17. Surprise !

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Aurèle

Après des pourparlers interminables avec l'autre folle qui s'imagine déjà qu'on va partir en vacances ensemble, je regagne mon appartement. J'ai besoin d'une bonne douche et de paracétamol pour me remettre de cette soirée. Et surtout d'une DeLorean pour remonter le temps et rectifier le tir. Quand je croise Minipouce en bas de chez moi, elle ne me dit rien de particulier, cependant son regard vindicatif et le ton exagérément mesuré de sa voix me confirment que j'ai fait une connerie hier soir.

En sortant de la douche, j'ai un mauvais pressentiment qui me retourne les tripes. Je dois absolument parler à Séléné. Je n'ai pas souvenir de l'avoir vu partir dans la soirée. Si elle apprend que j'ai fini la nuit avec l'autre... Il faut que je lui explique. Je m'habille précipitamment et fonce chez Mia. Elle y est peut-être encore.

Alors que j'approche de l'immeuble, elle en sort et prend la direction du parking souterrain.

— Séléné !

Elle continue de marcher sans se retourner. C'est impossible qu'elle ne m'ait pas entendu crier. Je cours jusqu'à son niveau et la saisis par le bras.

— Séléné, s'il te plaît, attends...

Elle pivote sur ses talons pour me faire face, sans laisser transparaître d'émotion particulière. Aïe, c'est bien ce que je pensais. Je n'ai plus qu'à sortir les rames...

— Salut.

— Il faut que je te parle.

— Vas-y, je t'écoute, mais dépêche-toi. Mes parents m'attendent.

Bon Dieu ! Son anniversaire ! J'ai tellement la gueule de bois que j'avais zappé.

— Joyeux anniversaire ma belle.

Je m'approche pour l'embrasser sur la joue, mais elle m'esquive et croise les bras sur sa poitrine. C'est limite si elle ne se met pas à taper du pied par terre.

— Merci. Pas un mot à ce sujet à quiconque, sinon je te la coupe ! Quelque chose à ajouter ? 

J'en mène pas large. Je cherche mes mots, galère à me lancer. Elle s'impatiente en face de moi et me fixe en fronçant les sourcils. Je déglutis. La connaissant, je sais que c'est le calme avant la tempête.

— Je suis désolé pour hier soir, j'étais bourré et...

— Tu n'as pas à t'excuser. Tu as encore le droit de faire ce que tu veux, il me semble. À moins que ta nouvelle conquête ait déjà commencé à serrer la vis, siffle-t-elle, sur la défensive.

Et merde ! Pourquoi il a fallu que ça arrive, on venait juste de se retrouver.

— J'ai fait une grosse connerie, avoué-je honteusement, en baissant les yeux vers le sol.

— Ah oui, tu crois ? Je vous ai vu vous tripoter dans un coin. Et ce matin, Mia m'a raconté que vous êtes partis ensemble et que tu n'as pas dormi chez toi.

— Laisse-moi t'expliquer. Elle m'a sauté dessus.

— Ben voyons. Tu vas peut-être aussi me dire qu'elle t'a drogué ? Qu'elle t'a menacé avec une arme ? De ce que j'ai pu voir, je ne pense pas qu'elle t'ait obligé. Il n'y a rien de plus à ajouter. À moins que tu veuilles me donner des détails ? s'emporte-t-elle, les larmes aux yeux.

— Non, pas du tout... je... j'ai pas d'excuse, j'ai fait n'importe quoi, tenté-je de m'expliquer maladroitement.

— Écoute, je n'ai pas envie qu'on se dispute une fois de plus, pour rien. Restons amis, ça sera plus simple. Je tiens à toi, mais tu n'as pas de compte à me rendre sur tes relations. Tu couches avec qui tu veux. Et moi aussi.

Et la Lune s'éprit du Soleil (Roman)Where stories live. Discover now