'ai besoin de toi, je suis en panique et je-

Il avait déjà enfilé ses chaussures et, dans le couloir, il descendait les escaliers en courant.

— Chut, respire profondément Yaya, inspire, expire.

— O-oui, je...

— Où t'es, Priyah ?

— Sur-sur la route prin-principale, devant le I-Ikea...je suis sur la-la bande d'arrêt d'ur-d'urgence...

— Reste au téléphone, j'arrive. »

Il alluma ses gyrophares tout le long du trajet, les sanglots de la jeune femme en fond. Son pied n'avait jamais autant appuyé sur l'accélérateur et son cerveau n'avait jamais tourné aussi vite. Est-ce qu'elle allait bien ? Ou alors était-elle blessée ?

Il la retrouva effectivement sur la bande d'arrêt d'urgence, près du Ikea. Il coupa les lumières et le moteur et se jeta sur la porte conducteur. Elle était en position fœtale, son téléphone pressé contre son cœur. Il frappa doucement à la vitre pour ne pas l'effrayer. Ses yeux pleins de larmes accrochèrent les siens et elle ouvrit la portière avant de se jetter dans ses bras.

« — Tu-tu es venu ?

— Tu as appelé. »

Elle tremblait de tout son petit corps contre lui. Lui aussi, il pleurait. Elle en fut bizarrement rassurée. Elle comptait peut-être encore pour lui. Cette pensée lui réchauffa le cœur. Il lui caressait les cheveux en murmurant des mots rassurants dans son oreille, lui disant que tout allait bien, qu'il était là.

« — Qu'est-ce qu'il s'est passé ? lui demanda-t-il lorsqu'elle s'était calmée.

— Un putain de cerf a traversé...je hais encore plus Bambi maintenant, il va finir dans mon assiette ce con...

Sa voix était encore changée par les larmes mais un sourire se dessina sur les lèvres de Connor. Si elle arrivait à faire de l'humour, c'est que ça allait mieux.

— T'as raison...demain soir, on le bouffe...

Et elle rit. Un rire mouillé et tramblotant mais un rire quand même. Son rire magique. Mais elle se recula, essuyant les traces d'eau salée sur ses joues. Elle rentra dans sa voiture et ferma la portière que Connor intercepta d'un bras. Il l'ouvrit en grand et lui bloqua l'accès à l'extérieur.

— Alors, quoi, tu vas repartir comme si de rien n'était ? On va continuer à se faire la gueule et à ne pas se parler ?

— Ouais, et se sera sûrement à cause de moi, répondit-elle, amère.

Il soupira, regrettant ce qu'il avait dit.

— Priyah...je voulais pas dire ça, je te le jure. T'es tout pour moi, je ne te fuirai jamais. Si je rentre tard, c'est parce que j'ai cru que...tu voulais plus être avec moi. Je pensais que t'avais besoin de temps pour toi et...il y a un gosse à la boxe. Je l'entraîne, il veut devenir pro et il a un grand potentiel. Et des problèmes familiaux, continua-t-il en s'accroupissant devant elle. Je m'excuse pour tout ce que j'ai fait et ce que j'aurais dû faire mais que je n'ai pas fait. Je m'excuse pour t'avoir laissée seule alors que tu avais besoin de moi. Pardonne-moi, je t'aime tellement et...j'ai pas envie de te perdre, dit-il, sa voix se brisant au fur et à mesure.

Priyah se pencha vers lui et colla son front contre celui de son amoureux. Il s'en voulait autant qu'elle.

— Je te pardonne, Connie. J'aimerais m'excuser pour ce que j'ai dit. Pour ne pas avoir cherché à te comprendre. J'suis trop nulle...

— Non, tu es une femme formidable, Yaya. Et c'est déjà tout pardonné, je te pardonnerait n'importe quoi...

— Mais quel canard mon amoureux quand même, dit elle avec un petit rire.

— Mais ton canard à toi, enchaîna-t-il un sourire débile scotché aux lèvres. »

Lèvres que Priyah embrassa tendrement, souhaitant lui communiquer son amour à travers un échange salivaire. Son amour qui brûlait d'une flamme nouvelle, ravivée par les mots jetés. Leurs lèvres étaient scellées comme la promesse éternelles qu'ils s'étaient faîtes. Ils s'aimeraient longtemps, pour la vie entière, ça ne pouvait pas se passer autrement. Il y aurait des hauts et des bas, parfois difficiles à surmonter, mais tout irait bien tant qu'ils se soutiendraient.

Ils avaient éperdument besoin l'un de l'autre, mais pas comme un alcoolique à son verre de vin. Plutôt comme une plante qui a besoin d'eau et de soleil pour s'épanouir. Comme un poète qui a besoin des mots pour créer quelque chose de magnifique.

Comme le yin a besoin du yang.

.

« Long nights, daydreams
Sugar and smoke rings, I've been a fool
But strawberries and cigarettes always taste like you »

🎉 Vous avez fini de lire 𝐖𝐄 𝐂𝐀𝐍'𝐓 𝐁𝐄 𝐅𝐑𝐈𝐄𝐍𝐃𝐒 🎉
𝐖𝐄 𝐂𝐀𝐍'𝐓 𝐁𝐄 𝐅𝐑𝐈𝐄𝐍𝐃𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant