Chapitre 35

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Pdv de Draco

La pluie frappe ma visière frénétiquement. J'ai l'impression qu'elle fait exprès de tomber tout le temps, toute l'année à ce jour idiot. À ce jour sans importance, à ce jour qui ressemble aux autres jours de l'année comme si le ciel se foutait de moi. C'est ironique, j'ai l'impression qu'il pleut toujours à ce jour où je suis né, car le monde a pitié de moi ou peut-être qu'il se moque juste de moi, de mon existence pour toujours pleuvoir à ce point. Les véhicules passent près de moi rapidement dans cette autoroute à trois voies. Ils roulent tous à une vitesse tellement accélérée que leurs roues me projettent énormément d'eau de pluie sur moi.

Être trempé de la tête au pied ne me gêne pas de toute façon. Tomber malade ne m'inquiète peu de toute façon et s'il m'arrive quelque chose à cause des conducteurs ou du mauvais temps ou à cause de moi-même Et bien, ça ne m'importe peu aussi.

– DÉGAGE SALE MERDE, TU NE SAIS PAS CONDUIRE OU QUOI ! Crie une voix de derrière avant que je sente un gros camion m'effleurer et qui me fait perdre un peu l'équilibre sur ma moto.

Je rumine et vois le conducteur m'adresser un doigt à travers sa portière et sans réfléchir, je fais vrombir ma moto et accélère d'un coup. La vitesse ne fait que d'augmenter petit à petit d'après ce que m'affiche mon compteur de vitesse sur mon engin.

50 km/h... Je slalome entre les véhicules et je les effleure de près. Je peux entendre plusieurs freinages et plusieurs personnes me klaxonner derrière mon dos. Je peux entendre des personnes aussi me crier toute leur colère dessus, mais ce n'est pas grave. Ils ont le droit de me crier dessus et de me hurler dessus, je le mérite. Ce que je fais actuellement les mets et me met en danger, mais j'ai besoin de me sentir vivant. J'ai besoin d'aller plus vite, j'ai besoin de sentir l'air me frapper dessus tellement fort que je ne peux plus rien entendre à part le vent contre moi...

60 km/h... J'ai envie de ne rien voir devant moi. Je veux frôler les accidents et sentir mon cœur palpiter à toute vitesse. Je veux sentir l'adrénaline... Je veux sentir la peur... le regret... les reproches sur moi... Ma respiration s'accélère et commence à devenir saccadée...

70 km/h... Plus vite ! Plus rapide ! Aller, aller ! ALLER !

80 km/h... 90 km/h... 100 km/h...110 km/h... 120 km/h... 130 km/h... 140 km/h... 150 km/h... Merde... Je veux mourir ! Je veux partir de ce monde qui me pleure dessus tout le temps, tous les ans le jour de mon anniversaire tellement il a pitié de moi ! Je suis fatigué, exténué, vidé ! Je veux les retrouver, les serrer dans mes bras ou retourner dans le passé et changer le cours de l'histoire ! Qu'un véhicule vient me percuter ! Que je percute quelque chose ! Que je perde la vie bon sang ! Personne, personne ne se souciera de moi, personne, personne ! PERSONNE ! Je n'ai plus rien, ni plus personne dans ce monde ! Je-

– Message de Xenos, reçu il y a quelques secondes : "Hé pas de bêtise ok ? Tu es comme un frère pour moi. Je sais qu'aujourd'hui c'est un jour compliqué, mais pas de bêtise et revient sain et sauf comme les précédentes années ok ? On attend ton retour avec Lina" Résonne la voix de mon programme Zeph sous mon casque

Je serre fortement les guidons et serre fortement les dents en entendant ce message. Qu'est-ce que j'allais faire... J'allais laisser TechA, ma seule famille. J'allais abandonner lâchement ma mission principale qui est de mettre hors d'état de nuire l'organisation Deltah et j'allais laisser Lina se faire tuer par cette organisation... pathétique. Qu'est-ce qui m'a pris de faire ça sérieusement...

Je ralentis tout doucement la vitesse à laquelle je roule et souffle longuement en me dirigeant vers une petite commune. Je remarque que la pluie tombe toujours, mais moins violemment que tout à l'heure et me gare au seul endroit de parking qui existe dans cette ville. Je descends lentement de ma moto en tremblant. Je ne sais pas si je tremble à cause de ce que j'ai fait dans l'autoroute ou parce que j'ai froid à cause de la pluie qui m'a trempé un peu partout sur tout le corps, mais bon. Je n'ai pas à râler de ce genre de chose car j'ai l'habitude. J'enlève le casque de ma tête et le range dans mon sac à dos noir avant de prendre celui-ci et me diriger vers la petite cité.

TechAHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin